Le ministre de la Défense nationale, Guy Kabombo Mwadiamvita, est arrivé ce lundi 10 février à Beni, chef-lieu provisoire du Nord-Kivu. Cette visite survient alors que la région est le théâtre de combats entre les FARDC et les groupes armés (M23 et ADF). À sa descente d’avion, le ministre n’a fait aucune déclaration à la presse, mais des indiscrétions révèlent que cette visite viserait à permettre au ministre de s’imprégner de la situation sécuritaire dans le Grand Nord-Kivu.
Selon des informations en provenance du gouvernorat, le ministre prévoit également de se rendre dans le territoire de Lubero. L’objectif principal de ce déplacement serait de remonter le moral des FARDC et des combattants Wazalendo, mobilisés contre les rébellions du M23 et des ADF.
Cette visite était attendue par les acteurs politiques et la population locale, qui espèrent un engagement plus marqué du gouvernement dans la gestion de cette crise sécuritaire. Le député national Élie Vahumawa, élu du territoire de Beni, a exprimé ses attentes quant à cette visite du ministre :
« Le vœu le plus ardent, c’était de voir le ministre venir sur le terrain, sur les lignes de front, et aujourd’hui le ministre arrive, ce qui est une bonne chose. Et j’aimerais voir le ministre effectivement sur tous les fronts. Nous avons le front contre le M23, nous avons le front contre les ADF, et mon souhait serait de voir le ministre arriver également à Eringeti, à Loselose, à Madiwe ».
Le député a également insisté sur l’importance du soutien populaire aux FARDC et aux combattants Wazalendo, qui se mobilisent pour résister au groupe rebelle M23, soutenu par l’armée rwandaise.
« L’espoir que nous avons, c’est cet éveil patriotique. Cette population qui se ligue derrière son armée, les Wazalendo, c’est une grande force qui ne doit pas être annihilée par les discours mensongers et doucereux de l’ennemi. Nous nous sommes levés comme un seul homme pour dire non à l’agresseur rwandais, pour dire non à toute forme d’agression, et nous n’allons pas baisser les bras », a martelé cet élu.
radiookapi.net/CC
Le sommet conjoint de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC), tenu ce samedi 8 février 2025, a proposé la fusion des deux processus de paix en cours en République démocratique du Congo (RDC) : le processus de Luanda, piloté par le président angolais Joao Lourenço et le processus de Nairobi, dirigé par l’ex-président kényan Uhuru Kenyatta. Alors quelle est la différence entre ces deux processus et surtout qu’apporterait leur fusion ? On vous explique tout.
Le processus de Nairobi, initié en avril 2022 par l’EAC, avait pour ambition l’éradication de tous les groupes armés locaux et étrangers opérant dans l’Est de la RDC. Un rapport du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS), publié en 2023, estimait à 252, le nombre de groupes armés locaux, et à 14 celui des groupes armés étrangers actifs dans la région. Ce processus facilitait des discussions entre le gouvernement et les groupes armés locaux pour leur adhésion volontaire au PDDRCS, tandis que les groupes armés étrangers étaient appelés à déposer les armes en vue de leur rapatriement dans leurs pays d’origine. Mais, après plusieurs rounds de consultations, ce processus n’a jamais véritablement avancé.
Pour sa part, le processus de Luanda, lancé le 23 novembre 2022 lors d'un sommet organisé en Angola, visait principalement la désescalade des tensions entre la RDC et le Rwanda, ainsi que la résolution de la crise sécuritaire à l’Est du pays, notamment en lien avec la rébellion du M23. L’annulation, le 15 décembre 2024, du sommet tripartite RDC-Rwanda-Angola, qui devait aboutir à la signature d’un accord de paix entre Kinshasa et Kigali, a été perçue par beaucoup comme un échec de ce processus.
La fusion des processus de Luanda et de Nairobi devrait permettre une meilleure coordination des actions diplomatiques et militaires entre la SADC et l’EAC. Elle devrait aussi renforcer l’unité des efforts régionaux et éviter tout chevauchement des initiatives pour le retour de la paix dans l’Est de la RDC.
radiookapi.net/CC
Les déplacés des sites de Bulengo et de 8e CEPAC, connus sous le nom de "Kimachine", à l’ouest de Goma, ont reçu un ultimatum de 72 heures, pour quitter les camps où ils avaient trouvé refuge. Cet ultimatum, imposé par les rebelles du M23, le dimanche 9 février, expire ce mardi 11 février.
D'après la Radio Okapi, cette décision suscite l’inquiétude parmi les déplacés, dont beaucoup viennent des territoires de Masisi, au Nord-Kivu, et de Kalehe, au Sud-Kivu.
Beaucoup hésitent encore à partir. Ils évoquent l’insécurité persistante dans leurs villages d’origine et l’absence de ressources pour reprendre le cours normal de leur vie. Déjà, après la prise de Goma par le M23, plusieurs déplacés de Masisi avaient amorcé un retour vers leurs villages d’origine, faute d’assistance humanitaire dans les camps.
Pour rappel, l'OIM -Organisation internationale pour les migrations- a tire la sonnette d'alarme sur le déplacement de centaines de milliers de personnes à Goma, à l'est de la RDC -République démocratique du Congo-, à la suite de la guerre imposée par les rebelles du M23, sous la houlette du Rwanda. Dans un communiqué, l'OIM s'est dite profondément préoccupée par les centaines de milliers de civils déplacés, ces derniers jours, dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Une recrudescence des affrontements et de la violence au cours des derniers jours a forcé les populations, dont certaines avaient déjà été déplacées, à quitter leurs maisons.
Le Chef de l’État congolais a été informé de l’arrivée dans un avenir proche, d’une mission d’enquête des Nations unies sur les crimes et exactions de l’armée rwandaise dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), au cours d’une rencontre avec des membres du gouvernement central, lundi , à la Cité de l’Union africaine (UA), a-t-on appris de la Présidence congolaise.
« Les autres États ont voté à l’unanimité la résolution que nous avons proposée et qui permettra, dans un bref avenir, d’avoir une mission qui viendra établir les faits et enquêter sur tous les crimes commis depuis janvier 2022 », a déclaré Patrick Muyaya, au nom de la délégation venue faire la restitution de leur participation à la session extraordinaire du Conseil des droits de l’Homme (CDH) organisée le 07 février 2025 à Genève, en Suisse, sur la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC. « Les autres États se sont montrés solidaires vis-à-vis de la RDC et ont condamné dans les termes les plus clairs les agissements du Rwanda », a-t-il renchéri.
Le gouvernement congolais se félicite également que les pays participants exigent de l’agresseur rwandais, le retrait de ses troupes du territoire congolais. « Nous avons pu obtenir un vote unanime du Conseil des droits de l’homme sur la résolution qui portait, notamment sur la condamnation du Rwanda et l’obligation pour lui de retirer ses troupes de la RDC », a fait savoir le porte-parole du gouvernement. Cette délégation gouvernementale a profité de l’occasion pour échanger avec le Chef de l’État sur les conclusions issues du Sommet conjoint EAC-SADC portant, notamment sur un cessez-le-feu immédiat et un arrêt complet des hostilités.
Le gouvernement congolais a pris acte dimanche de la décision adoptée à ce sommet conjoint sur la guerre d’agression dans l’Est du pays, selon un communiqué. « Le gouvernement prend acte des décisions adoptées à l’unanimité par les Chefs d’Etat et de gouvernement, qui ont réaffirmé leur attachement au respect de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de la RDC et ont convenu de l’élaboration et de la mise en œuvre des modalités de retrait des forces étrangères non invitées du territoire congolais », a-t-on lu dans le communiqué du ministère de la Communication et médias.
ACP/CC
Deux semaines après la prise de Goma par l'armée rwandaise et ses supplétifs du M23, les familles des militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) se retrouvent sans abris. Autrefois logées au camp Katindo, ces femmes et enfants ont fui les affrontements du lundi 27 janvier 2025. Depuis, ils se sont réfugiés dans des écoles et des églises de la ville.
Les responsables de l’AFC/M23 ont ordonné la reprise des cours dès ce lundi 10 février 2025. Ces familles sont contraintes de quitter les établissements scolaires pour laisser place aux élèves.
«Nous sommes ici depuis lundi. Dans le camp, c’était un mouroir, il était impossible d’y rester avec les enfants. Nous avons fui et trouvé refuge dans cette école. Nous dormons à même le sol et nous n’avons plus rien », témoigne Marie Solange, femme d’un militaire des FARDC retrouvée à l’EP Rutoboko.
A Christine Kalonji d’ajouter :
«Mon mari est à la morgue de l’hôpital du camp Katindo (mort). Je suis ici avec mes enfants, sans vêtements, sans nourriture. Je ne sais même pas comment récupérer son corps. Il a servi ce pays jusqu’à la dernière minute et ce n’est pas ainsi que le gouvernement devrait nous traiter. Aujourd’hui, nous sommes dans la rue ».
Rosine, avec ses neuf enfants, a aussi trouvé refuge dans une salle de classe.
«Je ne sais même pas si mon mari est mort ou est encore vivant. Chaque jour, j’espère son retour, en vain. Pour survivre, je mendie en ville, mais nous avons peur, car ici, tout le monde craint tout le monde. Si le gouvernement pouvait trouver une solution à cette guerre, nous serions reconnaissants. Nous souffrons énormément », dit-elle.
Dans l’enceinte de l’école Rutoboko à Katindo, sont logés des enfants de militaires blessés et une femme victime de viol. Ils sont pris en charge par un volontaire du quartier.
«J’ai vu plusieurs blessés. Je suis médecin et je ne pouvais pas rester les bras croisés. Avec les quelques médicaments que j’avais chez moi, j’ai installé une petite clinique ici à l’école. Je prends en charge 15 blessés et une femme violée. Mais sans médicaments, je suis limité. Je travaille avec les moyens du bord. Si des personnes de bonne volonté peuvent nous aider en fournissant des médicaments ou en prenant en charge ces blessés, ce serait d’une grande aide», a fait savoir le Docteur Kabongo Alfred.
Ces 15 patients ont été blessés lors des affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23 à Goma, du lundi 27 au mercredi 29 janvier 2025.
«J’ai été blessé à la jambe et j’ai encore une balle dans le ventre. Malheureusement, je ne suis pas encore correctement soigné. Avant, j’étais commerçant et dormais dans ma boutique. Mais aujourd’hui, je suis sans abri. J’ai été blessé le lundi par des militaires des FARDC en pleine panique. Quelqu’un avait annoncé le départ des généraux, et dans le camp, c’était la confusion totale. Ils ont commencé à tirer sans raison », témoigne Valery Lowa.
Dans un coin de la salle de classe, le reporter de ACTUALITE CD voit un jeune garçon, fils d’un militaire qui se retrouve aujourd’hui amputé d’une jambe.
«J’ai reçu plusieurs balles dans la jambe gauche. Ici, le médecin m’a aidé, mais une fois à l’hôpital, ils ont dû l’amputer. Aujourd’hui, je suis sans abri, sans nourriture et sans père… J’étais l’espoir de ma famille. Que faire ? », s’interroge Bope Jean Claude.
De violents combats entre l’armée et les rebelles du M23 à Goma et ses environs ont fait plus de 3 000 morts, selon l’ONU.
actualite.cd/CC
Plusieurs soldats et des miliciens wazalendo, auteurs des actes inciviques dont les puillages, les tueries d'une dizaine de personnes à Miti et Kavumu, dans le territoire de Kabare (Sud-Kivu) ont été arrêtés par l’armée et envoyés à la prison centrale de Bukavu.
"La justice militaire, la police militaire et le service de renseignement sont aux trousses de ces inciviques. Ils sont appréhendés et doivent être jugés publiquement et sanctionnés pour qu'ils puissent servir d'exemple", a dit la Major Nestor Mavudisa, de la 3e zone de défense.
Un procès public sera organisé d'ici, selon l’armée.
"A ce jour, de concert avec la justice militaire, la cour militaire du Sud-Kivu va organiser les audiences publiques afin que ceux qui sont déjà arrêtés puissent servir d'exemple pour les autres. Les brebis galeuses appréhendées seront sanctionnées en présence de la population", a ajouté le porte-parole militaire.
De jeudi à samedi, la population du territoire de Kabare a fait face à plusieurs actes ignobles notamment le vol, pillage et extorsions. Au moins 11 personnes ont été tuées et d'autres blessées, selon la société civile locale.
Justin Mwamba
Le sommet conjoint SADC-EAC tenu samedi dernier à Dar es Salam sur la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC continue de susciter des réactions. Après le gouvernement congolais qui a pris acte des résolutions de ces assises, c’est au tour de l’Afrique du Sud d’en adopter le contenu. Ce lundi, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a salué la tenue de ce sommet censé apporter la paix dans l’est du pays. Pays contributeur des troupes de la SADC envoyées à Goma et environs pour combattre les rebelles du M23, l’Afrique du Sud qui a perdu 14 soldats soutient désormais l’option diplomatique pour régler la crise.
« En tant qu'Afrique du Sud, nous avons toujours soutenu que la diplomatie était la solution la plus durable à ce conflit. Tout en participant à des missions de maintien de la paix, l'Afrique du Sud prend une part active aux divers efforts diplomatiques visant à mettre fin au conflit dans l'est de la RDC. Il s'agit notamment du cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la RDC et la région des Grands Lacs, du processus de paix de Luanda mené par le président de l'Angola et du processus de Nairobi mené par la CAE et facilité par l'ancien président du Kenya, le président Uhuru Kenyatta », a indiqué Cyril Ramaphosa.
Parmi les résolutions, le sommet conjoint recommande un cessez-le-feu immédiat, la cessation des hostilités entre les belligérants, l’ouverture de l’aéroport international de Goma. « Un cessez-le-feu permettra aux couloirs d'aide humanitaire de fonctionner et d'apporter des fournitures indispensables aux civils pris entre deux feux », rappelle M. Ramaphosa.
Les chefs des armées des pays de la SADC et de l’EAC devront se réunir cette semaine afin de déterminer les directives techniques de la mise en œuvre du cessez-le-feu.
Dialogue et retrait de SAMIRDC
L’Afrique du Sud soutient désormais l’option de dialogue et négociations directes entre les parties au conflit, y compris le M23.
« L'un des résultats les plus significatifs est que le sommet conjoint a convenu que les négociations directes et le dialogue reprennent entre toutes les parties étatiques et non étatiques, y compris le M23. Cela se fera dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi », a souligné le président sud-africain.
Il insiste : « Il s'agit d'une avancée majeure. Si toutes les parties au conflit ne sont pas réunies autour de la table des négociations, toutes les solutions diplomatiques manqueront de crédibilité et ne seront pas viables à long terme ».
Ainsi donc, la force de SAMIRDC composée des soldats sud-africains, tanzaniens et malawites sera retirée de l’est de la RDC.
« Les résultats du sommet conjoint sont essentiellement des mesures de confiance en vue d'une paix durable. Ces mesures de confiance conduiront finalement au retrait des troupes de la SAMIDRC », a confié Cyril Ramaphosa.
Le déploiement de la SAMIRDC en 2023 est survenu après le retrait de la force régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), incitant ainsi le gouvernement à solliciter la SADC pour une solution plus efficace aux défis sécuritaires persistants dans l'Est de la RDC.
actualite.cd/CC
La légende de l’animation congolaise, Bill Clinton Kalonji, vient d’arriver en France pour participer au grand concert de Werrason, prévu ce samedi à l’Aréna Grand Paris.
Ancien membre du mythique groupe Wenge Musica Maison Mère, Bill Clinton Kalonji a été spécialement invité par Werrason pour apporter son talent et son énergie à cet événement très attendu. Son arrivée à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle a marqué le début des préparatifs finaux pour ce spectacle qui promet d’être mémorable.
Les fans de rumba congolaise et de ndombolo auront ainsi l’occasion de revivre la magie de Wenge Musica Maison Mère avec l’un de ses animateurs les plus emblématiques. L’ambiance s’annonce électrique et festive pour ce rendez-vous incontournable de la musique africaine.