Le président Félix Tshisekedi a critiqué sévèrement la gestion du processus de paix de Nairobi par son homologue kényan, William Ruto, lors d'une discussion analytique organisée par l'Initiative de Sécurité en Afrique et l'Initiative de Croissance en Afrique de Brookings.
Tshisekedi a déclaré : « Il y a deux processus. Il y avait celui de Nairobi impulsé par Uhuru Kenyatta, qui malheureusement a été géré par la suite par le nouveau président William Ruto. Il a très mal géré. Le processus est quasiment mort à part le fait que le facilitateur désigné Uhuru Kenyatta est resté. Il a quand même gardé le pouvoir, mais le processus est quasiment mort. Le président Ruto a pris fait et cause pour le Rwanda. Je ne peux pas en dire plus. »
Le président congolais a également évoqué le Processus de Luanda, mené par le président angolais, en soulignant les difficultés rencontrées : « Ce processus a plusieurs fois proposé des chronogrammes de retrait, le Rwanda n’a toujours pas respecté. Il a toujours signé, mais toujours fait le contraire. Nous espérons qu’avec l’implication récente des États-Unis, qui se sont le plus impliqués, nous espérons arriver à la solution. Sans paix. »
Ces déclarations interviennent dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre la RDC et le Kenya. En décembre dernier, William Ruto avait refusé la demande de Tshisekedi visant à faire arrêter Corneille Nangaa, le cerveau derrière la nouvelle coalition politico-militaire "Alliance Fleuve Congo". Ruto avait justifié sa position en déclarant que le Kenya était une démocratie où l'expression des opinions était protégée, et qu'il ne pouvait arrêter quiconque pour ses déclarations.
En réponse, la RDC avait rappelé son ambassadeur au Kenya pour consultations et avait également rappelé son ambassadeur auprès de l'East African Community (EAC).
La discussion organisée par Brookings s'est concentrée sur les institutions, l'économie, le développement et la sécurité en RDC, et a été suivie par un panel d'experts analysant les défis et les opportunités auxquels le pays fait face.
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