L’ancien premier ministre, Augustin Matata Ponyo s’en est sorti indemne devant la Cour Constitutionnelle où il était poursuivi pour des faits de détournements de fonds qu’il aurait commis alors premier ministre dans l’affaire Bukanga Lonzo.
En effet, dans un arrêt rendu lundi 15 novembre au cours d’une audience publique présidée par son président, Dieudonné Kaluba Dibwa entouré des autres juges de cette haute cour et du ministère public, la Cour Constitutionnelle s’est déclarée incompétente pour pour le juger et ses coaccusés Kitebi Kibol M’vul et Grobler Christo.
Réagissant à chaud à cette décision, ses avocats dont Me Raphaël Nyabirungu ont salué la décision de la Haute Cour qui « n’a fait que dire le droit ». Pour lui, « la Cour constitutionnelle a montré qu’elle demeurait une Cour de justice, et non une Cour d’opinion ».
Une justice « instrumentalisée » qui corrige les erreurs
Quelques mois plus tôt, alors qu’il devrait se présenter pour répondre des actes qui lui sont reprochés, jusqu’ici, par l’inspection Générale des Finances, Matata qui séjournait à Conakry avait qualifié la justice d’être « Instrumentalisée ». Cependant après l’arrêt de la Haute Cour, celui qu’on appelle l’homme à la cravate route, pour son style vestimentaire, semble avoir changé de language.
« De Conakry où je me trouve au service de l’Afrique, j’ai décidé d’écourter mon séjour de travail et de rentrer à Kinshasa pour faire face à une justice politiquement instrumentalisée. Je suis fier d’avoir servi mon pays dans la transparence et crois en la force de la vérité », disait-il dans un tweet du 07 mai 2021.
Dans sa réaction après l’arrêt de la Haute Cour qui le poursuivait parce qu’étant considéré par l’IGF comme « auteur principal » de la débâcle de Bukanga Lonzo qui a englouti plusieurs milliers de dollars américains, Matata Ponyo a félicité les juges de la Cour constitutionnelle, particulièrement son président, pour avoir rendu « un prononcé conforme au droit sur ce dossier ». A l’en croire, la Haute Cour a corrigé professionnellement des violations de la Constitution et des lois du pays commises par le Parquet général dans ses réquisitoires.
La Cour constitutionnelle qui s’est déclarée incompétente estime que cette compétence constitue un privilège de juridiction qui prend fin à la cessation de fonction de Président de la République et du Premier Ministre et ces derniers redeviennent alors justiciables des juridictions ordinaires. La Cour a ainsi relevé que Matata Ponyo n’étant plus Premier Ministre, il n’est plus justiciable de sa juridiction et ses co prévenus aussi ne relèvent pas de sa compétence. Un seul bémol, Matata et consorts sont renvoyés à leurs juges naturels respectifs.