×

Warning

JUser: :_load: Unable to load user with ID: 558


Les opposants à l’ouverture de la PMA ont défilé ce dimanche à Paris. Alors que les organisateurs revendiquaient 600 000 manifestants, ils étaient moins de 75 000 selon le cabinet de comptage Occurrence et 42 000 selon la police.

Ils sont venus de toute la France pour crier leur opposition à l'ouverture de la PMA à toutes les femmes. Ce dimanche à 13 heures, la manifestation demandant au gouvernement de renoncer à cette promesse de campagne d'Emmanuel Macron s'est élancée dans Paris.

Sept ans après les mobilisations monstre contre le mariage pour tous, plusieurs milliers de personnes ont agité des drapeaux vert/rouge. Ils étaient 74 500 dans la capitale, selon un comptage réalisé par le cabinet Occurrence pour un collectif de médias, dont Le Parisien. Les organisateurs revendiquaient 600 000 manifestants dans la capitale, soit 8 fois plus... Quant à la préfecture de police, elle comptabilise seulement 42 000 personnes.

22 associations principalement chrétiennes, dont la Manif pour tous, Alliance Vita, les Associations familiales catholiques… mais aussi des politiques issus des rangs de la droite François-Xavier Bellamy, Hervé Mariton ou Rachida Dati (les Républicains), Louis Aliot, Gilbert Collard et Marion Maréchal (Rassemblement national)… avaient donné rendez-vous près du Sénat, où une commission spéciale doit se pencher à partir du 15 octobre sur le projet de loi bioéthique.

Peu d'élus avaient annoncé leur venue. Mais quelques écharpes tricolores sont quand même visibles dans le cortège.

« Depuis presque 2 ans, nos tentatives de dialogue n'ont jamais abouti (...) il ne reste plus que la rue pour être entendus », a déclaré la présidente de la Manif pour tous Ludovine de la Rochere, lors d'un point presse. « Cette manifestation, c'est un avertissement au gouvernement. Ouvrira-t-il le dialogue ou restera-t-il comme Hollande en 2012 dans le mépris? », a-t-elle ajouté.

leparisien.fr



L’apparition de partis confessionnels, défendant des intérêts religieux, s’inspire d’un discours communautariste totalement étranger à la vision chrétienne de la politique. Pas plus que les idéologies individualistes, le communautarisme n’est pas compatible avec la doctrine sociale de l’Église. Les catholiques engagés politiquement, même en tant que chrétiens, sont au seul service du bien commun.

La nouveauté politique du moment est l’apparition de partis et candidats ouvertement musulmans, comme l’Union des démocrates musulmans de France. Beaucoup craignent que ce soient des organisations défendant des intérêts catégoriels, communautaires exactement. La question se pose en effet et le sénateur Bruno Retailleau a déposé une proposition de loi au Sénat le 8 novembre, portant sur l’interdiction de campagnes communautaristes lors des élections. Mais certains lui rétorquent que des mouvements comme le Parti chrétien-démocrate (PCD), Sens commun ou les Poissons roses, ou qu’un homme politique comme François-Xavier Bellamy qui ne cache pas sa foi chrétienne, seraient dans une logique proche de celle de ces mouvements musulmans… Que faut-il en penser ?

Le règne de Dieu, au service des hommes

Quoi qu’il en soit des intentions de ces organisations islamiques, il est possible en revanche de répondre pour les mouvements chrétiens ou composés de chrétiens affichés et engagés. Qu’est-ce qu’une politique portée par des chrétiens assumés et engagés ? La doctrine sociale de l’Église qui se constitue depuis 1891, avec l’encyclique Rerum novarum et sous l’influence des catholiques sociaux apparus au début du XIXe siècle, a développé progressivement une conception de l’action des chrétiens dans la Cité. Le citoyen catholique concourt au bien commun.

« Il n’existe pas de régime politique spécifiquement chrétien. »

Son objectif n’est pas de constituer un État catholique cadré par le clergé et obéissant à une loi religieuse. La foi chrétienne ne défend pas la théocratie et il n’existe pas de régime politique spécifiquement chrétien. Dans l’Évangile, le Christ a répondu à Ponce Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde. » Le royaume de Dieu n’étant pas d’ici, le Christ-Roi règne alors sur terre d’une autre manière que les royaumes politiques. Il règne sur l’univers par le biais du cœur des chrétiens qui sont par leur baptême prêtres, prophètes et rois.

Pour un chrétien, être roi signifie être serviteur. Le jeudi saint, le Christ a montré ce qu’était être roi : il a lavé les pieds des siens et nous a invité à faire de même. La mission des chrétiens est donc le service des autres. Mais quels autres ? Les plus petits ! La chapitre 25 de l’Évangile de Matthieu est la charte du service des chrétiens : ce que vous avez faits aux plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait. Le Christ s’identifie alors au plus pauvre, et en servant le pauvre, nous servons le Christ. Le plus petit étant le malade, le faible, l’enfant, le fœtus, le vieillard, le mourant, l’étranger, le prisonnier quelle que soit sa faute… Le citoyen catholique est habité par cela et toute l’action politique des chrétiens doit être traversée de ces principes. 

Une logique universelle

Ces préceptes sont religieux car ils viennent de la parole du Christ. Mais ils ne peuvent pas être communautaristes car ils concernent tous : les chrétiens doivent aider tous les petits, sans exclure personne. La charité n’est pas une entraide entre chrétiens, et elle ne l’a jamais été. Quand la Société de Saint-Vincent-de-Paul, le Secours Catholique ou une autre association chrétienne aide un SDF, un migrant, une mère de famille isolée ou visite un prisonnier, elles ne lui demandent jamais s’il est chrétien. Car la charité chrétienne ne peut pas être conditionnelle. Au Moyen Âge, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem soignaient aussi bien les croisés que les musulmans. 

La justice par charité

La logique de la charité ne concerne pas seulement les associations humanitaires mais tous les chrétiens et donc en premier chef les hommes politiques chrétiens. Parfois on entend que la politique n’est pas le lieu de la charité et que c’est davantage le lieu de la justice. Le bien commun serait recherché à travers la justice, notamment la justice sociale. Ce raisonnement se tient : le bien commun est la conséquence de la justice et la justice est l’œuvre de la raison, accessible par tous, croyants ou pas.

Mais si l’Église a développé une doctrine sociale recherchant le bien commun par la mise en œuvre de la justice c’est surtout parce qu’elle porte la Parole de Celui qui a dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Le bienheureux Frédéric Ozanam, que saint Jean Paul II a qualifié de précurseur de la doctrine sociale de l’Église, disait sur ce sujet : « La justice suppose déjà beaucoup d’amour ; car il faut beaucoup aimer l’homme pour respecter son droit qui borne notre droit et sa liberté qui gêne notre liberté. Cependant la justice a des limites ; la charité n’en connaît pas. » Les chrétiens en politique recherchent donc la justice par charité, c’est elle qui leur donne « faim et soif de la justice ».

« La distinction du spirituel et du temporel n’interdit pas l’inspiration spirituelle du temporel. »

Nous sommes donc loin d’une logique communautaire et aussi loin d’une logique théocratique. L’Église catholique, actuellement, n’intervient pas dans la désignation des dirigeants politiques. Elle laisse cela aux laïcs comme elle l’a maintes fois rappelé au XXe siècle. Il y a une distinction entre pouvoir temporel et autorité spirituelle. Mais cette distinction n’interdit pas l’inspiration spirituelle du temporel : cette inspiration porte sur une anthropologie, une vision de l’homme que Jacques Maritain appelait l’humanisme intégral. 

L’expérience de la démocratie chrétienne

Beaucoup de chrétiens se sont engagés en politique au cours de l’histoire contemporaine. Certains se sont organisés en mouvement qui ont revendiqué leur inspiration chrétienne, c’est le cas notamment de la famille de pensée politique appelée « démocratie chrétienne ». Cette famille de pensée a voulu faire vivre dans notre démocraties modernes une conception chrétienne de la démocratie. Elle a joué un rôle important en Europe et en Amérique latine où elle contribua à bâtir la démocratie après des épisodes de dictature.

Les deux démocraties chrétiennes les plus célèbres sont l’italienne (la DC) et l’allemande (la CDU, qui existe toujours) qui ont reconstruit leur pays après la guerre. En France, les démocrates chrétiens ont rarement utilisé l’étiquette spirituelle. Par prudence en terre de la laïcité républicaine et aussi pour éviter toute confusion entre leur parti et l’Église, ils se nommèrent Parti démocrate populaire (PDP) dans l’entre-deux-guerres et Mouvement républicain populaire (MRP) entre 1945 et 1963. 

Aucun parti catholique

Mais cette question des partis est délicate et là-dessus, l’Église catholique est claire : il n’existe aucun parti catholique, et tout baptisé peut rejoindre le parti de son choix (à condition que ce parti ne soit pas en contradiction totale avec la foi chrétienne, ce qui fut rare mais a existé). Prudente, elle a même pendant quarante ans, de 1903 avec l’encyclique Graves de communire jusqu’à 1945, empêché l’appellation « démocratie chrétienne » pour éviter des confusions. Il y a des catholiques partout, et la doctrine sociale de l’Église peut être vécue dans presque tous les partis.

Ainsi, les partis démocrates-chrétiens n’ont jamais eu le monopole de l’action politique des chrétiens, et ils ne l’ont jamais revendiqué. Actuellement, en France des mouvements composés de nombreux chrétiens (mais pas seulement) comme Sens commun, les Poissons roses ou le Parti chrétien-démocrate (PCD) sont clairement dans cette démarche : beaucoup de leurs membres assument une inspiration chrétienne, mais ils ne sont pas des bras politiques de l’Église. 

Ni communautarisme, ni hégémonie théocratique, l’action des chrétiens en politique est un service du bien commun, inconditionnel et pour tous. 

Aleteia



La porte-parole de la liaison militaire d’Israël avec les Palestiniens a annoncé la nouvelle la semaine dernière.

Les Chrétiens de la bande de Gaza devraient être interdits de villes saintes à Noël. Ce sont les autorités israéliennes qui l’ont annoncé le 12 décembre dernier. Les Chrétiens ne pourront pas visiter les villes de Bethléem et de Jérusalem. La liaison militaire avec les Palestiniens a avancé des considérations « d’ordre sécuritaire ». Seuls des permis pour des séjours à l’étranger seront accordés, ont-ils ajouté.
 
Une rupture avec la politique habituelle puisque deux fois par an, à Pâques et à Noël donc, le Cogat, l’organisme de liaison militaire d’Israël avec les territoires palestiniens, attribue des quotas de permis. Ils permettent aux habitants de la bande de Gaza de se réunir avec leur famille en dehors de l’enclave pour les vacances.

Les hauts responsables chrétiens condamnent

À titre de comparaison, en 2018, l’État hébreu avait annoncé 500 permis accordés aux Chrétiens de la bande de Gaza. Dans le passé, Israël a déjà restreint les mouvements hors de la bande, ce territoire contrôlé par le Hamas. L’enclave palestinienne qui a récemment été le théâtre d’une nouvelle escalade de violence, ne compte aujourd’hui qu’environ un millier de chrétiens, majoritairement grecs-orthodoxes (autour de 800) et 117 âmes catholiques, sur une population de deux millions d’habitants, la plupart musulmans. Les hauts responsables chrétiens ont indiqué avoir fait appel auprès des autorités israéliennes de cette décision qu’ils ont condamnée.

valeursactuelles.com



Musicien engagé, Johnny Clegg incarnait avec ses chansons, mélange inédit de rythmes zoulou et de pop occidentale, la résistance à l'apartheid puis la réconciliation.

Le "Zoulou blanc" sud-africain s'est éteint mardi à l'âge de 66 ans.

Longtemps victime de la censure en Afrique du Sud, il a connu le succès à l'étranger avant d'accéder au statut de star dans son pays.

Pendant les pires heures du régime raciste, ses chansons ont été interdites. Pour contourner la censure, il a été contraint de se produire - avec son groupe Juluka, formé avec le musicien zoulou Sipho Mchunu - dans les universités, les églises, les foyers de migrants et chez des particuliers.

"Nous devions faire preuve de mille et une astuces pour contourner la myriade de lois qui empêchaient tout rapprochement interracial", racontait-il à l'AFP en 2017.

Malgré tout, l'intraitable police de l'apartheid a interdit certains de ses concerts et le chanteur a été à plusieurs reprises arrêté, accusé de violer les lois sur la ségrégation raciale.

Le gouvernement raciste blanc ne pouvait pas non plus tolérer qu'un des siens puise son inspiration dans l'Histoire et la culture zoulou.

A l'étranger pourtant, et notamment en France, Johnny Clegg a rapidement trouvé un public.

"Les gens étaient très intrigués par notre musique", expliquait le chanteur et danseur, adepte de concerts très physiques.

Une musique révolutionnaire où les rythmes zoulou endiablés cohabitent avec guitare, clavier électrique et accordéon.

'Choc'

En 1982, la sortie de son album "Scatterlings of Africa" le propulse en tête des hit-parades en Grande-Bretagne et en France.

Cinq ans plus tard, il s'affirme comme un artiste "politique" avec le titre "Asimbonanga" ("Nous ne l'avons pas vu", en langue zoulou), tube planétaire dédié à Nelson Mandela, le héros de la lutte anti-apartheid alors emprisonné à Robben Island (Afrique du Sud).

La seule évocation du chef du Congrès national africain (ANC) est alors strictement interdite. Le régime de Pretoria bannit le titre.

Quelques années après la fin de l'apartheid, l'auteur et le héros de cette chanson, désormais libre, s'étaient retrouvés sur scène à Francfort (Allemagne) pour un concert aussi magique qu'inattendu.

Alors que Johnny Clegg chantait "Asimbonanga", le public s'était levé comme un seul homme.

"J'ai aperçu du coin de l'oeil quelqu'un derrière moi qui était en train de monter sur la scène, en dansant (...). C'était Mandela ! Ça a été un choc. Je ne savais même pas qu'il était là", avait raconté Johnny Clegg à l'hebdomadaire français Le Nouvel Observateur.

A la fin de la chanson, Mandela avait lancé de sa voix posée, au micro : "C'est la musique et la danse qui me mettent en paix avec le monde."

'Né deux fois'

Né en 1953 au Royaume-Uni d'un père britannique et d'une mère zimbabwéenne, chanteuse de jazz de cabaret, Johnny Clegg débarque à l'âge de 7 ans dans une Afrique du Sud où la minorité blanche règne en maître absolue sur la majorité noire.

Initié aux cultures locales par son beau-père journaliste, Johnny Clegg assure que son refus de l'apartheid n'a rien de politique.

"Je n'étais pas motivé politiquement mais culturellement. J'aime la musique et la danse", expliquait-il simplement.

Les yeux ouverts dans un pays borgne, il se glisse dès 15 ans dans les foyers de travailleurs noirs, au mépris des interdits. Là, il découvre les danses et les mélodies zoulou et s'invite secrètement pour danser avec les troupes traditionnelles.

Quand l'apartheid tombe définitivement en 1994, "c'est comme si nous étions tous nés une seconde fois", confiera-t-il.

Quelques années plus tard, l'enthousiasme cédera la place aux doutes. "La lutte était plus simple autrefois. On vivait ici dans un tunnel, coupés du reste du monde, on se définissait +contre+, menant une bataille qui masquait toutes les autres."

"Aujourd'hui (...) on est aux prises avec tout une série d'enjeux et de conflits liés à la pauvreté, la construction d'une nation, le sida, la mondialisation", ajoutait le musicien.

Après une nouvelle rémission d'un cancer du pancréas diagnostiqué en 2015, il se lance deux ans plus tard dans une tournée mondiale d'adieu dont il réussira à honorer toutes les dates, les dernières en 2018.

"J'ai eu une carrière gratifiante à bien des égards (...) en réussissant à rassembler des gens grâce à des chansons, surtout à un moment où cela semblait complètement impossible", se félicitait le musicien qui a vendu plus de 5 millions d'albums.



Disparition du fondateur d'Allan Gray, un des plus gros gestionnaires d'actifs du continent africain

(Agence Ecofin) - Allan Gray (photo), le milliardaire fondateur du gestionnaire d'actifs basé au Cap et qui porte son nom, est décédé dimanche à l'âge de 81 ans, a-t-on appris de sources concordantes confirmées par l'entreprise. 

Diplômé de la Harvard Business School, il avait fondé Allan Gray Investment Counsel au Cap en 1973 et a exercé les fonctions de directeur général pendant 15 ans avant de créer Orbis en 1989. 

Allan Gray Investment Counsel gère aujourd'hui des actifs d'une valeur globale de 544 milliards de rands (37,3 milliards de dollars), y compris des fonds communs de placement d’environ 290 milliards de rands, peut-on lire sur un de ses prospectus. Orbis Group, l'autre business créé par Allan Gray et qui est basé aux Bermudes, gère de son côté, des actifs d'une valeur de 36 milliards $, selon son site internet.

Ses proches et le monde de l'investissement en Afrique du Sud ont rendu hommage à l'œuvre de l'homme, qui dans les derniers jours de sa vie, s'occupait davantage de ses activités philanthropiques.

Par ailleurs, sur un marché des produits financiers en plein tumulte en Afrique, le fonds panafricain hors Afrique du Sud d'Allan Gray a été le plus rentable du mois de septembre 2019, avec un rendement de 6,5%. Une performance remarquable, lorsqu'on sait que depuis 2018, les deux marchés que sont le Nigeria et le Zimbabwe qui concentrent l'essentiel des investissements de ce fonds, subissent une grosse volatilité.

Au Zimbabwe, les choix du gouvernement font grimper l'inflation, tandis qu'au Nigeria, c'est la forte régulation des banques comptant pour 26% d’Allan Gray Pan African Fund, qui pose problème.

Idriss Linge

 
 


Le compositeur d’« Aline » ou encore des « Mots Bleus », Daniel Bevilacqua de son vrai nom, 74 ans, avait été hospitalisé et admis en réanimation le 26 mars dans un hôpital parisien en raison d’une « insuffisance respiratoire ». L’artiste avait ensuite été transféré en Bretagne, à Brest.

 

Christophe est décédé ce jeudi 16 avril dans la soirée, aux côtés de sa fille Lucie, ont annoncé nos confrères de L’Obs, avant que la famille ne confirme la triste nouvelle. « Christophe est parti. Malgré le dévouement sans faille des équipes soignantes, ses forces l’ont abandonné », écrivent dans un communiqué son épouse et sa fille. « Aujourd’hui, les mots se lézardent… et tous les longs discours sont bel et bien futiles », poursuivent-elles dans ce court texte. 

Mme Bevilacqua n’a jamais fait mention du Covid-19 dans ses communiqués et, interrogée au téléphone par l’AFP, a tenu à insister sur « l’emphysème ». Le Parisien avait affirmé au moment de l’hospitalisation de Christophe que celui-ci avait été testé positif au coronavirus, ce que l’agent du chanteur n’avait pas confirmé.

 

 

« On ne peut pas lui dire au revoir à cause de ce putain de virus »

Christophe avait connu le succès dès « Aline », tube instantané en 1965. Il n’avait cessé ensuite de promener sa silhouette de dandy décalé dans la chanson française.

 

 

 

L’annonce de sa mort a bouleversé le monde du spectacle. Jean-Michel Jarre, qui avait écrit les textes de deux de ses albums majeurs – et leurs morceaux phares – « Les Paradis Perdus », 1973 et « Les Mots bleus », 1974, a déclaré à l’AFP qu’il avait « perdu un membre » de sa « tribu ». « C’était plus qu’un chanteur, c’était un couturier de la chanson », développe Jean-Michel Jarre, pour qui les circonstances de ce deuil sont très douloureuses : « On ne peut pas lui dire au revoir à cause de ce putain de virus ».

 

« Avec la disparition de Christophe, la chanson française perd une part de son âme, mais le bleu doux-amer de ses chansons est indélébile », a twitté le ministre de la Culture, Franck Riester.



Le 18 mars, un communiqué publié sur sa page Facebook annonçait son hospitalisation, à la suite d’une infection par le coronavirus.

Ses fans l’appelaient « Papa Manu », « Le Doyen » ou simplement « Manu ». Le 18 mars, un communiqué publié sur sa page Facebook annonçait son hospitalisation, à la suite d’une infection par le coronavirus. Les mots se voulaient rassurants (« Il se repose et récupère dans la sérénité »). Manu Dibango, saxophoniste et vétéran des musiciens africains en France, est mort, mardi 24 mars, a annoncé sa famille. Il était âgé de 86 ans.

« Chers parents, chers amis, chers fans,

Une voix s’élève au lointain…

C’est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons la disparition de Manu Dibango, notre Papy Groove, survenue le 24 mars 2020 à l’âge de 86 ans, des suites du Covid-19.

Les obsèques auront lieu dans la stricte intimité familiale, et un hommage lui sera rendu ultérieurement dès que possible. »

Il laisse derrière lui soixante années de carrière et d’engagements, sans pause ni éclipse, enchaînant plusieurs vies, les oreilles toujours en alerte, à l’écoute du son des époques qu’il traversait.

Lire aussi  Coronavirus au Cameroun : folle course aux masques et impossible confinement

Saxophoniste au son charnu et rond, identifiable dès les premières mesures, Manu Dibango savait aussi être pianiste, vibraphoniste, joueur de marimba, pouvait jouer de la mandoline et, récemment, du balafon. Il était également chanteur, arrangeur et chef d’orchestre. Le compositeur de Soul Makossa (1972), le titre avec lequel il avait acquis une notoriété mondiale, résumait tout cela en une formule, lancée dans un de ces puissants éclats de rire qu’il semait à la volée : « Je me contente de faire de la musique. »

 

Son histoire commence sous le nom d’Emmanuel Dibango, né d’une mère couturière et d’un père fonctionnaire, le 12 décembre 1933, à Douala, le port où débarquèrent les premiers Européens au Cameroun. L’organiste du temple protestant où sa mère est chef de chœur lui met la musique à l’oreille et puis un oncle, vaguement guitariste.

En 1949, il a 15 ans lorsque son père l’envoie en France, pour faire des études. Après vingt et un jours de traversée, il débarque à Marseille, avant de rejoindre sa famille d’accueil à Saint-Calais (Sarthe). Au milieu de ses bagages, il y a trois kilos de café qui paieront à ses hôtes son premier mois de pension. Manu Dibango aimait raconter cette anecdote qui lui inspirera le titre de sa première autobiographie, écrite en collaboration avec Danielle Rouard, Trois kilos de café (Lieu commun, 1989) – une seconde paraîtra en 2013, chez L’Archipel, Balade en saxo, dans les coulisses de ma vie.

Après le collège à Saint-Calais, il fréquente le lycée de Chartres, où il apprend le piano avec un des enseignants. C’est pour lui l’âge des premières cigarettes et surtout la découverte du jazz, grâce à un compatriote de quatre ans son aîné, rencontré en colonie de vacances, à Saint-Germain-en-Laye, Francis Bebey (1929-2001), lui aussi futur musicien camerounais notoire. Celui-ci lui fait aimer Duke Ellington. Ils créent ensemble un trio dans lequel Dibango tient mandoline et piano.

Installation à Léopoldville

Au début des années 1950, Dibango découvre le saxophone alto, son futur identifiant. L’année de son bac, préparé (plus ou moins) à Reims, il file à Paris pendant les vacances, y passe ses nuits à fréquenter caves et cabarets où frétille le jazz. Il ne pense pas encore faire de la musique un métier mais son échec au bac va ouvrir le chemin.

Quand son père lui coupe les vivres, en 1956, il part à Bruxelles. Embauché au Tabou, un cabaret à la mode, il y séduit un mannequin, Marie-Josée dite « Coco », qui deviendra sa femme. Puis il tourne à travers la Belgique avant de prendre la direction de l’orchestre d’une boîte bruxelloise, Les Anges noirs.

Un jour y passe Joseph Kabasele, dit « Grand Kallé » (1930-1983), l’un des ténors de la rumba congolaise. Il est le créateur d’Indépendance cha cha, l’hymne des indépendances africaines et le premier tube panafricain, composé à Bruxelles, en 1960, au moment de la table ronde réunissant les dirigeants politiques congolais et les autorités belges. « Grand Kallé » embauche Manu Dibango comme saxophoniste dans son orchestre African Jazz, lui fait enregistrer avec lui et son groupe une quarantaine de titres dans un studio à Bruxelles, puis l’emmène en Afrique.

Dibango s’installe avec sa femme à Léopoldville (future Kinshasa) où il ouvre son propre club, le Tam-Tam. En 1962, il débute une carrière discographique sous son nom en gravant des 45-tours à Léopoldville ou Bruxelles, dont le fameux Twist à Léo (Léo pour Léopoldville), un de ses premiers succès.

Lire aussi  La rumba, bande-originale des mutations de la société congolaise

Après une courte période de retour au Cameroun où il ouvre un second Tam-Tam, le musicien retourne s’installer en France, y collabore avec Dick Rivers, Nino Ferrer – dont il devient le chef d’orchestre –, Mike Brant… tout en continuant à enregistrer des 45-tours. Après un premier album, Saxy Party, constitué de reprises et de compositions, l’année 1972 marque le départ d’une nouvelle vie.

Triomphe à l’Olympia

Outre la parution d’African Voodoo (réédité en vinyle en 2019, sur Hot Casa Records), réunissant des enregistrements à l’origine destinés à servir de musiques d’illustration pour la publicité, la télévision et le cinéma, pour lequel il composera plusieurs bandes originales au fil de sa carrière, 1972 est surtout l’année de Soul Makossa. Un titre que son auteur pensait anecdotique, relégué sur la face B d’un 45-tours, au verso de l’hymne que Dibango avait composé pour soutenir l’équipe du Cameroun, pays qui accueillait la 8e Coupe d’Afrique des nations de football.

Inclus dans l’album O BosoSoul Makossa se vendra à des millions d’exemplaires à travers le monde. Le tube sera « emprunté », sans autorisation, par Michael Jackson pour Wanna Be Startin’ Somethin’ sur l’album Thriller (1982). Il sera encore cité par Rihanna dans Don’t Stop the Music (2007) et par Jennifer Lopez dans le clip de Feelin’ So Good (2012).

Lire aussi  Manu Dibango : « La musique, il ne faut pas la mettre en prison »

Soul Makossa permet à Manu Dibango de triompher à l’Olympia en 1973, tout en lui ouvrant les pistes de danse africaines et les ondes aux Etats-Unis. Le DJ new-yorkais David Mancuso, organisateur des soirées disco du Loft, avait craqué pour ce groove d’une efficacité redoutable.

Manu Dibango est invité dans la foulée au prestigieux Apollo Theater, à Harlem, puis par le Fania All Stars, qui réunit le gotha d’une salsa en pleine ébullition à New York. « A l’époque, racontera-t-il, chacun revendiquait les racines africaines dans le Black et le Spanish Harlem. Les Fania All Stars m’ont demandé de tourner avec eux. J’étais le seul Africain de la bande, j’apparaissais donc un peu comme un symbole. »

Avec le Fania, Dibango se produit au Madison Square Garden, au Yankee Stadium, tourne en Amérique latine. Après cette aventure, il jette l’ancre à Abidjan, en Côte d’Ivoire, pendant quatre ans pour y diriger l’Orchestre de la Radio-télévision ivoirienne. Viendront ensuite l’envie de toucher au reggae, à la musique cubaine, aux sons urbains dans l’air du temps (hip-hop, électro), sans jamais oublier le jazz, fil rouge au long de ces déambulations musicales.

Nommé artiste de l’Unesco pour la paix en 2004, Manu Dibango a souvent mis sa notoriété au service de combats : lutte contre la faim dans le monde (Tam-Tam pour l’Ethiopie), libération de Nelson Mandela et liberté d’expression, réchauffement climatique. Son métier de musicien le mettait toujours autant en joie et il était occupé à préparer un projet autour du balafon. « Je suis passionné et curieux », résumait-il, pour indiquer que raccrocher n’était pas à l’ordre du jour pour lui.

La carrière de Manu Dibango en quelques dates

12 décembre 1933 : Naissance à Douala (Cameroun).

1949 : Arrivée en France.

1972 : Premier album, « O Boso ».

1972 : « Soul Makossa » qui entre l’année suivante dans les classements américains.

1989 : Parution de « Trois kilos de café », sa première autobiographie.

2014 : Dernier album, « Balade en Saxo ».

2019 : Tournée des soixante ans de carrière.

24 mars 2020 : Mort à Paris.

LEMONDE.FR



La NBA et le monde du sport sont sous le choc : un des plus grands champions de l’histoire du basket Kobe Bryant, légende des Los Angeles Lakers, est mort dimanche à 41 ans dans un accident d’hélicoptère à Calabasas dans le sud de la Californie. D’abord annoncée par le site américain TMZ, la nouvelle a été confirmée par le gouverneur de Californie et le maire de la ville dimanche soir.

"Nous pleurons la mort tragique et prématurée d’une icône californienne et d’une légende du basket-ball, Kobe Bryant", a-t-il écrit dans un communiqué.

Le basketteur, père de quatre enfants, était à bord de son hélicoptère privé lorsque celui-ci est brusquement tombé, avant de s’enflammer. Aucune personne n’a survécu au crash. Les autorités annoncent le décès de neuf personnes dont Bryant, sa fille de 13 ans Gianna et le pilote.

"L.A. est aux côtés de la famille Bryant après la perte de Gianna, qui a péri avec son père et ses amis dans la tragédie d’aujourd’hui. Kobe aimait farouchement ses filles, et cet amour l’a inspiré à être un défenseur extraordinaire des femmes et des filles dans le sport", a-t-il tweeté.

#Update Downed aircraft is a helicopter. Flames extinguished. #Malibu deputies at crash site looking for survivors, 4200 blk Las Virgenes Rd #Calabasas #LASD pic.twitter.com/eixLhGhLyE

— LA County Sheriffs (@LASDHQ) January 26, 2020

Kobe Bryant was killed Sunday when the helicopter he was traveling in crashed and burst into flames Sunday morning amid foggy conditions in the hills above Calabasas. https://t.co/Y4KZJXrObL

— Los Angeles Times (@latimes) January 26, 2020

Quelques minutes après l’annonce de la mort de Bryant, NBA TV a bouleversé ses programmes pour déjà évoquer sa mémoire et, contrairement au match Denver-Houston qui se jouera bien, le maintien de sept autres rencontres du jour est devenu très hypothétique, en attendant la redoutée confirmation.

"Seize équipes sont en lice aujourd’hui, tous leurs joueurs ont grandi en rêvant de devenir un jour comme lui, ou comme Michael Jordan avant lui. On parle de cette génération de joueurs marqués par cette icône qui semble être partie trop tôt. C’est difficile", a estimé l’ancien entraîneur Stan Van Gundy sur la chaîne officielle de l’instance.

Sur le plateau, son ancien coéquipier Brian Shaw qui avait remporté avec lui le triplé (2001, 2002, 2003) peinait à retenir ses larmes.

Sur les réseaux sociaux, le tsunami d’émotion n’a fait que commencer.

"Non s’il vous plaît ! Ça ne peut pas être vrai !", a tweeté Luka Doncic des Dallas Mavericks.

Collectionneur de records

"(Son épouse) Janet et moi n’avons pas les mots pour décrire le choc et la tristesse que nous ressentons après la mort accidentelle de Kobe Bryant. Prières pour sa famille et lui", a écrit le plus grand hockeyeur de tous les temps Wayne Gretzky.

Celui qu’on surnommait "Black Mamba" était l’un des sept joueurs à avoir inscrit plus de 30.000 points en carrière et une des idoles de LeBron James, qui l’a dépassé samedi à la 3e place du classement des meilleurs marqueurs de la NBA, lors de la défaite des Lakers à Philadelphie.

"Kobe était immortel offensivement du fait de son aptitude (à beaucoup marquer). Et me voilà ici à Philadelphie, portant le (même) maillot des Lakers. L’univers provoque parfois de ces choses… Ce n’est pas censé avoir un sens, mais voilà, cela arrive tout simplement", avait déclaré samedi soir LBJ, ému, après la rencontre jouée dans la ville de Pennsylvannie où Bryant a vu le jour le 23 août 1978.

Retraité des parquets depuis 2016 après vingt saisons à tutoyer les cimes du basket mondial comme peu l’ont fait avant lui, Bryant est le seul à avoir ses deux maillots, aux numéros 8 et 24, accrochés au plafond du Staples Center, en compagnie des autres légendes de la franchise, tels Magic Johnson, Kareem Abdul Jabbar ou encore Shaquille O’Neal.

Le décès de celui qui a également glané deux médailles d’or olympiques en 2008 et 2012 avec Team USA, intervient 25 jours après la mort de David Stern, l’ancien "commissionner" de la NBA qui l’avait fait prospérer et devenir une marque mondiale. Et qui avait compris que le basket américain deviendrait populaire comme jamais, grâce à des génies comme Kobe.

 


Le président de la République Démocratique du Congo effectuait une visite officielle ce vendredi à Bujumbura, après la Tanzanie. Pour les medias locaux, la visite du Chef de l’Etat au Burundi a pour objectif de « rassurer son allié de l’Est sur des questions importantes sur la géopolitique des grands lacs et sur la sécurité dans l’Est de la RDC ».  

S’agit-il d’une volonté de rapprochement ? Certainement oui parce qu’en avril dernier, Felix Tchisekedi avait envoyé un émissaire à Pierre Nkurunziza. Monsieur Claude Ekolomba Ibalanky qui avait été reçu en audience par le Président lui-même avait révélé à la presse « qu’il  est porteur d’un message de fraternité  et d’amitié de la part du Président Tshisekedi à son homologue burundais, en sa qualité de coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’Accord- cadre d’Addis-Abeba. » Au cours de cette visite, Claude Ekolomba avait également fait savoir qu’ils  ont échangé sur la coopération multidimensionnelle entre le Burundi et la RDC, tout en insistant sur « la nécessité de renforcer et préserver la paix et la sécurité dans la sous-région afin de permettre l’épanouissement des projets intégrateurs dans le cadre de la coopération économique » comme le rapporte le journal Info Grands Lacs.

Il n’est pas difficile de les cerner depuis l’élection de Felix Tshisekedi à la tête de la République Démocratique du Congo. Pour le nouveau élu, il faut apaiser le climat avec les voisins de la RDC. Sans oublier qu’il incarne les intérêts du peuple tout entier qu’il avait soumis au pouvoir. D’ailleurs, la première visite régionale que Felix Tshisekedi avait effectuée avait pour enjeu l’énergie. C’était en Angola chez son homologue Joao Lourenço, le 5 février de cette année.  Au cours de cette visite, Tshisekedi a venté « l’alternance pacifique » issue des élections du 30 décembre, ce qui lui a permis de défendre la légalité de sa victoire contestée. De l’autre côté, Joao Lourenço a profité de négocier avec le Président congolais sur comment  il peut  profiter avec la RDC de l‘énergie produite par le barrage d’Inga pour alimenter la province de Cabinda et d’autres localités congolaises qui sont frontalières avec cette province angolaise.

La deuxième visite régionale que le Président Felix Tscisekedi a effectuée est celle qu’il a faite à Nairobi, la capitale kenyane à Uhuru Kenyatta, le 6 février 2019.  Là- bas, l’enjeu important est plutôt symbolique. Tshisekedi s’y est rendu, selon la RFI, car le Président Kenyan avait soutenu la victoire de Félix Tshisekedi depuis le début. D'où cette visite de « remerciements » bien que le Kenya ne soit pas un voisin direct de la République démocratique du Congo (RDC). Félix Tshisekedi s’est aussi entretenu ce avec Raïla Odinga, l’opposant kényan, qui s’était lui-même rendu à Kinshasa pour l’investiture du président congolais.

Pour le Rwanda, Tshisekedi a choisi de rencontrer Paul Kagame, qui avait émis de sérieux doutes au sujet de sa victoire à l’élection du 30 décembre 2018 en marge du sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba le 17 Janvier de cette année. Le petit Rwanda (26.000 km²) et l’immense RDC (près de 90 fois plus étendue avec 2,3 millions de km²) entretiennent des relations tendues depuis 25 ans, à la suite du génocide au Rwanda. Kinshasa accuse Kigali de piller ses minerais (coltan) dans le Nord Kivu. Kigali a dans le viseur le groupe hutu FDLR réfugié dans l’Est de la RDC. Selon la Libre Afrique, « Pendant près de deux heures, les deux chefs d’État ont passé en revue les questions de bon voisinage et de franche coopération entre leurs États ».

Après leur premier tête-à-tête à Addis-Abeba, Paul Kagame et Félix Tshisekedi ont de nouveau échangé, lors d’une rencontre exceptionnelle à l’occasion de l’Africa CEO Forum, le 25 mars de cette année. Au menu de cet échange, il y avait trois questions à  aborder dont les relations entre les deux pays, la question de la préservation des écosystèmes environnementaux et les enjeux miniers. Au cours de cette rencontre, « les deux hommes ont affiché une posture de compréhension mutuelle et une volonté commune d’avancer malgré les relations bilatérales historiquement tendues entre leurs deux pays » comme l’indique l’hebdomadaire Jeune Afrique. Dans cette rencontre, le Président congolais a promis de mettre terme à l’instabilité dans l’est de la RDC en s’attaquant aux milices qui y sévissent. De plus, cette volonté d’avancer ensemble vient d’être matérialisée par une visite officielle de deux jours de la Première Dame congolaise, Denise Nyekuru Tshisekedi à Jeannette Kagame dimanche dernier. En mai 2001, Jeannette Kagame avait accueilli, à Kigali, le 1er sommet africain des Premières Dames sur les enfants et la prévention du VIH/SIDA.

Felix Tshisekedi est d’abord lui-même rassuré. Il possède une stature forte après qu’il ait parvenu à trouver son premier ministre avec les forces politiques issues des élections qui l’ont finalement porté la tête du pays. La légitimité de son élection et de ses fonctions présidentielles est de mise même s’il doit gouverner avec les membres de l’ancien système.

Ainsi, cette visite a deux enjeux essentiels : le premier est la question de sécurité de la sous-région. Elle reste toujours au menu des engagements des pays de la sous-région d’où le rôle du Burundi en la matière est presqu’obligatoire.  La preuve est l’organisation à Kinshasa la semaine dernière des chefs des services de renseignements des pays de la sous-région, laquelle réunion n’a pas vu la présence du Burundi. Sous l'égide du président Félix Tshisekedi, avec le soutien des deux organisations sous régionales, la CIRGL, SADC et l'envoyé spécial de l'ONU, l'objectif est de cette réunion était de coordonner les actions dans la lutte contre les « forces négatives », notamment les groupes étrangers qui sévissent dans l'est de la RDC. Le Burundi l’a boudée en justifiant cette absence par le soudain rapprochement entre Kinshasa et Kigali. « Paul Kagame est partout, Tshisekedi le fait applaudir dans un stade à Kinshasa, sa propre femme paradait encore ce week-end à Kigali », indique l'une de ces sources à la RFI.

Le second enjeu est sur la problématique de la diminution des tensions entre les pays de la sous-région pour amorcer de nouveau la coopération en général et avec le pays membres de l’EAC en particulier. Le président de la RDC visite le Burundi alors qu’il y a des tensions diplomatiques entre les pays de la sous-région. Le Burundi entretient des relations tendues avec son voisin du nord, le Rwanda. Ce dernier n’est pas vu aussi d’un bon œil avec l’Ouganda d’où l'investissement personnel du président Tshisekedi pour apaiser ses tensions dans la sous-région et relancer la coopération.  D’ailleurs, les Nations-Unies et certaines organisations régionales avaient beaucoup demandé au nouveau élu de s’investir personnellement dans cette mission. C’est l’une des raisons qui avait poussé la SADC et la CIRGL d’organiser la réunion entre les services de renseignements des pays de la sous-région à Kinshasa.  Va-t-il gagner le pari ? Très difficile à affirmer car à l’heure qu’il est, chaque pays vit son contexte politique. Le Burundi se prépare aux élections de 2020, la RDC se lance à la fois sur deux pistes, celle de développement (avec un sérieux rapport de force entre les forces politiques dirigeantes) et de pacification des régions de conflits (dont l’Est) et le Rwanda continue sa montée vers le développement durable avec l’appui des bailleurs internationaux malgré sa dictature progressiste. Visiblement, les conflits l’emportent sur les aspirations, ce qui voudrait dire qu’en l’absence d’autres mécanismes formels de règlement des tensions (ouvertes ou latentes) entre ces Etats, l’intégration économique ne saurait être efficacement instrumentée pour stabiliser la région.

Steve Baragafise



Des heurts ont eu lieu à Goma et la police était déployée en force aux points stratégiques de Kinshasa dimanche, jour de manifestations annoncées par l’opposition et interdites par les autorités de la République démocratique du Congo. A Goma dans l’est, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des petits groupes de 10 à 15 jeunes qui voulaient marcher à l’appel de la coalition d’opposition Lamuka, a constaté un correspondant de l’AFP qui a aussi vu des pierres sur la chaussée.

Le calme régnait en milieu de matinée à Kinshasa, où trois responsables de Lamuka avaient annoncé leur intention de défier l’interdiction prononcée vendredi par le gouverneur: l’ex-chef de guerre et ex-vice-président Jean-Pierre Bemba, l’ex-candidat à la présidentielle Martin Fayulu et l’ex-Premier ministre Adolphe Muzito.

« Tout attroupement de plus de 10 personnes sera dispersé ce dimanche 30 juin 2019 », avait prévenu samedi le chef de la police de Kinshasa, Sylvano Kasongo.

Le nouveau président de la République, Félix Tshisekedi, s’est déclaré « d’accord » avec l’interdiction de la marche de ses anciens alliés de l’opposition. « Depuis que je suis là, je n’ai interdit aucune manifestation. Les droits et les libertés des citoyens sont garantis. Mais nous avons comme l’impression qu’il y en a qui confondent démocratie et anarchie », s’est justifié le président dans son premier grand entretien à Radio France internationale (RFI) et France 24 depuis son investiture le 24 janvier.

L’opposition proteste contre l’invalidation de l’élection d’une vingtaine de ses députés prononcée début juin par la Cour constitutionnelle. « Il y a eu des choses inacceptables », a reconnu le président Tshisekedi. « Lorsque j’ai reçu le président de la Cour Constitutionnelle, c’était pour en savoir plus sur ces arrêts qui étaient pour certains scandaleux ».

Le président a assuré qu' »il y a au sein même de la Cour constitutionnelle une procédure en réparation d’erreurs matérielles comme ils disent ».

A Propos

www.culturecongolaise.com

Ali Kalonga

Directeur de la Rédaction

Tél (whatsapp): +243 808 856 557

alikalonga@culturecongolaise.com

Derniers Articles