Si en mathématiques, deux lignes parallèles ne peuvent aucunement se croiser, la réalité est toute autre dans la pièce de théâtre “Géométrie de vies”. Un scénario d’une heure et vingt minutes, qui s’étale sur 4 langues : le français, le lingala, le swahili et le kikongo. Le récit est celui de deux parcours qui se croisent à Kinshasa alors que les réalités des premières années de leurs vies, en province, étaient totalement parallèles.
Les principaux comédiens de la pièce, Michael Disanka et Christiana Tabaro, ont puisé dans leurs propres vies. Pendant 7 ans, ils ont cherché à remonter le fil de leurs histoires pour en arriver à ce produit artistique. L’élément de base du parallélisme est d’abord les points cardinaux d’où viennent les deux protagonistes. L’homme du Kongo-central, à Mbanza-Ngungu et la femme du Sud-Kivu, à Bukavu.
Une terre de paix pour le premier cas, où les enfants se plaisent à jouer au football et à jouir de leur pleine insouciance ; alors que pour le deuxième cas, il a fallu faire avec des coups de feu, de l’insécurité et des déplacements massifs, suffisant pour troubler l’enfance de plus d’un. Christiana arrive à Kinshasa, indépendamment de sa bonne volonté, où il croisera le chemin de Michael qui du reste n’a fait qu’un pas pour rejoindre la capitale.
Deux autres comédiens complètent la scène. Torse nu, longue jupe en pagne, Talu Yobisa fait figure avec son xylophone, mais pas que. En uniforme d’école primaire, Kady Mavakala joue avec son violon. Musique, éclairage, projection d’image émaillent la poésie mi mélancolique mi révolutionnaire de “Géométrie de vies”. Entre Bukavu, Mbanza-Ngungu et Kinshasa ; la pièce de théâtre est aussi une invitation à revenir en soi et se poser de vraies questions sur son existence et son essence.
La pièce qui a été finalisée, il y a peu, a été jouée à Mbanza-Ngungu le 20 et 21 mai derniers. A Kinshasa, elle a été jouée à deux reprises à la petite halle de l’Institut Français de Kinshasa, vendredi 16 et samedi 17 juin. “Géométrie de vies” est actuellement en tournée. Ce 20 juin, elle sera jouée à Brazzaville, à la fabrique culturelle gare au pied nu ; le 24 juin, à Goma, à Yole Africa ; le 27 juin à Bukavu, à Ecka ; le 30 juin à Bujumbura au Burundi, à Buja sans tabou.
Emmanuel Kuzamba
