Après avoir suspendu le PPRD, parti politique de l’ancien président Joseph Kabila, le gouvernement congolais semble vouloir passer à la vitesse supérieure en sollicitant la dissolution complète de cette formation politique, pour sa présumée complicité avec le mouvement rebelle AFC/M23.

Jacquemin Shabani argue, dans sa lettre, que les actions du PPRD et de son autorité morale Joseph Kabila « tendent à appuyer ouvertement et à légitimer l’agression du pays et le massacre de la population congolaise, ce qui constitue une trahison », a-t-il fait savoir, en évoquant notamment les dernières sorties médiatiques de Kabila, qui, selon lui, n’a jamais condamné les actions de la rébellion M23. Il évoque également sa présumée présence au mois d’avril dans la ville de Goma, occupée par les rebelles depuis plus de 100 jours.

Cette posture a été mal perçue à Kinshasa, où une procédure judiciaire a d’ailleurs été ouverte contre le sénateur à vie Joseph Kabila Kabange. La procédure de levée de ses immunités est actuellement sur la table du bureau du Sénat.

Pour sa part, le PPRD a déclaré avoir levé la décision de suspension de ses activités, prise par le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemin Shabani.

Lionel Kibuluku



 Un concert d’hommage, initié par le guitariste Pierre Evariste Mandjeku, connu sur scène Dizzy Mandjeku, à feu le musicien Franco Luambo Makiadi, tous de la République démocratique du Congo, est prévu vendredi 30 mai à Kinshasa, capitale du pays et berceau de la rumba, selon une note de l’Institut français.

« Sur les pas de la rumba avec une légende vivante, Dizzy Mandjeku, ex-chef d’orchestre du mythique ‘‘Ok Jazz’’, monte sur scène à la grande halle avec Sam Mangwana, Nyboma et les ‘‘Odemba Ok All stars’’ pour une soirée hommage à Franco Luambo », a-t-on lu.

« Le programme prévoit des reprises cultes, compositions originales dans une ambiance tropicale de l’âge d’or de la rumba congolaise, pour le plus grand bonheur des amoureux de musique et d’histoire », a indiqué la même source.

Compté parmi les architectes de la rumba congolaise, Dizzy Mandjeku a traversé les époques et a joué avec trois grands géants de la rumba congolaise, notamment Verckys Kiamuangana Mateta, Rochereau Tabu Ley, et Franco Luambo Makiadi.

Parmi ses contributions exceptionnelles, l’on note sa participation en tant que guitariste, à la réalisation de la chanson ‘‘Papaoutai’’, une œuvre artistique qui aurait permis à son auteur, le rappeur et producteur belge Paul Van Haver dit Stromae, de surmonter l’absence de son père et combler le vide affectif.

ACP/JF/CC



Cent jours après la prise de Goma par la rébellion de l’AFC-M23, soutenue par le Rwanda, la population locale vit toujours dans un climat de peur, d'incertitude et de précarité extrême, selon plusieurs témoignages enregistrés dimanche 11 mai par radio Okapi. La capitale du Nord-Kivu traverse une crise multidimensionnelle :  sécuritaire, humanitaire, économique, sociale et politique sans perspective claire de retour à la normale. 

Depuis l'occupation de Goma, les habitants vivent sous la surveillance constante des rebelles.  Malgré l'insécurité omniprésente, ils tentent de reprendre leurs activités quotidiennes la peur au ventre.

La prise de Goma a entraîné des déplacements massifs de la population.

Paralysie de l’économie locale

Les conditions de vie se sont rapidement dégradées, marquées par des pénuries alimentaires et la dégradation des infrastructures scolaires et sanitaires. 

L’économie locale est paralysée. Les banques et institutions financières sont fermées, rendant l'accès à l'argent liquide extrêmement difficile.

Les prix des biens de première nécessité ont fortement augmenté, alors que les chaînes d’approvisionnement sont perturbées.

Violations des droits de l’homme

Les rebelles du M23 imposent également des taxes élevées sur les activités économiques, notamment les produits miniers et le commerce. Cette situation aggrave la pauvreté et la vulnérabilité des habitants.

Des rapports émanant d'organisations humanitaires et du gouvernement congolais documentent de nombreuses violations graves des droits humains :  meurtres, viols, exécutions sommaires, enlèvements et recrutements forcés, notamment parmi les jeunes. 

Reprise du trafic lacustre

Quelques signes de résilience émergent malgré tout. La navigation sur le lac Kivu entre Goma et Bukavu a repris et les écoles ont rouvert dans l'espoir de sauver l'année scolaire.

Cependant, l'aéroport reste fermé, limitant fortement la mobilité et les échanges avec le reste du pays. 

Malgré les efforts diplomatiques en cours pour désamorcer la crise, la situation sur le terrain reste instable. Les combats se poursuivent dans d'autres zones du Nord-Kivu et de nouvelles localités sont tombées sous le contrôle du M23. 

La population civile, principale victime de cette crise, attend toujours une issue pacifique. Son quotidien reste marqué par l'angoisse, ainsi que par une étonnante capacité de résistance face à l'adversité, selon des sources locales. 

radiookapi.net/CC



100 jours après sa prise de fonction à la tête du Nord-Kivu, le général Evariste Kakule Somo dresse un premier bilan de son action, alors que le chef-lieu de la province s’est provisoirement déplacé à Beni. Sa porte-parole, Prisca Kamala Luanda, a présenté ce bilan qu’elle qualifie de positif, ce samedi 10 mai.

Parmi les réalisations citées figurent le lancement des travaux de réhabilitation des infrastructures dans les territoires de Beni, Lubero et Walikale, la prise en charge des combattants Wazalendo, ainsi que la dotation de la Police nationale congolaise (PNC) et des Forces armées de la RDC (FARDC) en équipements et engins roulants.

Sur le plan diplomatique, les trois premiers mois du général Kakule Somo à la tête du Nord-Kivu, ont été marqués, selon Mme Kamala, par un renforcement de la coopération avec plusieurs partenaires. Elle évoque notamment les visites des ambassadeurs de l’Union européenne, de la Belgique et de l’Ouganda. Selon la porte-parole du gouverneur, les relations avec la MONUSCO se sont également améliorées, avec l’installation à Beni du quartier général de ses casques bleus.

Côté sécurité, plusieurs actions ont été entreprises, selon madame Kamala : des engins à deux roues ont été remis à la PNC à Kasindi, des véhicules à quatre roues à Beni, douze kits internet de communication ont été fournis aux FARDC à Walikale, et le centre d’instruction militaire de Nyaleke a rouvert ses portes. La prise en charge alimentaire des combattants Wazalendo est aussi citée parmi les réalisations du numéro 1 de la province.

Prisca Kamala a précisé que toutes ces actions ont été menées sans bénéficier de la rétrocession du gouvernement central.

Cependant, la société civile appelle à maintenir la dynamique. Junior Mbakulirahi, président intérimaire de la coordination urbaine de la Société civile du Congo, tout en saluant ce qu’il qualifie de bilan « remarquable », estime que de nombreux défis subsistent. Il appelle le gouverneur à renforcer son action, notamment face à l’activisme des groupes armés locaux et étrangers, qui décourage le retour des populations déplacées et freinent le développement de la province.

radiookapi.net/CC



L’ancien Président Nigérian Olusegun Obasanjo, facilitateur de l’Union africaine pour la crise congolaise, a rencontré, samedi 10 mai 2025, à Bruxelles, l’opposant Moïse Katumbi. La rencontre marque une étape symbolique dans les efforts régionaux visant une solution politique durable à l’instabilité persistante dans l’est de la RDC -République démocratique du Congo-.

À côtés de ces deux personnalités figuraient aussi Salomon Kalonda, proche collaborateur de Katumbi, et le ministre honoraire Antipas Mbusa Nyamwisi. 

La présence de ces figures confirme l’importance politique de cette réunion, bien que l’entretien principal ait clairement opposé Katumbi et le médiateur de l’UA.

Selon des sources proches du dossier, Obasanjo cherche à baliser la voie à un dialogue inter-congolais élargi, en rassemblant progressivement les principales forces politiques autour d’un même objectif : la paix. Moïse Katumbi, lui, plaide depuis plusieurs mois pour un consensus national, estimant que seule une solution politique inclusive peut garantir la stabilité du pays.

Cette rencontre fait suite à d'autres démarches entreprises par le diplomate Nigérian. Il avait notamment échangé récemment avec l’ancien président Joseph Kabila, Mbusa Nyamwisi et le président Félix Tshisekedi sur le continent africain, dans une logique de consultation progressive des différentes sensibilités politiques congolaises.

En se rendant à Bruxelles pour rencontrer Moïse Katumbi, Obasanjo confirme la place centrale qu’occupe l’opposition dans la résolution de la crise congolaise.

Prehoub Urprus

 


 La République démocratique du Congo (RDC) et la République du Congo ont été appelées à l’unisson pour un avenir économique commun, samedi, lors du lancement de DiapoBoost, un sommet inédit organisé simultanément à Kinshasa et Brazzaville, deux capitales les plus proches du monde.

« C’est un symbole fort d’unité et de coopération régionale qui a été posé aujourd’hui à Kinshasa, capitale de la RDC », a déclaré Thierry Moungala, ministre de la Communication et Médias de la République du Congo, présent à Kinshasa à la cérémonie d’ouverture.

« J’appelle le gouvernement de nos deux pays à intensifier des échanges culturels, humains et politiques entre les deux rives du fleuve Congo, notre frontière naturelle, et entre d’autres pays africains », a-t-il dit.

Dans son allocution, le ministre n’a, cependant, pas caché son regret face à ce qu’il a considéré comme une opportunité mal exploitée par les deux pays.

« J’ai l’impression que le slogan qui consiste à dire que nous sommes les deux capitales les plus proches du monde, nous ne l’appliquons pas en réalité. Nous avons souvent l’impression qu’elles se tournent le dos, alors qu’en réalité elles devraient communier devant la majesté du fleuve qui nous sépare naturellement. Ces mots forts résonnent comme un appel à l’action pour les gouvernants et les sociétés civiles des deux Congo », a ajouté Thierry Moungala.

Le sommet DiaspoBoost, et son volet DiaspoSummit, se veut justement un espace de dialogue et de propositions concrètes visant à renforcer les liens historiques, culturels et sociaux entre les peuples congolais des deux rives.

Le ministre Moungala a, par ailleurs, indiqué que l’événement dont la première phase s’est tenue au Centre culturel et artistique des pays de l’Afrique centrale à Kinshasa, réunit des représentants de la diaspora, des artistes, des intellectuels et des décideurs politiques autour des thématiques liées à l’identité partagée, à la mobilité entre les deux capitales, à l’intégration régionale et au rôle moteur de la culture dans le rapprochement des peuples ainsi que dans l’investissement.

Pour ce membre du gouvernement du Congo-Brazza, en effet, il est crucial de capitaliser sur le ressenti des populations, sur leur désir profond de rapprochement afin de construire des politiques publiques qui favorisent une réelle intégration.

« L’aspect culturel, lié à la nécessité de connaître l’autre, de se rapprocher de l’autre, tous ces éléments doivent permettre aux gouvernements de proposer des pistes d’actions concrètes », a-t-il insisté.

Le DiaspoSummit, a-t-on noté, s’est poursuivi jusqu’au dimanche 11 mai, à Brazzaville. Ces jours de réflexion et d’échanges ont été ponctués de panels, d’ateliers thématiques et d’activités culturelles qui ont mis en lumière la richesse du patrimoine commun et les initiatives de la diaspora en faveur d’une Afrique centrale plus soudée.

Notons que, par cette initiative ambitieuse de Stéphanie Kimbulu, DiadpoBoost espère faire de Kinshasa et Brazzaville les piliers d’un modèle de coopération transfrontalière en Afrique fondé sur la fraternité, la culture et l’avenir partagé. 

ACP/C.L./CC



Depuis 2019, le Kasaï Oriental semble frappé d’un mal qui résiste à tout remède : l’instabilité à la tête de sa gouvernance provinciale. En moins de six ans, trois gouverneurs, notamment Jean Maweja Muteba, Matthias Kabeya et Jean-Paul Mbwebwe, se sont succédé sans qu’aucun ne parvienne à boucler son mandat. À chaque fois, la sentence est la même : une destitution par l’Assemblée provinciale.

Ce constat alarmant soulève de sérieuses interrogations sur la maturité démocratique des institutions provinciales, mais aussi sur les intérêts, souvent peu avoués, qui dictent la vie politique locale. Le paradoxe est d’autant plus frappant que cette province est celle d’origine du chef de l’État, le Président Félix Tshisekedi. On aurait pu croire que ce lien symbolique lui conférerait une forme de stabilité ou d’exemplarité. Au contraire, elle semble devenir l’épicentre d’un désordre institutionnalisé.

À quoi attribuer cette instabilité persistante ? À l’absence de leadership fort ? À une Assemblée provinciale dominée par des querelles de positionnement ? Ou à des luttes de clans qui prennent le pas sur l’intérêt général ? Quelle que soit l’explication, le résultat est le même : une gouvernance morcelée, des projets en suspens, une population désabusée.

Le Kasaï Oriental mérite mieux. Il mérite une gouvernance apaisée, cohérente et résolument tournée vers le développement. Il est temps que les acteurs politiques de cette province prennent conscience du tort collectif qu’ils infligent à leurs concitoyens. Gouverner, ce n’est pas se battre pour un fauteuil, c’est bâtir une vision et la traduire en actions durables.

L’instabilité ne doit pas devenir la norme. Le Kasaï Oriental, riche de ses ressources et de son potentiel humain, ne peut continuer à servir de théâtre aux ambitions sans lendemain. Il faut rompre avec ce cycle d’échecs répétés. Et cela commence par une réforme en profondeur des pratiques politiques provinciales.

Prehoub Urprus

 


Un appel à un travail d’appropriation et de la réinvention du narratif congolais a été lancé, samedi à Brazzaville, en République du Congo, à l’issue de la deuxième partie du DiasporaSummit, baptisée Diaspoboost, a appris l’ACP.

 « La RDC dont on parle le plus souvent, on en parle très souvent sous le prisme de la guerre. Mais on n’en parle jamais sous le prisme de sa résilience, non plus sous le prisme des jeunes dames, comme Madame Kimbulu qui a réussi à réunir les deux Congo dans une conférence. Il y a véritablement un travail d’appropriation et de la réinvention du narratif congolais », a déclaré Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias de la République démocratique du Congo (RDC).

Selon le ministre congolais de la Communication et des médias, cette appropriation doit se faire à plusieurs niveaux, en commençant par la connaissance de soi.

Patrick Muyaya a également appelé les Congolais des deux rives du fleuve Congo à se voir comme une partie de la solution.

Diaspoboost, qui a débuté le 9 mai au Centre culturel et artistique des pays d’Afrique Centrale, à Kinshasa, s’est poursuivi jusqu’au 11 mai, à Brazzaville. Cet événement, qui a réuni des participants autour des thèmes variés, notamment l’entrepreneuriat, la valorisation des matières premières et l’emploi, représente une opportunité importante pour renforcer les compétences et élargir les réseaux au sein de la diaspora congolaise. 

ACP/C.L./CC

A Propos

www.culturecongolaise.com

Ali Kalonga

Directeur de la Rédaction

Tél (whatsapp): +243 808 856 557

alikalonga@culturecongolaise.com

Derniers Articles