Malin comme un jésuite, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est en train de réussir son pari d’organiser, le 20 décembre, les scrutins directs du président de la République, des députés nationaux, des députés provinciaux et des conseillers communaux. Comme dit mon ami qui est devenu fou, la caravane aboie et le chien passe.
Depuis que les élections ont recommencé, le calendrier électoral n’a jamais été respecté. Il y a toujours eu des retards et des reports. Saperlipopette !
Le projet de loi sur la répartition des sièges se trouve déjà en discussion au parlement. Les élections pourraient donc se tenir le 20 décembre comme prévu. La fin de cette année sera bonne.
Les candidats vont distribuer de l’argent. Le peuple va manger et boire. Les casseroles vont chanter. Des pagnes seront offerts ! Certains des candidats vont promettre comme à l’accoutumée de transformer le Congo en un pays de Cocagne.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, c’est un pays imaginaire où tout est abondant et où l’argent se gagne facilement. C’est un monde des fêtes perpétuelles. On s’adonne aux plaisirs terrestres, au jeu et à l’oisiveté. Malheureusement, les promesses électorales valent pour ceux qui les reçoivent.
D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, c’est le moment que choisissent certains partis politiques pour tirer à boulets rouges sur le processus électoral. Il est considéré comme étant peu crédible. Ce ne serait que la planification de la fraude d’autant que toutes les institutions ayant trait à l’organisation des résultats (CENI et Cour constitutionnelle) sont politisées et gérées par des copains et coquins. Il y a ceux qui disent que la liste électorale n’est que provisoire. D’autres affirment que le fichier électoral est corrompu. Il y a aussi ceux qui exigent la suspension de l’examen du projet de loi sur la répartition des sièges afin de construire au préalable un consensus autour non seulement du fichier électoral mais aussi de tout le processus. Le CLC (Comité Laïc de Coordination) a même déclaré urbi et orbi qu’il allait mettre à profit l’arrivée du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), pour lui remettre le dossier déjà constitué des risques de commissions de crimes contre l’humanité à l’encontre des opposants politiques. Enfer et damnation !
Kharim Khan, le procureur de la très politisée CPI a bien séjourné, du 28 mai au 1er juin, dans notre pays convoité par tous les pays voisins et la Chine. Un accord de coopération dans la lutte contre les crimes de guerre a même été signé, le 1er juin, entre la ministre de la Justice et Karim Khan en présence de Fatshi.
Après la fameuse marche étouffée de l’opposition du 20 mai, il a été décidé que tous les jeudis que Dieu a faits sur terre, il y aura un sit-in devant la CENI pour protester contre le processus électoral. Il y eut effectivement un sit-in le jeudi 25 mai qui était peu suivi. Mais ce jeudi 02 juin, rien. Nihil novi sub sole ! Aucun militant en vue devant le siège de la CENI. Stupeur et tremblements !
Serait-ce que l’opposition et le pouvoir jouent tantôt à cache-cache tantôt au chat et à la souris ? Un rassemblement de l’opposition est maintenant prévu, le 17 juin, à la place Sainte Thérèse. Une nouvelle marche est attendue le 21 juin.
D’après mon ami qui sait tout, accepter aujourd’hui de revoir liste électorale ainsi que la composition de la CENI et de la Cour constitutionnelle ne permettra pas d’organiser les élections en temps et heure.
Aller au-delà du délai constitutionnel, le pouvoir ne sera plus légitime. Le pays risque de devenir ingouvernable. Mieux vaut donc des élections, même mauvaises, que pas d’élections du tout.
On dit chez nous que lorsqu’il n’y a pas d’ennemis à l’intérieur, les ennemis à l’extérieur ne peuvent pas t’atteindre.
GML