Les urines humaines sont devenues de plus en plus rares à Shasha, une agglomération du groupement Mupfuni Shanga, chefferie des Bahunde en territoire de Masisi au Nord-Kivu. Il faut 12.000Fc pour obtenir 20 litres.
Depuis maintenant quelques mois, elles sont vendues à des agriculteurs de cette communauté qui les emploient comme engrais chimiques dans leurs champs, renseigne Paul Kanyama, spécialiste dans cette pratique, également président du comité de santé du centre de santé de Shasha, cité par nos confrères de la Radio Communautaire La Voix de Virunga.
Celui-ci qualifie de réussite cette pratique qui donne un résultat de production incroyable au point que tous les agriculteurs s'y sont déjà lancés.
« On utilise les urines d'une personne dans nos champs, on conserve ces urines pendant deux semaines, trois semaines ou un mois pour les verser dans le champ improductif, après avoir labouré, on verse quelques urines, une fois fini à planter la culture, on les verse encore et croyez-moi la production devient inimaginable à la récolte » nous confie Paul Kanyama.
Il invite toute personne intéressée par ce projet de venir à Shasha et fournir en quantité ses urines car c'est devenu difficile d'en obtenir en grande quantité.
« Vous regardez, pour avoir un bidon d'urines humaines ce n'est pas facile, pour moi et même les autres, on achète un bidon de 20 litres à 12.000Fc, ça coûte cher mais c'est très très efficace » indique-t-il.
Paul Kanyama sollicite l'appui du gouvernement congolais et des organismes nationaux ou internationaux de venir en aide aux agriculteurs de Shasha afin de développer cette pratique qui ne cesse de montrer son efficacité dans la production alimentaire.
Stella Ungaro