Le pasteur congolais Joseph Mukungubila en exil et ses adeptes voient leurs lourdes peines annulées, pour leurs attaques en 2013 dans plusieurs villes du pays, après la suspension par le président Félix Tshisekedi des arrêts de la justice militaire à l’encontre de cet ancien candidat à la présidentielle et farouche opposant à Joseph Kabila.
Les jugements n’ont pas été revus, ni cassés par la haute cour militaire, mais suspendus par une ordonnance du président. Condamné à mort par contumace en 2015, une peine confirmée en appel en juin dernier, le pasteur congolais Joseph Mukungubila bénéficie avec ses adeptes d'un acte politique à deux mois des élections générales.
Exilé en Afrique du Sud, Joseph Mukungubila avait été condamné à mort, après avoir été considéré comme instigateur des attaques qui avaient fait plusieurs dizaines de morts dans les villes de Kinshasa, Lubumbashi et Kolwezi au 30 décembre 2013. De lourdes peines de prison avaient également été prononcées à l’endroit d’une trentaine de ses adeptes. Leur avocat Guy Mbuya espère qu'ils seront libérés après des formalités administratives.
Cette décrispation, selon ce dernier, est la suite des accords de la Saint-Sylvestre, conclus en 2017 entre le gouvernement et l’opposition sous la présidence de Joseph Kabila. Mais leur application était sélective : « Il est l’unique compatriote qui était resté en exil, tout le monde était rentré. Dans les accords de la Saint-Sylvestre par apport à la décrispation, c’était le général Munene, après c’était le prophète Joseph Mukungumbila, résume Guy Mbuya. La première des choses, l’ordonnance a été lue avant qu’on ne parle de celui qui est en exil, voyons d’abord la libération de ceux qui sont à Ndolo ».
Dans les milieux politiques, on considère que cette décision a été prise à des fins électorales, notamment pour la région du Katanga, fief de Joseph Mukungubila, connu pour ses diatribes contre le Rwanda. La région est aussi fief de l’ancien président Joseph Kabila et l’opposant Moïse Katumbi.
RFI/CC