La partie civile au procès Floribert Chebeya et Fidèle Bazana se dit réconfortée par les aveux faits par l’un des exécutants des activistes de droits de l’homme lors de l’audience du mercredi 13 octobre à la prison militaire de Ndol à Kinshasa. Devant la Haute Cour militaire, le policier Jacques Mugabo a affirmé avoir tué les deux activistes des droits de l’homme.
L’avocat de la partie civile, Peter Ngomo, affirme que les révélations du policier Mugalo rencontrent ce qu’ils ont toujours soutenu depuis le début du procès :
« L’opinion nationale et internationale a suivi ce qui s’est passé en date du 1er juin 2010. Bien que le prévenu n’ait pas tout dit, mais, du moins pour l’essentiel, nous avons suivi dans quelle condition Chebeya et Fidèle Bazana sont arrivés au niveau de l’Inspection général de la police, dans quelles conditions ils ont été tués et l’endroit où ils (policiers) ont déposé le corps de Bazana. Je pense que c’est une très bonne révélation et c’est aussi la confirmation de tout ce qu’on a dit depuis le début. Voilà, une preuve de plus de la part d’un des exécutants de cette opération ».
Mais, selon lui toujours, tout n’a pas été dit. Ils attendent le prévenu à l’audience de mercredi prochain pour lui poser des questions sur les zones d’ombre concernant ses aveux.
« Tout n’a pas été dit. Nous avons des questions, nous allons y revenir la semaine prochaine. C’est notamment sur certaines questions que le prévenu n’a pas répondu. Nous avons des procès-verbaux, nous avons beaucoup d’éléments que nous allons les lui opposer. Nous ce que nous voulons, qu’il soit clair. Quand on passe aux aveux, on doit tout dire et ne rien cacher. Pour une première fois, il dit que Paul Mwilambwe était-là ! », a-t-il renchérit.
radiookapi.net/CC
La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) est disposée à revenir à la table des « négociations », en vue d’aboutir à la désignation des animateurs de la Commission électorale nationale indépendance (CENI), a déclaré mercredi 13 octobre au cours d’un point de presse à Kisangani, Mgr Marcel Utembi, président de la CENCO et de la plate-forme Confessions religieuses.
Les confessions religieuses ne sont pas parvenues à un consensus autour d’un candidat à la présidence de la CENI. A la question de savoir pourquoi elles ne sont passées au vote comme le prévoit leur charte, le président de la CENCO a indiqué que « le vote comme mode décision ne peut intervenir qu’en dernier ressort si toutes les conditions sont réunies ».
Il s’agit notamment « des valeurs de vérité, d’honnêteté, de crédibilité et de justice ». Or, celles-ci font défaut, a déclaré le prélat catholique.
« Lorsqu’on s’aperçoit qu’en amont il y a des personnes qui développent des manœuvres qui vont à l’encontre de la vérité, qui vont à l’encontre d’une valeur morale, on ne peut pas arriver à organiser un quelconque vote. Nous en sommes arrivés à ce niveau-là », a rétorqué Mgr Utembi.
Il a expliqué notamment que, selon la loi organique de la CENI, ne peuvent participer à ce processus que les « membres de la société civile et des confessions religieuses ayant une expérience avérée en matière électorale ». Pour la Cenco et l'ECC (églises néocoloniale), les six autres confessions religieuses (retenues par la loi du pays) n'ont pas une expérience avérée en matière électorale.
Par ailleurs, l’homme de Dieu exhorte la population à la vigilance pour, dit-il, qu’aucune personne ni institution ne puisse lui ravir sa souveraineté dans la gestion de la CENI.
Le Nonce apostolique à Kisanagni
Le processus étant actuellement en impasse, Mgr Marcel Utembi suggère par ailleurs la poursuite des opérations techniques par le secrétariat de la CENI, en vue d’éviter le retard dans la préparation des élections de 2023 au pays.
Au cours de ce même point de presse, l'archevêque de Kisangani a annoncé l’arrivée ce jeudi 14 octobre dans la ville du Nonce apostolique. Celui-ci vient présider la cérémonie d’ouverture des manifestations relatives aux 125 ans d’évangélisation des missionnaires catholiques de la Congrégation de Sacré-Cœur de Jésus à Kisangani.
radiookapi.net/CC
Le ministre des PT-NTIC, Augustin Kibassa Maliba, s'est dit favorable à la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire avec comme mission de faire la lumière sur la gestion ainsi que la traçabilité des fonds récoltés dans le cadre du Registre des appareils mobiles (RAM). C’est l’une des recommandations formulées ce mercredi 13 octobre par le député Claude Misare, auteur de la question orale avec débat
« Compte tenu de son statut légal, jouissant de son autonomie financière et administrative, le ministre ne peut en aucun cas s'immiscer dans la gestion de L'ARPTC. Compte tenu des initiatives soulevées par les honorables députés nationaux sur la gestion des fonds perçus dans le cadre du RAM et pour la clarification de celle-ci, nous sommes d'avis que l'initiative d'une enquête parlementaire relevant des prérogatives de cette auguste Assemblée ne serait pas mal venue », a dit Augustin Kibassa Maliba dans sa communication. Augustin Kibassa Maliba précise que son ministère ne gère pas les fonds en rapport avec le RAM.
« Je peux affirmer du haut de cette tribune que le ministre des PT-NTIC n'est pas gestionnaire des revenus du RAM, en effet, créé par la loi n°014/2002 en application à l'article 8 de la loi n• 013/2002 du 16 octobre 2002, L'ARPTC est un service public doté d'une autonomie financière et administrative ayant des ressources propres qui constituent ses revenus. C'est sur base de la décision n°053 /ARPTC/2016 du 22 juillet 2016 du collège de l'ARPTC qui consacre la certification préalable des appareils mobiles au moyen d'un système CR fonctionnant sur base du numéro IMEI que le gouvernement avait décidé de l'implantation du projet RAM », a souligné Augustin Kibassa Maliba.
Et de poursuivre :
« Conformément à l'article 22 de la loi créant l'ARPTC, la gestion de celle-ci relève de ces deux organes. Le Président qui est l'ordonnateur des dépenses et le collège qui adopte son budget et décide de son affectation dans le but d'accélérer l'inclusion numérique et le développement du secteur. Nous pouvons citer à son actif le projet syntech sur la collectivité des entités éducatives, le wifi gratuit dans les universités et places publiques et autres projets des grandes envergures à venir ».
Le député national UNC, Claude Misare, avait, dans ses conclusions, recommandé la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur la gestion et la traçabilité des Fonds déjà perçus.
Les enquêtes de cette commission devront aboutir à établir les responsabilités des personnes impliquées dans ce que Misare qualifie "d'escroquerie étatique" afin qu'ils subissent la rigueur de la loi.
« Je recommande : à l'Assemblée nationale de constituer sans délai une commission d'enquête parlementaire avec comme mission d'étudier la traçabilité de fonds déjà perçus, établir les responsabilités, des auteurs publics et privés impliqués dans cette escroquerie étatique et de le déférer devant les instances judiciaires compétentes », a-t-il déclaré à l'issue de la réplique du ministre Kibassa Maliba ce mercredi 13 octobre devant l'Assemblée nationale.
Par ailleurs, il a recommandé au ministre Augustin Kibassa d'annuler son arrêté du 10 juin 2020 légalisant, selon le député Misare, la taxe RAM.
« Le peuple congolais qui m'a élu, qui a élu le chef de l'État et qui nous suit en ce moment à Kabeya Kamuanga, à Malemba ngulu, à Bukavu, à Boma, à Uvura et sur toute l'étendue du territoire national m'a chargé de vous demander trois choses : annuler votre arrêté ministériel du 10 juin 2020 portant mise en place du système CIER en République démocratique du Congo sans lequel le décret ayant légalement créé la taxe RAM ne serait exécuter, la restitution des crédits prélevés illégalement sans être consenti par le peuple congolais, et enfin la suppression pure et simple de votre taxe RAM », a conclu le député Claude Misare.
De son côté, répondant aux préoccupations de la représentation nationale, le Ministre des PT-NTIC a informé les députés nationaux qu'il a officiellement saisi le gouvernement congolais pour décider de la question de la suspension du Registre des appareils mobiles (RAM) d'autant plus que sa création et sa mise en application ont été discutées et décidées au cours d'une des réunions du conseil des ministres.
Berith Yakitenge/CC
La plénière a rejeté la motion de défiance introduite contre Kibassa Maliba, ministre des PNNTIC en rapport avec la taxe sur le Registre des appareils mobiles (RAM) estimant qu'elle est "inopportune alors que l'initiative de la question orale avec débat du ministre est en cours de traitement".
Il va falloir attendre la fin de la procédure qui doit être sanctionnée par la conclusion du député Claude Misare, auteur de la question orale avec débat adressée au ministre des PTNTIC.
A la suite du rejet de la motion de défiance, les députés membres du FCC (opposition) ont quitté la salle de plénière. Kibasa Maliba a répondu aux préoccupations soulevées par les députés au sujet du RAM.
Mais les réponses du ministre du PTNTIC n'ont pas rencontrés l'assentiment de l'initiateur de la question orale et demande l'annulation de l'arrêté ad hoc et la suppression de la taxe dite RAM.
Maintenant il faut attendre la réaction du gouvernement. En revanche, le FCC annonce l'initiative d'une motion de censure contre le gouvernement
Berith Yakitenge/CC
Le journaliste congolais Sosthène Kambidi, arrêté le 20 septembre dans le cadre d'une enquête sur le meurtre de deux experts de l'ONU en 2017 en République démocratique du Congo, a été libéré mardi, a-t-on appris de sources concordantes.
Une ordonnance de mise en liberté provisoire a été signée en sa faveur par le parquet militaire et lui a été remise à l'issue d'une audience publique qui s'est tenue à Kananga, chef-lieu du Kasaï central.
Le journaliste a pu rentrer chez lui, mais le texte, consulté par l'AFP, stipule qu'il ne doit pas quitter Kananga et qu'en cas de "voyage essentiel", il doit solliciter une autorisation du ministère public.
Depuis son arrestation, la justice militaire cherchait notamment à savoir comment Sosthène Kambidi était entré en possession d'une vidéo de l'exécution des experts. Il avait indiqué en audience publique qu'il la tenait d'un avocat qui lui-même disait l'avoir obtenue d'autres personnes.
Sosthène Kambidi était donc en bout de chaîne, a souligné son avocat, Me Dominique Kambala, qui avait déposé plusieurs demandes de remise en liberté ces dernières semaines, en s'indignant du fait que le journaliste, entendu comme "renseignant" (témoin), puisse être détenu.
Les autres personnes interrogées au procès à propos de cette vidéo, dont un vidéaste, Israël Ntumba, restent en revanche détenues, a précisé Me Kambala.
"Je suis soulagé de retrouver ma famille et bientôt mes collègues de travail", a déclaré Sosthène Kambidi, "mais également triste que d'autres personnes poursuivies pour les mêmes faits restent en détention".
Le journaliste a remercié les personnes et organisations intervenues en sa faveur, tout en précisant qu'il restait privé de son matériel de travail et de ses papiers et déplorant "la restriction de liberté" à laquelle il est encore soumis.
Correspondant au Kasaï central de l'AFP et du site congolais d'information Actualite.cd, Sosthène Kambidi, également collaborateur occasionnel de RFI, avait été arrêté le 20 septembre à Kinshasa, puis transféré à Kananga, où se tient depuis quatre ans le procès du meurtre des experts onusiens Michael Sharp, de nationalité américaine, et Zaida Catalan, suédoise.
Selon la version officielle des autorités de l'époque, ils ont été exécutés le 12 mars 2017 par des miliciens de la secte Kamuina Nsapu, alors en guerre contre l'armée régulière. Ce crime est aussi entouré de soupçons de duplicité de la part d'agents de l’État.
AFP avec ACTUALITE.CD/CC
Le Musée national de la RDC (MNRDC) a dévoilé jeudi dernier des œuvres photographiques de 2 photographes américains pour une exposition permanente dénommée « l’esprit créatif : cultures traditionnelles de la République Démocratique du Congo ». La ministre de la culture, arts et patrimoine, Mme Catherine Kathungu, l’ambassadeur des USA, Mike Hammer, ainsi que le directeur général du musée, Henry Bundjoko, ont procédé au vernissage de l’exposition qui, du reste, est gratuite et pour une durée indéterminée.
Ces œuvres sont essentiellement composées des photos prises à l’intérieur du pays, notamment dans les tribus Kuba, Pende, Luba, Tshokwe, Lunda, Mangbetu ou encore Kitawala et bien d’autres. L’ambition de cette exposition conduite par les photographes Carol Beckwith et Angel Fisher ainsi que Angelo Turconi est de mettre en valeur les richesses des cultures et la vigueur des traditions congolaises, et donner un aperçu de la variété des ethnies qui composent la nation.
« Je suis ému de voir que des amis, nos frères, nos partenaires ont le souci que notre pays sorte de son isolement. Et lorsqu’on fait des photos du royaume Kuba, je me dis que c’est une occasion pour nous de contribuer à une bonne écriture de notre histoire. Nous l’avons apprise, elle a été racontée mais aujourd’hui, on présente des images de ce qui est réel, ce qui existe, ce que nous vivons. Nous pouvons écrire notre propre histoire avec nos propres mots. Je suis fière de voir qu’avec la photo, nous pouvons projeter beaucoup d’activités. Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons l’obligation de ramener notre culture à sa place, la place de la préséance », a déclaré la ministre de la culture, Mme Catherine Kathungu Furaha.
Pour l’ambassadeur des USA, Mike Hammer, qui a eu le privilège de parcourir la RDC, cette exposition merveilleuse des œuvres des photographes de classe mondiale présente la riche vie culturelle du Congo saisie au cours d’une vie dédiée à documenter l’héritage culturel à travers le continent africain.
« Les liens entre les USA et la RDC sont très proches, mais c’est la culture qu’on doit préserver. Les traditions pour connaître l’histoire de la RDC. On peut également découvrir l’incroyable histoire de la culture de la RDC, à travers le travail des photographes américains, c’est très spécial. Ça montre que nous sommes amis du peuple congolais. Les Etats-Unis est un grand pays grâce à sa diversité et voilà aussi la diversité de la RDC qui a la même opportunité que les USA d’être un grand pays », a-t-il dit.
Des photographes à vocation africaine et congolaise
Carol Beckwith et Angela Fisher, internationalement reconnues pour leur travail photographique sur les traditions africaines, sont passées dans plus de 40 pays africains. Elles considèrent, cependant, les cérémonies traditionnelles congolaises comme les plus puissantes de toute l’Afrique. En 2011, elles ont été invitées au royaume Kuba par le prince Guy Kwete pour photographier les cérémonies des masques qui ne pouvaient se produire qu’en présence de la cour royale.
Au cours des années suivantes, les deux femmes ont suivi les rituels d’initiation et les cérémonies guerrières de Salampasu, le festival des masques du peuple Pende ou encore les rites d’initiation des Tshokwe. Elles ont photographié les parures originales des Mangbetu et des adeptes du Kitawala. Elles ont documenté les rituels et les cérémonies de plus de 150 groupes ethniques en Afrique et ont publié 17 ouvrages de référence tels que Africa Adorned (1984), African Ceremonies (1999) et plus récemment African Twilight (2018).
Quant à Angelo Turconi qui a passé 50 ans en RDC, il a toujours cherché à montrer l’importance des cérémonies traditionnelles dans l’organisation des ethnies congolaises. Il a publié de nombreux livres sur l’art et la culture des peuples congolais dont l’infini du Congo (2010), les Lunda (2017), Au cœur du Congo (2019) ou encore Les Tshokwe qui sortira en 2022.
Emmanuel Kuzamba
"Nous sommes des pionniers !" lance Roger Muhindo devant l'entrée de sa chocolaterie qui survit dans l'est de la République démocratique du Congo, où des rebelles du groupe Forces démocratiques alliées (ADF) ont massacré près de mille civils en douze mois.
Roger Muhindo et la dizaine d'employés de l'usine de "Virunga Origins chocolates" sont au coeur de la tourmente. Les fils barbelés et les gardes armés autour de l'enceinte de ce qui aurait dû être une zone industrielle prospère rappellent que la ligne de front est toute proche.
Malgré l’extrême violence et le manque d’infrastructures, le parc national des Virunga (PNVi) se bat pour faire tourner cette chocolaterie. Ses objectifs: transformer le cacao sur place pour lutter contre sa contrebande vers l'Ouganda voisin et créer des emplois pour lutter contre l'enrôlement dans les groupes armés.
"Il y en a d'autres qui voudraient bien investir ici, mais ils ont peur, avec la guerre et tout ce qui se passe ici", explique M. Muhindo, responsable de production de la petite usine installée depuis janvier 2020 à Mutwanga, dans le territoire troublé de Beni.
En décembre, quelques mois seulement après la commercialisation des premières tablettes de chocolat, Mutwanga et les localités voisines, jusque là relativement épargnées par les violences, sont devenues une des principales cibles des attaques meurtrières attribuées aux rebelles ADF.
En moins d'une année, plus de 200 civils ont été tués dans un rayon de 20 kilomètres autour de la chocolaterie, principalement dans les villages isolés, près des plantations de cacao.
Depuis 2019, l'organisation État islamique (EI) revendique une partie des attaques des rebelles du groupe armé ADF contre les civils et des positions de l'armée congolaise. L'EI présente la rébellion ADF dans ses communiqués comme sa branche en Afrique centrale (Islamic State Central Africa Province, Iscap).
- Torréfacteur solaire -
"On déploie des petites unités partout pour protéger ceux qui sont dans leurs champs mais ça nous rend quand même le travail trop dur", se lamente Antony Mwalushayi, porte-parole de l’opération Sokola-1 de l’armée congolaise, l'opération de lutte contre les ADF dans le territoire de Beni.
Dans un rapport de juin 2021, le groupe d’experts des Nations unies pour la République démocratique du Congo précise que parallèlement aux attaques et kidnappings commis par les ADF contre les cultivateurs de cacao, des militaires des forces armées congolaises ont récolté les cabosses dans les champs désertés pour revendre les fèves clandestinement en Ouganda.
Le responsable d'une coopérative agricole qui approvisionne Virunga Origins confirme à l'AFP, sous couvert d'anonymat, que "dès que les planteurs quittent les champs, il y a des militaires qui volent les produits et les revendent aux fraudeurs contrebandiers".
Les gestionnaires du PNVi ne se découragent pas. Après avoir fait tourner la chocolaterie au ralenti, les machines fonctionnent à plein régime depuis quelques mois.
"Nous allons multiplier par dix la capacité de production pour faire face à la demande locale et internationale et nous aurons un des premiers chocolats produits 100% sur énergie renouvelable, grâce au torréfacteur solaire que nous allons installer", annonce Bastien Allard, un des responsables du PNVi. Les travaux d'agrandissement de la chocolaterie sont en cours, indique M. Allard.
Après une première petite centrale hydroélectrique lancée en 2013, le PNVi en a mis en route une autre en 2019, d'une capacité de 2,4 mégawatts, sur les contreforts des monts Rwenzori pour alimenter la cité de Mutwanga et la chocolaterie.
L'objectif est d'inciter des investisseurs à implanter des industries, en bénéficiant de crédit à l’installation et d’électricité stable et bon marché.
"Aujourd'hui, avec la chocolaterie, la population sait voir directement le cacao transformé en chocolat" et, même si cela reste encore timide, "d’autres usines sont en train de s’implanter, si bien que maintenant sur le plan économique ça booste l’économie de la contrée!", se réjouit Jonathan Kahumba, fils de la région et responsable de la centrale hydroélectrique.
AFP avec ACTUALITE.CD/CC
La plénière convoquée ce mercredi 13 octobre 2021 est de tous les enjeux avec la présence du Ministre des Postes, Télécommunications, Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (PTNTIC), Augustin Kibassa qui sera face aux députés nationaux pour répondre aux questions qui lui ont été posées sur la taxe RAM. C’est en substance la teneur d’un communiqué de la Chambre Basse du Parlement.
Il sera question pour le ministre Kibassa de répondre aux préoccupations des députés nationaux sur la taxe RAM (Registre des Appareils Mobiles).
Il va devoir éclairer la religion des élus du peuple sur les préoccupations soulevées autour de l’illégalité de cette taxe lors de la plénière du mercredi 29 septembre dernier.
Une question orale avec débat du Député National Claude Misare Mugomberwa était à l’origine de la présentation du Ministre Kibassa à l’hémicycle de la Chambre Basse du Parlement.
Cet élu d’Uvira avait présenté, mercredi 29 septembre devant les élus nationaux, les fondements juridiques de sa démarche, conformément aux dispositions des articles 100, 138 de la Constitution ainsi que des articles 168, 169, 175 alinéas 1er et 2ème du Règlement intérieur de l’Assemblée Nationale.
Sa préoccupation était de connaître le nombre d’utilisateurs d’appareils mobiles identifiés les 6 derniers mois, le bilan du ministère sur la mise en œuvre de cette taxe ainsi que la motivation réelle de l’érection d’une telle taxe.
« C’est pourquoi, dans le but d’éclairer la lanterne de la représentation nationale sur cette taxe, je voudrais la clarification aux questions ci-après : Primo, combien d’utilisateurs d’appareils mobiles avez-vous enregistré durant les six derniers mois ? Secundo, quel est le bilan actuel de la mise en place du système CEIR en République démocratique du Congo ? Tertio, Pourquoi un simple enregistrement d’appareil mobile peut-il être transformé en une taxe qui veut alourdir la charge d’utilisation du téléphone mobile ? Et quarto, si la mission de la taxe RAM est aussi de contribuer à la maximisation des recettes publiques, pourquoi le droit d’enregistrement IMEI ne devrait pas être en douze échéances ? », telles sont les questions du Député national Claude Misare Mugomberwa.
Déjà à cette séance du 29 septembre, Augustin Kibassa avait axé sa réplique sur les avantages de la taxe RAM qui, avait-il dit, a permis de collecter 25 millions de dollars américains au profit du Trésor public. Tout en sollicitant un délai pour revenir donner les explications en profondeur.
Pour rappel, cette plénière d’aujourd’hui, intervient 48h après la réunion des députés nationaux de l'Union Sacrée de la Nation.
Lors de cette réunion, le président de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso N'kodia, le premier vice-président de la chambre basse du Parlement, Jean-Marc Kabund et le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, ont tenté de convaincre les députés de ne plus exiger la suppression de RAM, mais sans succès.
Christian Okende/Moise Dianyishayi/CC
Le mouvement de grève est observé dans plusieurs provinces : Kinshasa, Kasaï oriental, Sud-Kivu, Nord-Kivu, Lualaba, Haut-Katanga. La sénatrice Francine Muyumba du FCC initie une question orale avec débat au ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique. Tony Mwaba devra s’expliquer sur la sanction extrême infligée aux enseignants qui ont décrété la grève qui dure depuis la rentrée scolaire le 4 octobre dernier. Ils ont décidé d’aller en grève pour réclamer l’amélioration de leurs conditions salariales. A la tête de ce mouvement, les enseignants des écoles conventionnées catholiques.
Face à cette fronde, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique a suspendu les discussions avec les syndicats des enseignants, avant de se raviser quelques jours plus tard. Tony Mwaba Kazadi a entretemps suspendu la paie des grévistes et a fait remplacer ces derniers par des non-grévistes.
Selon le secrétaire général du syndicat des enseignants catholiques, Jean-Bosco Puna (photo), il s’agit d’une violation grave de la Constitution. Jean-Bosco Puna se réserve le droit de porter plainte contre le ministre Tony Mwaba. Pour lui, la grève doit continuer jusqu’à la satisfaction totale des revendications.
L’affaire prend désormais une tournure politique. La sénatrice Francine Muyumba, du Front commun pour le Congo, a initié une question orale avec débat. Francine Muyumba veut, dit-elle, s’assurer de la légalité de la démarche du ministre Mwaba.
D’autres voix se sont élevées un peu partout à travers le pays. L’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, notamment, appelle le gouvernement à éviter une année scolaire chaotique.
Kamanda wa Kamanda Muzembe
Portée par le député national Jean-Marie Bulambo, la motion de défiance contre le ministre des PTNTIC Kibasa Maliba a été déposée ce mardi 12 octobre 2021 au bureau de l'Assemblée nationale. Cette motion des députés nationaux membres de la famille politique de Joseph Kabila a recueilli 101 signatures.
Kibassa Maliba devra s’expliquer sur les soubassements juridiques de la taxe RAM mais aussi sur l’utilisation des fonds déjà collectés depuis septembre 2020 estimés à plusieurs millions de dollars américains.
« Nous avons réalisé 101 signatures, vous allez voir demain que le FCC est avec la population, et vous allez voir comment les députés nationaux de l'Union sacrée seront contre la population, c'est-à-dire qu'ils vont sauver le ministre. Donc ça sera un débat houleux et nous, nous venons d'accomplir notre tâche celle de sauver le peuple contre cette escroquerie », a dit devant la presse Didi Manara, député national et Président du groupe parlementaire PPRD.
Face à la position de l'Union sacrée qui tente de sauver le ministre des PTNTIC, Lucain Kasongo, député national du PPRD pense que c'est le peuple va constater qui se bat pour ses intérêts au niveau de l'Assemblée nationale.
« Nous sommes régis par les textes, si la majorité estime que notre démarche n'est pas salvatrice pour le peuple congolais, elle va user de sa majorité et le peuple Congolais lui-même jugera, parce que le dossier RAM n'est pas le dossier des députés mais celui de la population congolaise, ce sont nos mamans qui sont dans les milieux ruraux, ce sont les étudiants, les élèves qui souffrent de cette taxe illégale mais si la majorité au parlement estime qu'il faut protéger le ministre parce qu’il est de l'Union sacrée, c'est le peuple qui va juger », a-t-il fait savoir répondant à une question d'ACTUALITÉ.CD.
Le dossier RAM a mis en ébullition l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Tous les députés sont unanimes qu’il faut supprimer cette taxe qui appauvrit davantage la population. Plusieurs députés ont qualifié cette initiative du ministère des PT-NTIC de « vol et escroquerie » et ont demandé la démission de Kibasa Maliba. Ce dernier s’est dit « choqué » parce que les élus l’ont qualifié tout au long de la plénière « d’escroc, de voleur ».
Depuis cette plénière, le bureau de l’Assemblée nationale n'a pas toujours aligné la question à l'ordre du jour pour permettre au ministre des PTNTIC de revenir pour répondre aux préoccupations de la représentation nationale.
Clément Muamba