Comprise comme la maîtrise de plusieurs domaines, la transversalité dans l’art représente la maîtrise de plusieurs disciplines artistiques. Les quatre intervenantes l’ont bien représentée en maîtrisant différentes disciplines. Les artistes Judith Osiong, Agnès Taien Peillet, Nyota Mihalina et Judith Kaluaji sont intervenues dans la conférence.
« La transversalité pour moi, je la traduis parce que je suis une épouse, une mère, et une peintre. J’ai un parcours atypique. Je suis femme de diplomate et on déménage tous les trois ans, on va d’un pays à l’autre », a indiqué Agnès Taien Peillet, peintre franco-américaine.
Au sujet de la parité et de la discrimination faite aux femmes dans certains secteurs, elle affirme ne pas être victime dans le secteur artistique.
« Je pense que la parité dans l’art est vraiment complète. Ça fait onze ans que je peins, je n’ai jamais vécu des cas où j’étais mis à l’écart parce que je suis une femme, je l’ai jamais ressenti. Les artistes ont un esprit beaucoup plus ouvert que dans certains autres domaines. Je ne me suis jamais sentie marginalisée », a-t-elle fait savoir.
Elle peint depuis plus de 10 ans, alors habitant au nord de l’Afrique. Inspirée par les événements d’époque dans cette partie du continent, elle les a représentés un tableau de peinture. Elle le surnomme almost rising pour évoquer la révolution du jasmin. Dans un autre tableau, elle a représenté une attaque qu’elle a vécue dans un centre commercial au Kenya, attaque attribuée au groupe al-Chabab.
Pour sa part, Judith Kaluaji a présenté 3 tableaux. Elle a tenté de rendre hommage à toutes les femmes qui luttent pour que la femme africaine porte sa chevelure naturelle avec fierté, en présentant, dans une toile, une femme avec une chevelure naturelle et abondante. Ce qu’elle considère comme l’identité africaine.
Dans l’autre tableau, Judith a collé un foulard en pagne sur la tête de son dessin, une femme à couleur noire et foncé.
« J’ai peint une femme à la couleur très foncée. C’est une interpellation à la femme africaine qui est de plus en plus complexée par la couleur de sa peau. J’ai utilisé comme technique le collage et l’acrylique comme peinture », explique-t-elle.
Cette activité est la deuxième du Salon International des Arts Visuels de Kinshasa, après avoir réfléchi en février dernier sur l’expression féminine dans l’art. La prochaine rencontre est projetée pour le mois d’août.
Le Siavkin se conçoit comme une vitrine de visibilité pour les artistes et un cadre d'expression culturelle pour les artistes évoluant dans le secteur des arts visuels. Il a pour objectif, entre autres, de sensibiliser la jeunesse face au défi qu'elle doit relever à travers les arts visuels, et de créer un espace de rencontre et de convivialité afin d'amener les artistes à se rencontrer, de favoriser la mixité et d'être source d'inspiration de la jeunesse congolaise.
Emmanuel Kuzamba