La rumba fait partie des patrimoines immatériels de l'humanité depuis le 14 décembre dernier, c'est déjà acquis. Au-delà de cette consécration, le travail reste à faire pour valoriser, fructifier ou promouvoir la chaîne de production des musiques en RDC, surtout pour ce qui est de la rumba. Un des connaisseurs de la musique congolaise, Herman Bayo, journaliste expert en musique, a dévoilé quelques propositions pour la rumba congolaise et ses acteurs.
Il propose, au-delà de la création des studios professionnels d'enregistrement et la transmission aux générations futures, aux artistes d'être plus professionnels. Mais aussi et surtout, il suggère la création des salles de spectacles et l'amélioration des conditions de vie des artistes.
« Aujourd'hui les temples de la musique, ce qui a fait la grandeur de cette musique comme Kimpwanza, ça n'existe plus. Maintenant, il faut restaurer, réhabiliter, créer, tout d'abord les salles de spectacles, ensuite améliorer les conditions de vie des artistes. La musique est un métier noble, c'est là que j'interpelle les autorités, pourquoi ailleurs, les musiciens sont riches et nous un grand pays comme ça, ils doivent mourir pauvres ? », s'interroge Herman Bayo.
Et d'ajouter qu'il est un devoir de détenir des studios d'enregistrement professionnels au pays. Aussi faut-il avoir des structures pour faire des duplications sur place et protéger les œuvres qui du reste sont vendues à ciel ouvert.
« Peut-être que beaucoup ne s'en rendent pas compte, c'est une grande victoire, c'est un privilège, c'est aussi une responsabilité. Maintenant, il faut faire la promotion de cette rumba pour qu'elle soit connue du monde entier. Il faut la promouvoir, la sauvegarder, cela veut dire la consigner dans des partitions. Quand un étranger arrive ici et qu'il veut écouter, jouer, indépendance "cha cha", il y a des partitions qu'il peut exécuter »
Pour ce qui est de la transmission aux générations futures pour la préservation de ce genre de musique, Herman Bayo, se réfère au plus vieux orchestre des deux Congo, Les bantous de la capitale, créé en 1959. Il compte au moins 3 générations en son sein avec des gens ayant duré plus de 50 ans. L’orchestre Les bantous de la capitale a joué au Palais du peuple lors de la fête de la rumba organisée par le festival international de la rumba et de l'élégance, et rumba parade.
Emmanuel Kuzamba