Le ministère béninois de l’intérieur a affirmé dimanche que la riposte des forces armées a permis de garder le contrôle de la situation et de faire échec à la manœuvre d’un groupuscule de soldats qui ont engagé une mutinerie dans le but de déstabiliser l’État et ses institutions, ont rapporté les médias internationaux.
« Face à cette situation, les Forces Armées béninoises et leur hiérarchie, fidèles à leur serment, sont restées républicaines. Leur riposte a permis de garder le contrôle de la situation et de faire échec à la manœuvre », a déclaré Alassane Seidou, ministre béninois de l’intérieur.
« Il s’agit d’un groupuscule de personnes qui ont uniquement la télévision. L’armée régulière reprend le contrôle. La ville (Cotonou) et le pays sont totalement sécurisés », a-t-il ajouté.
Il a également précisé que le Gouvernement invite les populations à vaquer normalement à leurs occupations.
Par ailleurs, l’armée béninoise a confirmé que tout étais sous contrôle et que ces militaires n’ont pas réussi à prendre le domicile du chef de l’État et la présidence de la République.
La situation reste incertaine
Les voies d’accès à la présidence de la République sont bloquées par des chicanes. Des policiers sont postés devant et dévient la circulation. Des chars ont été également vu en train de rouler à vive allure en direction du boulevard de la Marina.
La situation demeure confuse pour les Béninois qui se posent de nombreuses questions auxquelles ils n’ont pas encore de réponses.
La Cédéao condamné la tentative de coup d’État
La Commission de la Cédéao a fermement condamné la tentative de coup d’État militaire en République du Bénin et a menacé de déployer une force régionale pour défendre la Constitution et l’intégrité territoriale du pays.
La Commission de la Cédéao dit avoir pris connaissance « avec consternation » de la tentative de putsch, qualifiant l’action d’« anticonstitutionnelle » et de « subversion de la volonté du peuple béninois ».
L’organisation sous régionale a salué les efforts du gouvernement béninois et de l’armée républicaine pour maîtriser la situation, et a tenu les auteurs du complot « responsables, individuellement et collectivement, de toute perte en vies humaines et en biens causée par leur action ».
Plus significatif encore, la Cédéao a annoncé qu’elle soutiendrait « le gouvernement et le peuple par tous les moyens nécessaires, y compris le déploiement de la force régionale en attente », afin de défendre la Constitution du Bénin.
L’UA réaffirmé son soutien au président Patrice Talon
Le président de la Commission de l’UA a réaffirmé le soutien de l’organisation continentale au président Patrice Talon, aux autorités légitimes de la République du Bénin ainsi qu’au peuple béninois.
« L’Union africaine se tient prête, en coordination avec les partenaires régionaux et internationaux, à accompagner le Gouvernement et le Peuple du Bénin vers le rétablissement complet de l’ordre constitutionnel et le renforcement des institutions démocratiques », a-t-il déclaré.
Mahmoud Ali Yousouf, a condamné « fermement et sans équivoque » la tentative de putsch survenue dimanche, soulignant que « toute forme d’ingérence militaire dans les processus politiques constitue une violation grave des principes et valeurs fondamentaux de l’Union africaine ».
Il a rappelé les cadres normatifs relatifs aux Changements Anticonstitutionnels de Gouvernement, notamment l’Acte constitutif de l’Union africaine, la Déclaration de Lomé, la Charte africaine de la démocratie et le Cadre d’Ezulwini, qui rejettent catégoriquement toute intrusion militaire dans la gouvernance.
Le président a appelé tous les acteurs impliqués dans la tentative de coup « à cesser immédiatement toute action illégale, à respecter pleinement la Constitution du Bénin et à regagner sans délai leurs casernes ».
Le chef de l’exécutif de l’UA a exprimé sa « profonde préoccupation face à la multiplication inquiétante des coups d’État et tentatives de coups d’État dans certaines parties de la région », avertissant que ces tendances « érodent la confiance des citoyens dans les institutions publiques, affaiblissent l’autorité de l’État et mettent en danger la sécurité collective ».
Mahmoud a réitéré la « position de tolérance zéro de l’Union africaine à l’égard de tout changement anticonstitutionnel de gouvernement, quel qu’en soit le contexte ou la justification ». Il a souligné que « l’UA demeure ferme et constante dans la défense de la gouvernance démocratique, de l’État de droit et de la volonté souveraine des peuples africains ».
ACP/C.L./CC









