Le général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine, apparaît comme le nouvel homme fort du Gabon après le coup d'État contre le président Ali Bongo ce mercredi 30 août 2023. Il a été nommé "président de la Transition" par les putschistes. Un proche d'Ali Bongo derrière le coup d'État.
Pourtant, ce militaire gabonais, chef de la garde présidentielle, était jusqu’à peu un membre incontournable du régime Bongo.
À l’extérieur du palais présidentiel à Libreville, le chef de la garde présidentielle du président déchu, Brice Oligui Nguema, est porté en triomphe par ses hommes, mercredi 30 août 2023, quelques heures après le coup d’État mené par des militaires qui a renversé Ali Bongo, au pouvoir depuis 2009 et la mort de son père Omar Bongo.
Acclamé par les bérets verts de la garde présidentielle, le général a été désigné par de nombreux médias internationaux comme le nouvel homme fort au Gabon. Ce dernier, interrogé en exclusivité par le journal Le Monde , a confirmé sa participation au coup d’État.
Un slogan, « Oligui, président ! », est inlassablement répété par les soldats, dans des images retransmises notamment par la chaîne de télévision Gabon 24. Ce slogan deviendra vite réalité. Le militaire a été nommé en fin d’après-midi ce mercredi 30 août « président de la transition » par les putschistes.
Au cœur du régime
Comme l’explique le site d’information Mondafrique, fondé par le journaliste Nicolas Beau, Brice Oligui Nguema est devenu en quelques années une des figures incontournables du régime. Nommé en avril 2019 à la tête du renseignement de la garde de la républicaine, il occupera ce poste clé un an. En avril 2020, il est désigné comme le nouveau commandant de la garde républicaine et impose une série « de réformes en vue de la rendre plus efficace dans sa mission fondamentale : le maintien du régime », explique Mondafrique.
Pourtant, ce fils de militaire gabonais a connu l’exil et la disgrâce du pouvoir. Après une formation à l’Académie royale militaire de Meknès au Maroc, il devient en début de carrière l’un des aides de camp d’Omar Bongo. Son fils une fois au pouvoir décide de l’exiler. « Il a eu des problèmes avec Ali Bongo, qui l’a exilé au Maroc, puis au Sénégal comme attaché militaire », explique Francis Kpatindé, journaliste et maître de conférences à Sciences Po Paris sur France 24 .
Depuis son retour au Gabon, le militaire aurait profité du système d’enrichissement personnel mis en place par Ali Bongo. D’après le consortium d’investigation Organized Crime and Corruption Reporting (OCCRP), l’homme présenté comme un « cousin du président » aurait acheté, en 2015 et en 2018, trois maisons dans le Maryland, le tout pour « un total de plus d’un million de dollars en espèces ». Il a refusé de répondre aux questions du consortium expliquant que « ce soit en France ou aux États-Unis, la vie privée est une vie privée qui doit être respectée ».
ouest france/CC