Peu à peu, nous nous rapprochons de la tenue des neuvièmes Jeux de la Francophonie prévus fin juillet et début août prochains. Si les travaux de construction des sites d’accueil sont en cours, ça doit l’être aussi pour les préparatifs des Congolais retenus dans 11 disciplines culturelles. ACTUALITÉ.CD fait le point sur l’évolution des activités préparatoires et ce qu’il reste à faire avant ce grand rendez-vous que la RDC organise pour la première fois.
Côté département culturel du comité national d’organisation, on indique que l’équipe est prête à organiser les Jeux mais attend les matériels qui ont été commandés et qui doivent arriver. Il s’agit du son et de la lumière. Aussi, le comité attend d’entrer en possession des sites culturels après avoir signé un protocole d’accord avec les partenaires du site. Ensuite, programmer la rénovation et préparer ce qu’il faut pour ce qui concerne, notamment l’art visuel afin de commencer la scénographie.
« Si le chronogramme est respecté, il n’y aura pas de problème. D’ici deux semaines ou trois, nous recevrons des matériels par voie aérienne ; si c’est assuré, il n’y aura pas de problème. L’acquisition du site et du matériel nous permet, à deux mois des Jeux, de nous installer, à faire des formations, de constituer l’équipe au complet qui va gérer le programme de concours culturel», a précisé à ACTUALITÉ.CD, Alain Munsambote, superviseur adjoint du département de concours culturel, au niveau national.
A trois mois des Jeux, il ne reste plus qu’un petit mois pour que le délai des prévisions soit respecté. Pour permettre d’installer les matériels où devront s’organiser les concours d’arts visuels, qui sont le musée et l’académie des beaux-arts. Après, il y aura un test par la suite avec l’équipe technique qui va assurer le son et la lumière. Aussi, des tests de simulation pour ce qui est de l’organisation des Jeux.
Zoom sur les préparatifs des artistes
Les meilleurs résultats passeront par les meilleures préparations. Les artistes le savent et s’y mettent à titre individuel pour la plupart. Par ailleurs, un coach a été désigné pour chaque participant, individu ou groupe, afin de travailler et s’améliorer. En sus, c’est de la charge du ministère de la culture, arts et patrimoine de s’assurer de la bonne préparation des candidats retenus côté culture.
Des réunions se font en ligne de temps à autre avec les candidats culturels qui représenteront le pays, comme nous ont indiqué certains d’entre eux. Puisque eux tous ne sont pas à Kinshasa où les Jeux auront lieu. Dans le programme, il est prévu d’accueillir ces artistes et faire une réunion d’ensemble, ensuite des réunions par discipline avant de lancer les répétitions et les ateliers.
« Je travaille comme c’est mon habitude. Je ne veux pas prendre du retard, c’est pourquoi je travaille personnellement. Nous avons des coachs, mais je ne sais pas si on doit travailler avec eux à quel moment. Je n’ai pas encore ce détail là. Sinon, tous les candidats nationaux, nous recevons de temps à autre, des appels du comité d’organisation. Nous faisons des réunions pour évaluer l’évolution », a fait savoir Mbela Mambueni, artiste peintre retenu dans la discipline.
Paul Malaba, artiste visuel retenu pour la discipline de la création numérique, souligne qu’une réunion n’est pas une séance de préparation. Mais ne s’offusque pas d’un éventuel “retard”, parce que, dit-il, en tant qu’artiste, on a une vie qui ressemble à une préparation tous les jours.
« Cette préparation qui va nous permettre d’affronter nos rivaux n’est pas encore très bien établie. Mais de mon côté, j’essaie de me mettre à un niveau plus élevé avant d’affronter ces jeux. Je regarde aussi les niveaux des concurrents. Il y a des artistes de l’Europe ou de l’Amérique du Nord qui sont des compétiteurs avec un niveau élevé. Moi, ce que je fais, c’est de suivre des cours de mise à niveau », a-t-il indiqué.
Pour la discipline conte, Dan Bosembo note que malgré les difficultés, les préparatifs se poursuivent.
« Personnellement, avec le coach qu’on m’a donné, nous sommes en train de travailler. C'est vrai qu'il ne manque pas de difficultés mais je sais que le comité international ou national va se battre pour nous mettre à l'aise, c'est ça le but », a-t-il dit.
Pour la discipline de littérature, Jocelyn Danga, qui est actuellement en dehors du pays, a aussi fait savoir qu’un coach lui est commis. Il travaille à produire une nouvelle d’un peu moins de 10 pages comme cela a été recommandé.
La course aux médailles
« Je ne connais pas une seule personne qui participe au concours, mais qui n'espère pas remporter », nous a indiqué fermement, Jocelyn Danga. Les candidats congolais aux disciplines culturelles ne se laissent noyer par les circonstances, par moment pas favorable. Ils incarnent beaucoup d’espoirs pour faire entrer la RDC dans la liste des pays qui comptent autant de médailles, aussi bien en or, en argent ou en bronze.
« Avec notre expérience au niveau de la culture, je fais confiance aux artistes et le ministère de la culture a fait le nécessaire pour que nous puissions remporter beaucoup de médailles », a ajouté Alain Munsambote, superviseur adjoint du département de concours culturel, au niveau national.
Dan Bosembo ne se laisse pas emporter dans l’insouciance de la jeunesse, il vise la médaille d’or. Jeune artiste, gradué à l'Institut National des Arts en danse et en chorégraphie, Dan fait aussi carrière dans le conte.
« Il y a toujours de l'espoir parce que moi, je me dis qu’avec ce que nous présentons et ce que nous faisons, ce n'est pas pour rien que nous sommes arrivés à cette étape. Alors, si nous sommes sélectionnés pour représenter la RDC, il y a toujours de l'espoir, il ne faut pas baisser les bras et nous croyons avec ce que nous allons présenter comme œuvre devant les membres du jury et devant tout le monde, nous espérons gagner la médaille d'or », espère-t-il.
Côté création numérique, avec Paul Malaba pour la RDC, ils sont appelés à faire une création numérique sur scène, en direct, qui sera vue sur l’écran. Autodidacte dans l’art, il s’est auto formé dans la vidéo d’art et la performance ou l’art visuel en général. Il prépare, à titre personnel, un voyage vers l’Europe pour des formations de mise à niveau. Cela pour lui permettre de toucher à la médaille d’or.
« Je mise sur cette médaille d’or. Mais la préparation nous fait défaut. Sur le plan culturel, il n’y a presque rien, par rapport au côté sportif. Mais je me dit qu’avant que les moyens ne viennent ou que les regards soient fixés vers nous, je continue à travailler. C’est ma propre motivation qui me pousse à aller remporter cette médaille », a-t-il dit.
Pour la discipline peinture, le concours consistera à présenter l’œuvre avec laquelle l'artiste a postulé au concours. En plein déroulement de l’événement, il y aura une séance de création en temps défini pour produire une œuvre. C’est après que les membres du jury désigneront les vainqueurs pour la médaille d’or, celle d’argent et celle de bronze. Mbela Mambueni ne rêve que de gagner la médaille d’or. «Ça doit rester ici», précise-t-il.
D’autres artistes ou groupes congolais qui participent pour le compte des disciplines culturelles sont Nisi Mbuta, pour la chanson ; la compagnie Les Algues, pour la création ; Team Léopard, pour le Hip-hop ; la fédération congolaise de freestyle football, pour la jonglerie ; Les Marionnettes du Congo, pour les Marionnettes ; Jasmin Primo Mauridi, pour la Photographie ; et Cedrick Sungo, pour la Sculpture.
Emmanuel Kuzamba