Lors de son audience publique de ce jeudi 28 août, la Cour constitutionnelle s’est déclarée incompétente de statuer sur la requête de l'ancien Premier ministre, Matata Ponyo.
Condamné à 10 ans des travaux forcés, le 20 mai dernier, pour détournement de deniers publics, Matata a contesté cet arrêt pour inconstitutionnalité.
Cependant, la Haute Cour ne l'a pas suivi.
La Cour constitutionnelle avait condamné mardi 20 mai Augustin Matata Ponyo, à 10 ans des travaux forcés, à son inéligibilité pour 5 ans. Elle avait aussi ordonné son arrestation immédiate et la saisie de ses biens meubles et immeubles au prorata des fonds détournés.
L’ancien Premier ministre (2012 à 2016) et député national avait été reconnu coupable de détournements de 156.849.413 dollars américains avec l'ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, des fonds destinés au développement du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, dans l’est de Kinshasa, et de 89 millions de dollars américains avec le prévenu sud-africain Globler.
Actuellement, le condamné Matata Ponyo est en fuite.
radiookapi.net/CC
Le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya Katembwe, s'est exprimé sur l'invitation de plusieurs dirigeants, par la Fondation Thabo Mbeki, à la deuxième édition du dialogue africain sur la paix et la sécurité, prévue du 3 au 6 septembre 2025 en Afrique du Sud.
Lors d'un entretien accordé à la presse ce jeudi 28 août, le porte-parole du gouvernement congolais a jugé inopportune cette initiative prise par l'ancien président sud-africain et a indiqué que Kinshasa est déjà engagé sur trois pistes qui devraient le conduire à la paix.
« Il n’y a aucune autorité, ni le conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité, ni le président de l’Assemblée nationale, qui pourra participer à ces discussions. C'est une initiative informelle qui ne peut nullement nous intéresser, du fait que nous sommes déjà engagés dans un processus bilatéral avec le Rwanda et ses acolytes, à Washington et à Doha. Il y a aussi toutes les confessions religieuses qui se sont réunies et ont proposé une feuille de route, qui n'est plus celle qui devait être celle de l'ECC-CENCO au départ. Vous voyez que nous sommes déjà engagés sur trois pistes pour nous conduire à la paix, et nous n'avons pas besoin de pistes supplémentaires », a-t-il déclaré.
Pour rappel, la Fondation Thabo Mbeki a convié un panel impressionnant de personnalités congolaises, issues tant du pouvoir que de l’opposition, y compris d’anciens chefs d’État, des représentants de groupes armés et des leaders religieux. Selon elle, ce large éventail d’acteurs souligne la volonté d’inclure toutes les voix dans la recherche d’une paix durable.
Parmi les invités de marque figurent Eberande Kolongele, conseiller spécial du Président Tshisekedi en matière de sécurité, Vital Kamerhe, actuel président de l’Assemblée nationale, ainsi que l’ancien ministre de l’intégration régionale, Antipas Mbusa Nyamwisi. L’opposition est représentée par Martin Fayulu, président du parti politique ECiDé, Moïse Katumbi, leader d’Ensemble pour la République, et Joseph Kabila, ancien Président de la République.
D’autres personnalités ont été conviées, dont Corneille Nangaa, coordinateur de l’AFC/M23, ainsi que Thomas Lubanga, à la tête de la CRP. Des représentants religieux tels que la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo) et l’ECC (Église du Christ au Congo) ont également reçu une invitation, soulignant l’importance accordée à la médiation confessionnelle.
Gratis Makabi
Une lueur d'espoir se dessine peu à peu pour l'amélioration des conditions de vie des anciens combattants. Dans une salle archicomble de l'hôpital militaire des anciens combattants, le Ministre délégué près le Ministre de la défense nationale Eliezer Ntambwe a échangé, mercredi 27 août, avec les anciens combattants, veuves et orphelins militaires dans le cadre de sa mission d'itinérance.
Peu avant son allocution, la Secrétaire Générale aux anciens combattants, le Président de l'Union nationale des Anciens combattants du Congo et quelques représentants des organisations de femmes [ veuves ] ont brossé succinctement, à tour de rôle, les problèmes qui gangrènent leur secteur.
Très attentif aux doléances et aux problèmes décriés, le Ministre délégué à la défense nationale a notamment annoncé le début bientôt d'un contrôle biométrique afin de procéder à l'identification de toutes les catégories concernées dans son secteur. Cette rencontre, première dans l'histoire de ce ministère, a en outre permis au Ministre délégué à la défense nationale Eliezer Ntambwe de revenir longuement sur la vision du Chef de l'État Félix Tshisekedi. Ce dernier, a-t-il indiqué, attend de solutions concrètes pour l'amélioration des conditions de vie de ceux qui ont servi sous les drapeaux.
Le Ministre délégué inscrit également dans le court terme la problématique relative aux soins de santé des anciens combattants, le rétablissement de l'électricité dans leur hôpital, la prise en charge de leur déplacement etc.
S'agissant du patrimoine appartenant aux anciens combattants, le Ministre délégué à la défense nationale a annoncé une descente dans la Commune de N'djili, où un conflit juridique oppose un ancien combattant et un Magistrat.
Enfin, le Ministre délégué a ouvertement exprimé son intention pour la construction dans les prochains jours d'une cité des anciens combattants. Toutes ces annonces faites ont été chaleureusement applaudis dans la salle. Sur son instruction, la parole a été accordée à quelques personnes pour plus d'éclairage.
Signalons que, cette rencontre intervient un jour après la visite du Ministre délégué près le Ministre de la défense nationale en charge des anciens combattants aux deux vétérans de la seconde guerre mondiale 1940-1945, dans la commune de Ngaliema. Il s'est, bien avant cette étape, rendu à l'institut technique Marthe Kasalu situé dans la cité des anciens combattants dans la même commune.
Grevisse Tekilazaya
Alors que le verdict du procès de Constant Mutamba était attendu ce mercredi 27 août et que le décor était déjà planté, la Cour a annoncé son report à une date ultérieure. Les juges estiment ne pas être encore prêts à rendre leur arrêt.
La tension était palpable ce mercredi autour de la Cour de cassation, située dans la commune de Gombe à Kinshasa. La Police nationale congolaise a déployé un impressionnant dispositif sécuritaire en prévision du verdict dans le procès de l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, poursuivi pour tentative de détournement de 19 millions USD.
À l’intérieur de la salle d’audience, les avocats de la défense, les proches du prévenu et de nombreux curieux avaient pris place dans l’attente du jugement. À l’extérieur, des dizaines de policiers maintenaient le périmètre de sécurité dans un calme relatif.
La veille, le procureur général avait publié un communiqué interdisant toute manifestation, notamment celles des personnes arborant des effigies ou scandant des slogans en faveur du prévenu. « Quiconque oserait menacer les magistrats sera arrêté par la police », a averti le ministère public.
Constant Mutamba est accusé d’avoir tenté de détourner 19 millions USD destinés à la construction d’une prison moderne à Kisangani. Le ministère public a requis :
- 10 ans de travaux forcés,
- 10 ans d’inéligibilité,
- L’exclusion définitive des fonctions publiques,
- La privation du droit à la libération conditionnelle.
De son côté, le prévenu a plaidé non coupable, dénonçant un « complot politique » visant à l’écarter de la scène nationale. Ses avocats ont demandé son acquittement au bénéfice du doute, contestant la solidité des preuves présentées.
radiookapi.net/CC
Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a entamé mardi 26 août, une mission de travail à Kinshasa, en RDC. Il affirme que la recherche de solutions à la crise des réfugiés rwandais et congolais est au cœur de ses préoccupations.
Cette visite intervient alors que les initiatives se multiplient pour résoudre la crise sécuritaire dans l'Est de la RDC, y compris celle de populations déplacées. Cette dynamique appelle à une coopération renforcée entre les différents acteurs étatiques de la région.
Pour ce haut fonctionnaire des Nations Unies, les conditions de vie extrêmement précaires de milliers de réfugiés, demandeurs d'asile et déplacés internes dans l'Est de la RDC ainsi que dans les pays voisins, exigent une action concertée afin de répondre à la crise humanitaire qu'elles engendrent.
Dans le but de s'assurer du bon retour et du succès des opérations en cours, Filippo Grandi mise sur l'expérience de son organisation pour une gestion efficace de cette crise des réfugiés en faveur de deux nations.
Depuis 2022, seules 13 772 personnes ont été rapatriées vers la RDC par le HCR, sur un total de 1 224 592 réfugiés congolais établis principalement au Rwanda, au Burundi et en Ouganda.
radiookapi.net/CC
Le mouvement citoyen LUCHA -Lutte pour le Changement- a dénoncé, dans une correspondance adressée, le 26 août 2025, au président de l’Assemblée provinciale de la Tshopo, la "dilapidation" des fonds publics dans l’organisation des concerts "Aksanti Fatshi", tenus les 16 et 17 août à Kisangani.
Ces événements, placés sous le haut patronage du gouverneur de province et organisés par le ministère provincial de l’Éducation, Information, Cultures et Loisirs, ont mobilisé d’importants moyens logistiques et financiers. La LUCHA cite notamment le cachet d’une artiste invitée de Kinshasa, estimé à près de 150 millions de francs congolais.
Le mouvement déplore que cette dépense soit intervenue alors que la province fait face à des défis urgents : routes de desserte agricole délabrées, recrudescence de la criminalité, manque d’eau potable, pénurie d’électricité et arriérés de salaires des agents du gouvernorat. Pour la LUCHA, financer des concerts dans ce contexte relève d’un choix "contraire à l’éthique publique et aux priorités sociales de la population".
"Prioriser le divertissement au détriment des besoins vitaux du peuple pose un problème de vision stratégique", souligne la LUCHA, qui reste mobilisée dans le suivi de ce dossier.
Prosper Buhuru
La Cour de Cassation de la RDC -République démocratique du Congo- se prononce, ce mercredi 27 août 2025, sur l’affaire opposant l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, au ministère public, pour le détournement présumé de 19 millions de dollars américains destinés à la construction d’une prison centrale à Kisangani, dans la province de la Tshopo.
L’ambiance autour de la Cour est inhabituelle ce jour. Une présence policière renforcée encadre les abords du bâtiment, avec des jeeps et des bus de la police stationnés aux points d’entrée, et du personnel équipé de matériel anti-émeute. Journalistes et avocats attendent l’autorisation d’accès à la grande salle Marcel Lihau, pour assister au prononcé du verdict, très attendu dans le contexte sociopolitique congolais.
Le ministère public a requis une peine de dix ans de travaux forcés contre l’ancien ministre. Selon l’accusation, plusieurs irrégularités caractérisent ce dossier. La procédure de gré à gré a été privilégiée au détriment de la passation normale des marchés publics, et certaines institutions consultatives, dont le secrétariat général à la Justice, ont été mises à l’écart. Le marché de construction a été conclu avec la société Zion Construct, qui n’aurait aucune existence juridique réelle. Les fonds ont été transférés sur le compte de cette société, en violation des règles de procédure, et le projet a été exécuté sans l’avis de non-objection nécessaire.
D’après le ministère public, la fictivité de l’entreprise se manifeste par l’absence de siège social, de personnel et de garantie bancaire, ce qui renforce les accusations de détournement. Le verdict de la Cour de cassation est donc attendu comme un moment clé dans l’évaluation de cette affaire sensible.
Prosper Buhuru
Une audience décisive s’est tenue lundi à la prison militaire de Ndolo, dans le nord de Kinshasa, où la Haute cour militaire de la RDC -République démocratique du Congo-, a entendu les réquisitions du ministère public dans une affaire de complot contre le Chef de l’État.
Le général-major magistrat Cyprien Muwau, représentant du parquet général militaire, a requis quinze (15) ans de servitude pénale principale sans admission de circonstances atténuantes à l’encontre de plusieurs officiers supérieurs, accusés d’avoir participé à un complot visant à renverser le régime légalement établi par la force.
Parmi les principaux accusés figure le général de brigade Ericsson Bakati, que le ministère public accuse d’avoir planifié le changement de régime par les armes. « Qu'il plaise à votre Haute cour militaire de dire, établie en faits comme en droit, l'infraction de complot à charge du général de brigade Ericsson Bakati dans le but de changer le régime de Kinshasa par les armes ; par conséquent, de le condamner sans admission des circonstances atténuantes à 15 ans de servitude pénale principale et à la destitution », a déclaré le général-major Muwau.
La même peine de 15 ans de prison ferme et la destitution des rangs des forces armées a été requise contre David Lusenge, le lieutenant-colonel Gervais Malaji, les majors Paluku, Jean-Marie Kasereka, Philippe Mambolo, ainsi que le lieutenant Kakule, et d’autres officiers supérieurs impliqués dans ce dossier.
L’affaire, qui révèle une tentative de subversion au sein de l’armée congolaise, est suivie de près par les autorités militaires et civiles, dans un contexte politique marqué par des tensions autour de la stabilité institutionnelle du pays.
Gloire Balolage