En matière électorale, les églises de la République démocratique du Congo ne parviennent pas accorder les violons. Alors que les catholiques et protestants souhaitent un audit dit « citoyen » du fichier électoral, la plateforme des confessions religieuses qui regroupe en son sein 9 confessions religieuses dont l’Église de réveil du Congo (ERC), l’Église Kimbanguiste, l’Armée du salut, l’Église orthodoxe, la Communauté islamique en RDC (COMICO), l’Union des églises indépendantes, Liloba na Nzambe et l’Église traditionnelle autochtones dénonce un agenda « caché ».
« La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) ne cherchent pas à auditer le fichier électoral de la CENI. Elles ont un agenda caché que je dénonce. Elles veulent tout simplement bafouer ce qui a été déjà fait. Nous n’accepterons pas cela », a déclaré le président cette plateforme le prophète Dodo Kamba.
L’audit du fichier électoral est également la pomme de discorde entre la commission électorale nationale indépendante (CENI), le bloc CENCO-ECC et l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECiDé), parti politique de Martin Fayulu qui le considère d’ailleurs comme condition sine qua non pour la tenue des élections « fiables » en décembre.
Récemment, la mission d’observation électorale de la CENCO et l’Eglise du Christ au Congo s’est proposée pour mener l’audit citoyen du fichier électoral en vue « de rassurer toutes les parties prenantes afin d’avoir des élections honnêtes et pacifiques dans le délai constitutionnel ». Concrètement, il s’agit de mener cet audit avec l’appui de la centrale électorale elle-même.
« Actuellement, le fichier électoral divise certains acteurs politiques et la Commission électorale nationale indépendante (CENI). En effet, pour n’avoir pas invité un organisme international indépendant pour l’audit externe du fichier électoral, la CENI n’a pas favorisé la perception par le public d’une vérification indépendante et transparente. Ainsi, en vue de décrisper cette crise autour du fichier électoral, la MOE CENCO-ECC entend mener un audit citoyen dudit fichier », suggérait ce tandem.
Sans surprise, la Commission électorale nationale indépendante avait récusé cette proposition, dénonçant une demande de cogestion du processus électoral.
« C’est une aberration. Nous ne pouvons absolument pas prêter l’oreille à leur demande d’audit citoyen », avait pesté, Didi Manara, le deuxième vice-président de la CENI.