Les candidats Moïse Katumbi Chapwe, Martin Fayulu Madidi, Denis Mukwege Mukengere et d'autres, à la présidence de la République, ont unanimement rejeté les résultats du scrutin du 20 décembre 2023, réclamant son annulation pure et simple à la suite des irrégularités constatées, comme indiqué dans plusieurs rapports des missions d'observation électorale. Cette prise de position a suscité diverses réactions dans le paysage sociopolitique congolais.
Guy Mafuta Kabongo, élu à Tshikapa (Kasaï) et candidat dans la même circonscription aux élections de 2023, s'est opposé à cette démarche. Selon lui, le faible taux d'irrégularités ne justifie pas l'annulation des élections.
" Il faut prendre en compte le taux de ces irrégularités. Vous savez, il existe des milliers de centres de vote et de bureaux de vote. Si parmi un million ou cent mille bureaux de vote, seulement deux ont connu des problèmes, cela ne remet pas en question la régularité ni la légalité de tous les scrutins. Il faut évaluer la proportion de ces réclamations. Je ne pense pas qu'il y ait plus de 20 vidéos démontrant cela. Sur un territoire aussi vaste que le Congo, lorsqu'on a 20 à 25 cas isolés d'irrégularités, annuler tous les scrutins serait excessif," a souligné Guy Mafuta Kabongo lors d'une interview à ACTUALITE.CD samedi 30 décembre au centre "Bosolo".
Il a ajouté :
"Je pense que l'essentiel a été accompli. Il faut saluer la détermination de la CENI. Personne, pas même moi, ne croyait en cette entreprise. Ce n'est que dix jours avant lorsque j'ai vu le chef de l'État marcher sous la pluie, annuler des déplacements importants, que j'ai compris que la CENI était sérieuse et que le chef de l'État était sérieux. S'il a lui-même lutté pour convaincre les Congolais dans chaque coin du pays, alors nous, candidats députés nationaux et provinciaux, devons être d'autant plus sérieux. Il y a donc une certaine rigueur dans ce qui a été accompli, et il faut reconnaître et respecter le choix de la population."
M. Guy Mafuta Kabongo, membre de l'Union sacrée pour la nation, estime que ces irrégularités doivent servir de leçons pour améliorer les prochains cycles électoraux.
" Ces irrégularités doivent nous alerter et nous inciter à nous améliorer. Par exemple, à l'avenir, un logiciel pourrait être utilisé pour valider le vote uniquement après la présentation de la carte d'électeur. Nous pourrions intégrer des puces ou des codes par le biais de la technologie, empêchant ainsi de voter sans présenter la carte d'électeur. Cela pourrait constituer une amélioration. Mais si l'on considère le taux de ces irrégularités par rapport à l'ensemble des scrutins, je pense que du travail a été réalisé, et qu'il faut reconnaître et surtout féliciter la CENI pour le travail accompli dans des conditions constitutionnelles strictes et dans un environnement tendu où beaucoup espéraient le chao " a-t-il exprimé.
La CENI a confirmé la publication des résultats provisoires de l'élection présidentielle pour ce dimanche 31 décembre. Selon les chiffres partiels communiqués, Félix Tshisekedi est en tête et bien positionné pour un second mandat présidentiel de cinq ans.
Ensuite, débutera la phase des contentieux devant la Cour constitutionnelle, qui devra rendre son verdict d'ici le 10 janvier 2024, suivi de la prestation de serment du nouveau Président le 20 janvier 2024.
Clément MUAMBA