64 ans après l’assassinat de Lumumba, la lutte contre la balkanisation toujours d’actualité



 La République démocratique du Congo qui se prépare à commémorer son indépendance le 30 juin 2025, continue à faire face à des menaces multiformes de balkanisation contre lesquelles ce pays lutte depuis 65 ans.

Une lutte initiée et menée avec hargne par le Héros national Patrice Emery Lumumba dont le monde commémore, ce 17 janvier, le 64ème  anniversaire de son ignominieux assassinat, dans le site de Shilatembo dans la province sécessionniste du Katanga, au sud-est du pays,dans les conditions que l’on sait, aux côtés de ses deux compagnons d’infortune (Mpolo et Okito).

Beaucoup d’eau a coulé sous le pont depuis lors, mais au finish, l’équation reste la même.

En effet, même si les anciens colonisateurs ont fini par présenter des « regrets » avant de restituer à sa famille et à la RDC l’unique relique constituée de la dent de Lumumba, il ne reste pas moins vrai que les mêmes anciens colons belges, de concert avec les autres membres de l’Union européenne, continuent, sous diverses formes, à œuvrer pour la déstructuration de la RDC.

Agissant pour le compte de l’UE, Bruxelles est devenue la plaque tournante d’où partent toutes sortes de coups pernicieux contre le pays de Lumumba.

Deux Belgique

Vu du Congo, il y a comme deux sortes de Belgique qui agissent à tour de rôle sur le Congo.

D’un côté, la Belgique condescendante et bon enfant, celle qui restitue la relique de Lumumba ainsi que les œuvres d’art volées pendant la colonisation dans une ambiance d’une convivialité parfois trop exubérante pour être sincère.

De l’autre côté, il y a la Belgique impénitente, celle  de l’UE qui agit sans état d’âme contre la RDC.

Celle qui, avec l’ensemble des Occidentaux, accorde dans un premier temps, 20 millions  d’euros à un régime militariste d’un pays voisin de la RDC afin de booster son armée qui est pourtant unanimement reconnue comme étant à la base des violences aveugles déplorées dans l’Est congolais depuis environ trente ans.

Ensuite, les mêmes Occidentaux ont signé, toujours à partir de la capitale belge,  avec le même pays voisin sur  le sol duquel il n’existe aucun gisement minier connu, « un Protocole d’accord sur les chaînes de valeur durables pour les matières premières ».

Dans ses grandes lignes, ce fameux protocole prévoit notamment,  « la coopération en vue de parvenir à une production et une valorisation durables et responsables des matières premières critiques et stratégiques » ainsi que « la      recherche et l’innovation ainsi que le partage des connaissances et des technologies liées à l’exploration, à l’extraction, au raffinage, à la transformation, à la valorisation et au recyclage durable des matières premières critiques et stratégiques ».

On  croit rêver ! En signant ce protocole d’accord, l’Union européenne, et donc la Belgique, savent très bien que les minerais commercialisés avec le pays voisin sont entachés de sang.

Cacao, café et coltan : deux poids deux mesures

Au même moment, l’Union européenne refuse d’acheter du cacao et du café congolais au motif qu’ils ne répondent pas aux normes.

Ainsi donc, les Occidentaux ont choisi délibérément d’acheter chez le voisin les « minerais de sang »  obtenus en zigouillant des milliers des Congolais mais ils refusent d’aider les cultivateurs congolais qui peinent à produire du cacao et du café pour des motifs fallacieux et farfelus.

Echec de la balkanisation

Ces agissements inadmissibles ne visent vraisemblablement qu’à atteindre l’objectif de déstructurer et de balkaniser le pays.

Malheureusement pour eux, l’héritage de Lumumba est encore et toujours vivace.

Aussi, contre vents et marées, le président Félix Antoine Tshisekedi s’est dressé contre ce projet hideux.

Le Commandant suprême des FARDC a réussi à mobiliser l’armée, les patriotes Wazalendo et l’ensemble des Congolais qui sont en train de mettre en échec l’agression rwandaise soutenue par ses supplétifs congolais.

Comme par hasard, c’est au moment où sa lutte contre la balkanisation de la RDC n’a jamais été d’une aussi brûlante actualité que des personnes mal intentionnées, des ennemis de la République, ont choisi de vandaliser, dans la nuit du 18 au 19 novembre, le mausolée du Héros national dont le site est supposé pourtant bien gardé.

« La lutte continue »

La stupéfaction et  la colère étaient’ palpables au sein de la famille Lumumba au lendemain de cet acte ignoble. L’incompréhension aussi.

Mais pour la famille, en dépit de cet acte, le combat de Lumumba ne devrait pas être abandonné.

C’est ce que Roland Lumumba avait expliqué dans une interview à l’ACP.

« Je ne comprenais pas ! Comment ça peut arriver, et où au Congo? Que les occidentaux, les étrangers qu’ils malmènent Lumumba, je peux comprendre, mais dans son pays, sous la protection des siens ? C’est ça que je ne comprenais pas! C’est une situation scandaleuse et vraiment on est triste au sein de la famille», a déclaré à ce propos, Roland Lumumba qui s’est adressé non seulement aux Congolais, mais  également au monde entier. 

Il a demandé à ses compatriotes d’être courageux et vigilants. À ceux-là qui tentent d’effacer l’histoire de Lumumba,  le fils cadet du héros national leur promet qu’ils n’auront pas gain de cause.

« Cet acte ignoble ne fait pas seulement offense à la mémoire d’un grand homme,  mais également aux valeurs de respect et de dignité. Lumumba est un symbole de lutte et de justice. Profaner son mausolée, c’est renier l’histoire et le combat qu’il a mené », a estimé sa famille.

ACP/C.L./CC

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