Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont accusé ce lundi 8 novembre, la rébellion du Mouvement du 23 Mars (M23) d’être à la base de l’attaque des villages de Chanzu et de Runyonyi, sur des collines stratégiques à cheval entre l’Ouganda et le Rwanda (territoire de Rutshuru) au Nord-Kivu. Depuis les combats enclenchés la nuit de dimanche, les FARDC se sont exprimées dans la soirée de lundi.
« Le mouvement insurrectionnel de M23 a attaqué les positions de Chanzu et de Runyonyi avec l’intention de mener des actions de déstabilisation et ailleurs dans la province. A l'heure actuelle, les combats sont en cours et les FARDC sont déterminées à en finir une fois pour toute avec ce groupe armé qui doit être neutralisé de manière définitive », a dit dans une communication, le général Sylvain Ekenge, porte-parole adjoint des FARDC.
Les FARDC mentionnent le fait que cette résurgence de la rébellion du M23 intervienne alors la RDC « s'est engagée dans la phase de mutualisation des forces avec les pays voisins pour la normalisation des relations en vue d'améliorer la situation sécuritaire dans la sous-région pour une paix durable et un développement harmonieux de nos Etats ».
« Face à cette situation, les Forces armées de la République démocratique du Congo ont pris toutes les dispositions pour faire échec à cette énième incursion du M23 sur le sol congolais », a martelé le porte-parole adjoint de l’armée.
Les tentatives militaires du M23 étaient une fois de plus menées en juillet 2020, rappellent les FARDC. « Le M23 avait attaqué sans succès les localités de Bigega, Ndiza et Mikenge dans les environs de Chanzu », dit le porte-parole militaire qui n’oublie pas « la tentative infructueuse d'attaquer les monts Sabinyu, Visoke et Karisimbi dans le territoire de Rutshuru » en 2017 par cette même rébellion.
L’attaque de Bukavu
Sans explicitement faire un lien, l’armée a rappelé l’attaque menée au début du mois en cours par des hommes armés dans la ville de Bukavu.
« Il importe de rôle par ailleurs, que du 2 au 3 novembre dernier, une autre aventure sans lendemain menée dans la ville de Bukavu par la milice dénommée Action pour un Congo nouveau s'était soldée par la neutralisation de 6 miliciens, la capture de 36 autres et la saisie d'une importante quantité d'armes de guerre… », fait remarquer l’armée qui se réjouit de la paix qui règne au chef-lieu de la province du Sud-Kivu.
Déplacement des populations
Les populations de nombreux villages du groupement de Jomba se sont enfuies vers Rutshuru-centre, et l’Ouganda. La Croix-Rouge de l’Ouganda rapporte l’arrivée de plusieurs congolais. Plusieurs restent campés à la frontière de Kisoro, dit la Croix-Rouge dans un tweet.
La société civile de Rutshuru avait soupçonné dès les premières heures, une action armée du M23.
Lire ici: RDC-Rutshuru : une attaque rebelle à Chanzu, la société civile soupçonne les M23
En 2013, plus d’un millier de combattants M23 avaient été défaits sur la colline de Chanzu mettant fin à l’activisme de cette rébellion sur le sol congolais. Ces combattants avaient traversé au Rwanda pour les uns, et en Ouganda pour les autres. Dans ces deux pays voisins, les anciens M23 étaient cantonnés dans des camps et finalement, la plupart parmi eux étaient retournés au maquis dans le Rutshuru. Ils avaient tenté une nouvelle fois l’aventure militaire. Des affrontements les avaient opposés à l’armée congolaise dont deux hélicoptères étaient abattus dans la région. Les militaires et membres d’équipage de ces appareils étaient torturés et abattus par le M23.
Patrick Maki