Le contrat de production des cartes d'identité nationale en RDC refait surface avec l'arrivée de Jacquemain Shabani, nouveau ministre de l'Intérieur et des Affaires coutumières. Ce dernier a pris officiellement ses fonctions jeudi dernier à la suite d’une remise et reprise avec son prédécesseur, Peter Kazadi.
Ce contrat, signé entre le gouvernement congolais, à travers l’Office national de l’identification de la population (Onip) d’une part, et le consortium Afritech/Idemia d’autre part, pour la réalisation du recensement et la délivrance des cartes d'identité nationale, est marqué par des soupçons de corruption et des irrégularités, relevées notamment par l’Inspection générale des finances (Igf).
« Pour l’instant, le mieux à faire, c’est d’annuler ce contrat, entaché de beaucoup d’irrégularités et préjudiciable pour la RDC. Il faut reprendre une procédure normale, c’est-à-dire, relancer un appel d’offres et, sur cette base, sélectionner une entreprise qui respectera nos conditions et les intérêts du Congo, surtout dans une affaire aussi sensible relevant de la sécurité intérieure du pays. Il est urgent de mettre fin à cette pratique de confier des marchés à des entreprises incapables », a déclaré Jean-Claude Mputu, porte-parole de Congo N’est Pas à Vendre (CNPAV), à ACTUALITE.CD.
Le coût total du projet est évalué à 697 millions USD. L'apport de l’État congolais est de 104 millions USD. L’Igf, qui dénonce aussi la surfacturation du marché et le recours illégal à la garantie du trésor public, estime que le groupement Afritech/IDEMIA ne dispose pas de la capacité financière pour apporter 593 millions USD.
Peu avant son départ du ministère de l’Intérieur, Peter Kazadi soulevait « la nécessité de mettre en place un cadre permanent de concertation Onip-Igf-Afritech/Idemia, élargi aux experts du ministère, aux fins de parachever en bonne et due forme le processus de l’identification de la population congolaise. » « Ce cadre de concertation ne résoudra pas le problème d’un contrat mal négocié, d’où son annulation pure et simple », a déclaré Jean-Claude Mputu.
De plus, ce cadre de concertation devra faire face à une autre contrainte, car la firme française Idemia ne reconnaît pas sa participation au projet des cartes d’identité en RDC.
Bruno Nsaka