Le premier long-métrage congolais de fiction qui a été présenté au festival de Cannes « Augure » du réalisateur Belgo-Congolais Baloji va être présenté du jeudi au samedi à Kinshasa. C’est ce qu’a renseigné, lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 22 juin à l’Académie des Beaux-Arts, l’équipe du film qui accompagne le réalisateur Baloji.
Ce film, en effet, a obtenu le prestigieux prix « New Voice 2023 » dans la catégorie « Un certain regard ». « Augure » met en lumière la beauté et la complexité de la République Démocratique du Congo, célébrant son peuple et sa résilience.
Ce film souligne également l’importance de l’histoire et de la culture dans la formation de l’identité congolaise. Il raconte sur un mode teinté d’humour un drame familial. Le retour au pays natal de Koffi avec sa compagne blanche et enceinte sur fond de sorcellerie et de croyances dont les premières victimes sont les femmes.
Aussi, Augure est un film choral retraçant l’histoire de quatre personnages considérés comme sorcières et sorciers. Ils vont trouver le moyen de s’entraider pour sortir de leur assignation dans une Afrique fantasmagorique.
« Très heureux que le film soit présenté au Congo, c’est le public le plus important pour moi et j’ai envie de savoir de ce qu’ils vont penser de ce film qui est assez réussi de la part de Baloji qui est un réalisateur fabuleux. On est déjà très content que ce film ait été tourné au Congo avec majoritairement une équipe technique des congolais et acteurs congolais et le succès qu’il a eu permet au cinéma congolais de rayonner. Les congolais doivent venir voir le film ce soir au centre Wallonie Bruxelles et demain à l’institut français car il y a plus de places et ils pourront voir ce que nous sommes capables de faire avec notre talent et avec nos acteurs. C’est un film singulier qui a été primé au festival de Cannes. Ça dit tout sur la qualité de ce film sur la singularité de ce projet et nous pouvons vraiment en être fiers », a invité Emmanuel Lupia de To Sala Film, l’un de ses producteurs, compte sur ce succès pour mettre en valeur le cinéma congolais au pays et à l’international.
Le réalisateur congolais Baloji a laissé entendre que son film est une fierté pour la RDC, pour le cinéma congolais et en tant que congolais, il était important de presenter «Augure» au peuple congolais.
Après avoir brillé sur la Croisette, «Augure» est présenté pour la première fois ce jeudi 22 juin dans la soirée à partir 19h30 au Centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa, l’entrée est libre, notamment le vendredi 23 juin à 19h00 à l’Institut Français de Kinshasa, l’entrée est libre et le samedi 24 juin à l’atmosphère au Pullman Hôtel sur invitation.
Il sied de noter qu’à l’occasion de la présentation du film de Baloji à Kinshasa, les équipes artistiques et de production souhaitent participer au travail de réflexion engagé par les acteurs de la filière et les institutions nationales en vue d’une structuration de la filière cinéma. Plusieurs rencontres et réunions professionnelles, apprend-on, se tiendront en marge des projections.
Le réalisateur congolais a déjà tourné plusieurs films courts-métrages dont le particulièrement remarqué «Zombies» (Principal Main Prize at the Oberhausen Short Film Festival 2019, MUBI Short Film of the Year 2020…).
Baloji est un artiste protéiforme, cinéaste, musicien, né à Lubumbashi en RDC et basé en Belgique. C’est un artiste accompli dont le travail transcende les frontières de la musique, de la photographie, de la mode et maintenant du cinéma. Sa voix unique et son engagement envers la promotion de la richesse culturelle africaine ont fait de lui une figure respectée dans le paysage artistique international.
À l’origine, Baloji signifie, en swahili, «homme de science», mais à l’époque coloniale, le terme a basculé se transformant en «homme des sciences occultes» pour finalement prendre la signification de «sorcier». À en croire Baloji, ce nom évocateur influence son travail, façonnant un regard particulièrement sensible aux mondes oniriques et au réalisme magique.