Un rétropédalage à cent quatre-vingts degrés, c'est en tout cas les pires de surprises que l'on ne pourrait s'imaginer de la part d'un artiste de la trempe de Fally Ipupa pour les IXès Jeux de la Francophonie, qui se déroulent, pour la toute première fois, dans la capitale congolaise.
Bien après sa prestation haut de gamme à l'ouverture de ces mêmes Jeux dans un stade des martyrs rempli comme un œuf, et ce, en présence de plusieurs personnalités dont deux chefs d'État, le chanteur congolais a voulu gâcher la fête au moment où l'on s'apprête à un atterrissage en douceur.
Profitant de ce qui s'apparente comme une maladresse dans l'organisation, Fally Ipupa, très souvent méticuleux dans ses prises de position a, dans le communiqué annonçant son retrait, tiré tacitement à bouler rouge sur les organisateurs. Celui que l'on surnomme aigle par ses nombreux fans trouve comme alibi de céder sa place pour ainsi promouvoir la diversité culturelle.
Par cet acte, l'aigle a mis à nue sa gloutonnerie alors que le faireplay voudrait qu'il livre son spectacle déjà très attendu par les Congolais, particulièrement ses mélomanes. Pas très conciliant. C'est par dessus tout un affront pour toute une nation d'autant que l'on sait pertinemment bien que l'artiste a une autre production le 05 août en Côte d'Ivoire.
Le Disque d'or congolais a, sans le savoir, jeter en pâture les efforts de tout le gouvernement. Aux yeux de partisans de l'actuel régime, il s'est davantage érigé e opposant au succès de Félix Tshisekedi.
En prestant, Fally Ipupa aurait davantage effacé les cicatrices encore perceptibles dans la mémoire collective après son live au stade des martyrs du 29 octobre 2022 au cœur d'une très vive polémique. Là, l'artiste perd de nouveau une partie de sa notoriété au plan local.
Au-delà de ce qui pourrait paraitre comme un excès de zèle, l'artiste a bien avoué ses faiblesses au nom de la diversité. Indulgence oblige par conséquent. Une chose que l'on refuse de comprendre, dans sa lettre, Fally Ipupa se réserve de reproduire la monotonie. D'où, il s'éclipse pour laisser place à la diversité culturelle que regorge son pays. Ce fut donc un prétexte, un faux fuyant.
Par cette prise de position, Fally Ipupa a voulu donc laisser la place à ceux là dont l'ingéniosité et les compétences ne font plus aucun doute qu'ils peuvent, dans un temps record, emballer les Kinois et les entraîner à révisiter les grands axes de nôtre musique, particulièrement les âges de la rumba. Un aveu d'impuissance a-t-il fait preuve, l'on dirait- on. Il redonne l'occasion à son principal concurrent au pays - Ferré Gola,- de se réarmer et de reconquérir ses mélomanes - les Warriors. Qu'on le veuille ou pas.
Pendule à l'heure !
