Conduite par son président, Paul Nsapu, une délégation de la Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH) a été reçue ce mercredi 3 juillet 2024 par la première ministre Judith Suminwa Tuluka. Au menu des échanges entre les deux parties, la situation des droits de l'homme en République Démocratique du Congo.
Cette rencontre, qui intervient après le séjour de la première ministre à l'Est du pays, était une occasion pour elle d'alerter la CNDH sur les cas des violations massives des droits de l'homme dans cette partie du pays pour des solutions idoines.
« Nous avons parlé des questions des valeurs de dignité humaine avec tout ce que nous déplorons dans l' Est du pays où la RDC est attaquée. La situation de l' invasion, des attaques du Rwanda et de l'Ouganda, les conflits armés. Face à cette situation qui n'est pas reluisante, nous sommes en train de nous organiser pour argumenter davantage et présenter au niveau des instances internationales cette situation pour que justice soit faite à la RDC », a indiqué le président de la CNDH au sortir de l'audience.
Judith Suminwa Tuluka et ses hôtes ont également fait le tour d'horizon de la situation socio-économico-politique du pays afin de dégager des pistes de collaboration effective entre leurs deux institutions pour l'amélioration de la situation des droits de l'homme.
Par ailleurs, le numéro 1 de cette institution d’appui à la démocratie a également fait part à la Cheffe du Gouvernement des difficultés auxquelles son institution est confrontée. La Cheffe du gouvernement a promis de s'impliquer pour permettre à la CNDH de bien remplir sa mission.
« Nous avons aussi parlé du fonctionnement, des difficultés qui sont d'une institution comme la nôtre. La Première Ministre en est consciente et promet de s'y pencher compte-tenu du rôle de la CNDH en ce moment où la RDC figure à l' ordre du jour des grands rendez-vous internationaux pour examiner sa situation. La CNDH doit se présenter avec son rapport alternatif. Nous devons aller défendre notre pays », a-t-il ajouté.
Dans son rapport publié au mois de mai dernier, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme (BCNUDH) a documenté 360 violations et atteintes aux droits de l'homme en République démocratique du Congo (RDC) au cours du mois de mars 2024, soit une diminution de 5% par rapport à février. Le nombre de victimes a également diminué de 18%, passant de 1 072 à 880, renseigne-t-il dans un communiqué de presse rendu public ce mardi 07 mai et exploité par ACTUALITÉ.CD.
« Cette diminution est principalement due à une réduction du nombre documenté des victimes d’exécutions sommaires, de mauvais traitements et d’enlèvements par les groupes armés dans les provinces en conflit, par rapport au mois de février », peut-on lire dans ce communiqué.
A en croire le BCNUDH, cette diminution ne reflète pas une réelle amélioration de la situation, étant donné que ses équipes connaissent un accès plus difficile dans certaines zones, notamment celles contrôlées par le M23, mais aussi en raison du plan de désengagement de la Mission de l'organisation des nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO).
Malgré la baisse globale des violations des droits de l'homme, les violences sexuelles liées aux conflits (VSLC) ont quant à elles augmenté. Le BCNUDH dit avoir enregistré 41 cas de ces types de violences notamment contre des femmes adultes en mars, contrairement au mois précédent, où 36 cas ont été documentés. Dans 88% des cas, les auteurs étaient des membres de groupes armés, le M23 étant responsable de 24 viols.
Clément MUAMBA