Depuis la chute de la ville de Goma entre les mains de l’Armée rwandaise et ses supplétifs de la coalition M23-AFC, vers fin janvier 2025, plusieurs camps et sites des déplacés aux alentours du chef-lieu de la province du Nord-Kivu et dans le territoire de Nyiragongo, ont été démantelés et leurs occupants contraints de se déplacer à nouveau.
Les évaluations réalisées entre le 19 et 21 février dernier par le CCCM -Cluster gestion des sites et camps de déplacés- renseignent que, certains auraient regagné leurs milieux d’origine, tandis que d’autres seraient restés à Goma et ses environs.
Dans le territoire de Nyiragongo, par exemple, au-moins 90 % des déplacés sont déjà retournés sur l’axe Kibumba-Buhumba. Ces derniers témoignent d’un retour "à la normale" de la vie communautaire et une reprise "graduelle" des activités socioéconomiques.
Cependant, des informations dont disposent opinion-info.cd, indiquent que plusieurs familles retournées, "estimées à 44%", ont retrouvé leurs champs occupés et exploités par des personnes étrangères (Ndlr: citoyens rwandais), y compris par des membres de groupes armés, alors que d’aures ont retrouvé leurs maisons complètement détruites.
Cette situation souligne des risques de conflits fonciers ou de tensions communautaires à court terme.
Par ailleurs, d’autres familles qui ne sont pas retournés dans leurs milieux d’origine, ont créé neuf nouveaux centres collectifs, "accueillant environ 5.500 personnes, soit 1086 ménages", rapportent des sources proches de OCHA RDC.
En revanche, quinze anciens centres collectifs principalement des écoles, se sont vidés de leurs locataires, en raison de la reprise des activités scolaires. Trente autres centres collectifs sont encore en activité, et hébergeraient, selon des sources concordantes, plus de 12.000 personnes déplacées, soient 2.564 ménages.
opinion-info/CC