Un procès aux assises a été ordonné lundi 6 novembre dernier en France contre Roger Lumbala, ancien chef d'un groupe rebelle de République démocratique du Congo, qui sera jugé pour complicité de crimes contre l'humanité commis dans son pays en 2002-2003, a appris mercredi 8 novembre l'AFP de source proche du dossier.
Un juge d'instruction spécialisé du tribunal judiciaire de Paris a ordonné que cet ancien député d'opposition et ancien ministre congolais, arrêté en France fin 2020 et incarcéré depuis, soit également jugé à Paris pour participation à un groupement formé en vue de la préparation caractérisée par un ou plusieurs faits matériels de crimes contre l'humanité, selon l'ordonnance de mise en accusation dont a eu connaissance l'AFP.
Viols, exécutions sommaires, enlèvements, mutilations et cannibalisme
Pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), Roger Lumbala, ancien député d'opposition aujourd'hui âgé de 65 ans, dirigeait le RCD-N, groupe armé fondé en 1998 qui avait son fief au nord-est du pays. Dans cette région, des chefs de différentes factions rivales, dont le RCD-N, se battaient pour contrôler les richesses naturelles et obtenir une légitimité sur la scène politique nationale. Selon plusieurs rapports des Nations unies, les hommes du RCD-N se sont alors rendus coupables de viols, exécutions sommaires, enlèvements, mutilations et cannibalisme dans l'Ituri, principalement contre les ethnies Nande et Twa (Pygmées).
Roger Lumbala avait réfuté ces accusations dès un premier rapport de l'ONU en 2003. Selon le juge d'instruction, Roger Lumbala a donné «des ordres pour commettre une pratique massive et systématique de tortures ou d'actes inhumains» et fourni «le ravitaillement nécessaire aux auteurs des faits».
Viols, exécutions sommaires, enlèvements, mutilations et cannibalisme
Pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), Roger Lumbala, ancien député d'opposition aujourd'hui âgé de 65 ans, dirigeait le RCD-N, groupe armé fondé en 1998 qui avait son fief au nord-est du pays. Dans cette région, des chefs de différentes factions rivales, dont le RCD-N, se battaient pour contrôler les richesses naturelles et obtenir une légitimité sur la scène politique nationale. Selon plusieurs rapports des Nations unies, les hommes du RCD-N se sont alors rendus coupables de viols, exécutions sommaires, enlèvements, mutilations et cannibalisme dans l'Ituri, principalement contre les ethnies Nande et Twa (Pygmées).
Roger Lumbala avait réfuté ces accusations dès un premier rapport de l'ONU en 2003. Selon le juge d'instruction, Roger Lumbala a donné «des ordres pour commettre une pratique massive et systématique de tortures ou d'actes inhumains» et fourni «le ravitaillement nécessaire aux auteurs des faits».
Il aurait laissé «les combattants placés sous son autorité commettre ces crimes» et son «absence de réaction» aurait permis «la réitération d'une pratique massive et systématique» d'«exécutions sommaires au préjudice de personnes civiles», de «tortures ou actes inhumains», de «viols constitutifs de tortures», de «vols ou pillages et de réduction en esclavage de plusieurs parties civiles».
Roger Lumbala est notamment accusé d'avoir laissé ses hommes commettre ces atrocités lors de l'opération dite «Effacer le tableau», lancée en octobre 2002 avec son allié, le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, visant à détruire d'autres groupes armés, mettre la main sur les richesses naturelles et contrôler un maximum de territoires. En 2014, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) avait refusé de lui accorder l'asile en raison de soupçons sur sa participation à des violations des droits humains en RDC au début des années 2000, et l'avait signalé à la justice en 2016, déclenchant une enquête pénale.
/CC