Comment aider ceux qui sont contraints de fuir, alors qu'en soi, on est en fuite ? Comment continuer à offrir les services de qualité à ces populations déracinées, alors qu'on est en difficulté ? Comment être en mesure de vérifier l'information, lorsqu'on est loin de ses salles de rédaction, loin de ses sources d'information ? Comment peut-on travailler au nom d'une population dispersée, éparpillée et forcée à plusieurs reprises à fuir les combats, la violence, la persécution ?... Autant de questions auxquelles l'UNHCHR/Goma devra tenter de répondre, durant deux jours, soit du lundi 20 au mardi 21 novembre courant, dans le cadre la formation qu'elle a organisée dans le chef-lieu de la province du Nord Kivu, à l'intention des journalistes déplacés. Objectif, former ces chevaliers de la plume et du micro sur les techniques de couverture des crises humanitaires. Afin d'expliquer à la communauté les défis auxquels fait face l'UNHCR pendant cette période de crise sécuritaire et humanitaire en RDC, d'une part, et, de l'autre, les conséquences néfastes de cette crise sur la vie des populations civiles, en se servant de leurs propres cas comme des exemples de la souffrance vécue par des personnes déplacées depuis près de 20 ans au Congo.
La RDC -République démocratique du Congo- est l'un des pays qui connaissent la crise humanitaire la plus complexe et dynamique au monde. Les statistiques montrent qu'il y a actuellement 6,9 millions des déplacés à l'intérieur du pays, dont 3,7 millions vivent au Nord et Sud-Kivu.
L'annonce de cette information vient de Monsieur Abdoulaye Barry, chef de bureau de la sous-délégation de l'UNHCR -organisation des Nations-Unies Haut Commissariat pour les Réfugiés, lors du lancement officiel d'un atelier de renforcement des capacités, organisé à l'intention des journalistes déplacés, ce lundi 20 novembre 2023, à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Pendant deux jours, au-moins trente journalistes ayant fui les affres de la rébellion du M23 -Mouvement du 23 mars- soutenu par le Rwanda, selon le Gouvernement de Kinshasa, seront formés sur les techniques de couverture des crises humanitaires. Les professionnels des médias restent parmi les couches touchées par les conséquences des déplacements des populations en période d'insécurité. Car ceux-ci sont menacés et empêchés de faire leur travail de manière indépendante, étant privés de l'accès aux sources d'information et contraints de travailler loin de chez eux.
«Comment aider ceux qui sont contraints de fuir alors qu'en soi, on est en fuite? Comment continuer à offrir les services de qualité à ces populations déracinées, alors qu'on est en difficulté ? Comment être en mesure de vérifier l'information, lorsqu'on est loin de ses salles de rédaction, loin de ses sources d'information ? Comment peut-on travailler au nom d'une population dispersée, éparpillée et forcée à plusieurs reprises à fuir les combats, la violence, la persécution ? ...» Voilà, en bref, un tas de questions qui ont poussé à l'unité des relations extérieures de UNHCR/Goma à organiser cette séance de formation, à en croire, Abdoulaye Barry.
A l'issue de cette séance, les journalistes entant que leaders d'opinion, auront maintenant la lourde tâche d'expliquer à la communauté les défis auxquels fait face cette agence des Nations-Unies pendant cette période de crise sécuritaire et humanitaire en République Démocratique du Congo; mais aussi les conséquences néfastes de cette crise sur la vie des populations civiles. «Je peux imaginer comment vos vies ont été déracinées. Je vous prie de prendre vos propres cas comme exemple de la souffrance vécue par des personnes déplacées depuis près de 20 ans dans ce pays, et à faire des histoires humanitaires touchantes», a exhorté le chef de bureau UNCHR/Goma aux participants à la formation.
Il convient de souligner qu'au stade actuel, la République Démocratique du Congo compte plus de 540 milles réfugiés, dont plus de 300 milles vivent dans les deux Kivu, selon les chiffres avancés par l'UNHCR/DRC. C'est ainsi que, dans le cadre de son mandat, principalement, la coordination de la protection internationale, l'assistance et la promotion des solutions durables en faveur des réfugiés, cette agence apolitique des Nations unies compte sur l'apport des chevaliers de la plume et du micro, pour une réussite efficace de sa mission.
Prehoub Urprus