L'épidémie de choléra est déclarée dans la zone de santé de Shabunda en province du Sud-Kivu dans l'Est de la République démocratique du Congo.

L'annonce a été faite à la presse, mercredi 30 août 2023, par Kongakonga Muzalia, administrateur intérimaire du territoire de Shabunda. L'autorité territoriale demande à ses administrés de respecter les mesures d'hygiène notamment de construire des toilettes pour éviter la propagation de cette maladie.

« L'épidémie de choléra est belle et bien confirmée dans notre territoire de Shabunda. C'est pourquoi je demande à tous les responsables des villages d'exiger aux ménages de construire des toilettes. Les récalcitrants seront sanctionnés », a-t-il déclaré.

Pour sa part, le médecin Chef de zone de Shabunda invite tous les patients  à se rendre à l'hôpital général de Shabunda pour une prise en charge gratuite.

Par ailleurs, Justin Bengheya, Chef de bureau d'information sanitaire et surveillance épidémiologique à la division provinciale de la santé (DPS), indique que la zone de santé de Shabunda a enregistré en deux semaines 67 cas de choléra dont 11 décès. Il précise que 5 sites miniers sont affectés par le choléra à Shabunda.

Il sied de signaler par ailleurs que sur les 34 zones de santé que compte la province du Sud-Kivu, 7 sont touchées par le choléra.

Déogratias Cubaka, à Bukavu



Le centre de santé de référence de Lokando, érigé à quelque 60 kilomètres de la ville de Kindu, au cœur de la province du Maniema, connaît une situation alarmante. Depuis plus d'une demi-année, cette structure n'a bénéficié d'aucun approvisionnement en médicaments. Une situation qui met en péril des vies dans une région où les défis sanitaires sont déjà colossaux.

Ce complexe hospitalier est la seule structure sanitaire gouvernementale de la région. Lokandu est également connu pour accueillir un camp militaire des Forces Armées de la République démocratique du Congo.

Le dernier soutien en médicaments, provenant du Fonds mondial, remonte au dernier trimestre 2022. Depuis lors, le personnel médical de l'établissement tente de prodiguer des soins sans les ressources nécessaires. Gervais Djela Luka, médecin directeur du centre, témoigne de cette situation désastreuse : "Il est grave de constater que nos patients peuvent décéder pendant leur transfert à cause de l'état déplorable de nos routes."

Les échos de Lokando sont le reflet d'un système de santé en souffrance en RDC, où malgré l'abondance de ressources, les infrastructures peinent à répondre aux besoins vitaux des habitants. Le centre de santé, pivot de la vie de nombreux villageois de la région, est confronté à une double peine : l'absence de médicaments et des voies de communication en état de délabrement.

Un incident survenu le mois dernier illustre la gravité de la situation. "Une femme enceinte a tragiquement perdu son enfant en route vers Kindu, à la suite d'une hémorragie. Faute de médicaments, nous n'avons pu la secourir à temps", confie avec émotion le Dr Luka.

Face à cette détresse, les appels à l'aide se multiplient. Le médecin directeur interpelle non seulement le gouvernement congolais et les partenaires internationaux, mais également les natifs de Kailo, les exhortant à un sursaut de solidarité pour remédier à cette situation. "Il est impératif que nous obtenions du soutien, en médicaments et en matériel médical. Par ailleurs, l'entretien de notre route, principal accès au centre, est tout aussi crucial", insiste le Dr Luka.

La République démocratique du Congo, malgré ses richesses naturelles et humaines, reste confrontée à d'immenses défis pour garantir un accès équitable à la santé pour tous ses citoyens. Le destin du centre de santé de Lokando en est, malheureusement, l'une des nombreuses illustrations.

Chadrack Londe, à Kindu



Le chef de division provinciale de la santé du Kasaï-Oriental, docteur Bonheur Tshiteku, a indiqué le week-end dernier auprès de Radio Okapi qu’au moins 84 000 enfants âgés de 0 à 59 mois n’ont pas été vaccinés contre le poliovirus depuis l’année passée.

Le médecin a précisé que certains enfants n’ont reçu qu’une seule dose de vaccination lors de leurs naissances. « Nous avons trouvé qu’il y a environ 84 000 enfants qui n’ont pas été en contact avec les services de vaccination, que nous appelons « enfant zéro dose », ou qui n’a reçu juste qu’une dose de VPO (ndlr : Vaccin poliomyélite oral) ou BCG (ndlr : Basile de Calmette et Guérin) à la maternité », a soutenu le docteur Tshiteku.

Accompagné par la délégation de partenaires techniques et financiers dont notamment Bill et Melinda Gates Foundation, Digital Public Infrastructure (DPI), Bonheur Tshiteku a révélé ces statistiques aux députés provinciaux.

Cette rencontre avait pour but de mener un plaidoyer auprès des élus du peuple afin de solliciter leur implication dans la mise en place des mécanismes susceptibles d’attendre tous ces enfants qui échappent encore à la vaccination un an depuis.

« Nous sommes passés par l’assemblée provinciale, qui est l’émanation de la population, sollicitant son implication. Alors, il fallait un plaidoyer fort, analyser les obstacles qui font que les parents ou les gardiens des enfants n’amènent pas leurs enfants au niveau des centres de santé pour bénéficier de leur vaccination », a confié le chef de division sanitaire kasaïen.

La délégation a, à cette occasion, plaidé aussi pour l’accélération de la promulgation de l’édit provincial sur la vaccination dans toute la province du Kasaï-Oriental.

Odon Bakumba



Plus de 1,6 million enfants âgés de 0 à 5 ans sont ciblés par la campagne de vaccination contre la poliomyélite dans la province du Sud-Kivu. Le lancement officiel de cette campagne est intervenu à Bagira, dans la ville de Bukavu, ce jeudi 10 août 2023. 

Le vice-gouverneur du Sud-Kivu, Marc Malago, qui l'a lancé cette campagne, souligne qu'elle vise à renforcer le système immunitaire des enfants après la notification de plus de 407 cas de poliomyélite en République démocratique du Congo entre janvier 2022 et fin mai 2023.

"Les cas notifiés en RDC représentent une alerte et une situation d'urgence dans notre province. D'où il faut une intervention immédiate. L'organisation de cette campagne est justifiée par le risque élevé de circulation de cette maladie dans toutes les provinces de la RDC. Vacciner c'est aimer, vacciner c'est protéger", a-t-il déclaré.

Le gouverneur intérimaire du Sud-Kivu souligne que les équipes de vaccinateurs iront de porte-à-porte pour atteindre la cible. Il appelle les parents et les leaders d'opinion à sensibiliser et à s'approprier cette campagne pour protéger les enfants.

Il sied de signaler par ailleurs que cette campagne qui s'étend dans les 34 zones de santé du Sud-Kivu, va de ce 10 au 12 août 2023.

Déogratias Cubaka, à Bukavu



Pour la deuxième fois cette année, le Fonds central d'intervention d’urgence (CERF) de l’ONU a alloué, cette semaine, 750 000 USD à des actions anticipatoires pour prévenir et contrôler le risque de propagation du choléra en RDC, annonce un communiqué de OCHA.

Selon ce document qui nous est parvenu samedi 15 juillet, ces fonds ont été octroyés à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et au Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), après trois semaines consécutives d'un nombre de cas supérieur à la moyenne dans la zone de santé de Kiambi (Tanganyika).

Cette aide financière du Fonds central d'intervention d’urgence de l’ONU fait partie d'un projet appelé « Action anticipatoire contre le choléra », qui implique la communauté humanitaire et le gouvernement de la RDC.

L'objectif du projet est de détecter les poussées du choléra et d'y répondre avant qu'elles ne se transforment en épidémies de grande ampleur.

Ainsi, l’allocation de 750 000 USD devra-t-elle permettre à ces agences du système de l’ONU et à leurs partenaires locaux de détecter rapidement les cas, d'assurer l'accès à l'eau potable et à l'assainissement pour les communautés à risque, de fournir des soins médicaux de qualité et de promouvoir des pratiques d'hygiène sûres afin de réduire la propagation de la maladie.

Pour le coordonnateur humanitaire en RDC, Bruno Lemarquis, cette allocation permettra d'apporter une aide vitale à plus de 100 000 personnes.

Le Fonds central d'intervention d'urgence de l’ONU est l'un des moyens les plus rapides et les plus efficaces de garantir que l'aide humanitaire d'urgence parvienne aux personnes prises dans les crises.

Créé par l'Assemblée générale des Nations Unies en 2005 en tant que fonds mondial d'intervention d'urgence des Nations Unies, le CERF permet aux intervenants humanitaires de fournir une assistance vitale chaque fois que les crises surviennent, et où qu'elles se trouvent.

radiookapi.net/CC



La situation de l’épidémie de rougeole, depuis le début de l’année 2023, jusqu’à 25 juin, soit de la 1ère à la 25ème semaine épidémiologique, est telle que, le pays a déjà enregistré 148.936 cas suspects et 2.237 décès, soit une létalité de 1,5%. Et toutes les 26 provinces du pays, avec au moins une zone de santé, sont en épidémie.

Le ministère de la santé publique, hygiène et prévention et ses partenaires dont le MSF et l’OMS qui informent, précisent que la province du Nord-Kivu est en tête avec 34.565 cas et 154 décès, suivie du Sud-Kivu, qui compte 33.194 cas et 212 décès.

Parmi ces cas, 114.255, soit 77% sont âgés de moins de 5 ans, et 23% supérieurs ou égal à 5 ans. Les activités de la riposte et la prévention sont en cours, notamment au Nord Kivu, dans la Tshopo et à Kinshasa

« Dans la zone de santé (ZS) de Goma, la riposte est terminée dans l’aire de santé (AS) de Buhimba dans les camps de Bulengii et Elohim, et dans l’aire de santé de keshero (camp Acogenico) ; dans la ZS de Karisimbi, la riposte est terminée dans le camp Don Bosco de l’AS Méthodiste, les camps Lushagala & Kashaka de l’AS Mugunga, tous soutenus par Médecin sans Frontière. Au Sankuru, la riposte est planifiée dans les ZS de Lodja et Ototo à l’issue du déblocage administratif ayant été à la base du retard. Au Lualaba, le MSF assure la riposte dans les ZS de Kapanga en urgence. Dans la Tshopo, la Riposte est dans les ZS de Wanierukula, Makiso-Kisangani, Lubunga, Yalimbongo, Isangi et Mangobo, et à Kinshasa, l’OMS a fait une dotation en kit aux ZS de la province de Kwilu, et le processus est en cours pour une nouvelle commande internationale de kit pour les ZS en épidémie », dit le ministère et ses partenaires.

De la 1ère à la 25ème semaine épidémiologique de l’an 2022, 20 provinces avec au moins une ZS étaient en épidémie, 77 414 cas étaient enregistrés et 1057 décès, soit la létalité 1,3%.

Thérèse Ntumba



La zone de santé de Lowa, située dans le territoire d'Ubundu, maîtrise l’épidémie de l'anémie qui sévit depuis plus de deux mois. Selon le médecin chef de zone de santé de cette entité, le nombre de malades diminue dans les structures sanitaires étatiques et même le taux de mortalité due à l'anémie connait une baisse depuis le début de ce mois de juin.

Docteur Shaolide Abibu l'a fait savoir lors d'une campagne de sensibilisation lancée lundi 19 juin à Ubundu, territoire qui porte le même nom dans la province de la Tshopo.

"Nous sommes dans la campagne de sensibilisation des pasteurs, des leaders communautaires pour que s'ils trouvent les enfants avec des symptômes de malaria à la maison qu'ils puissent les amener directement à l'hôpital où dans un centre de santé périphérique au lieu de tarder dans la communauté", a indiqué Dr Shaolide Abibu.

”Il y a une baisse, parce que le mois passé on a eu au total 32 malades, pour ce mois [juin] nous avons déjà 9 malades. Le taux de létalité est stabilisé parce qu'il y a des médicaments pour la transfusion au sein de l'hôpital et tous les cas qui arrivent bénéficient de la transfusion", a-t-il expliqué.

Le médecin chef de zone de santé de Lowa affirme, par ailleurs, que son entité sanitaire a enregistré plus de 270 cas de décès durant les mois d'avril et mai derniers. Décès dus au paludisme et à la rougeole entraînant l'anémie chez les enfants de 0-5 ans.

Fidèle Mamba/CC

 
 


Les cadres de santé du Maniema et leurs partenaires procèdent depuis le jeudi 15 juin à Kindu, à l'évaluation de la campagne de vaccination contre la poliomyélite menée du 1er au 3 juin dernier.

Selon le médecin coordonnateur du Programme élargi de vaccination (PEV) Kindu, Dr Mulumba Omari, cette rencontre permettra de vaincre les forces et faiblesses constatées afin d'améliorer les prochaines campagnes :

« Dans cette salle, nous sommes réunis pour évaluer la campagne contre la polio qui était organisée sur toute l'étendue de la province au début du mois de juin. Nous allons passer en revue les activités telles qu'elles ont été proposées avant la campagne d'abord, pendant et après la campagne. Et chaque zone de santé devra nous présenter les forces c'est-à-dire ce qui a concouru à l'obtention des résultats, les faiblesses c'est-à-dire les choses qui n'ont pas marché pour qu'ensemble nous pouvoir voir ce qui n'a pas marché et puis essayer un peu de trouver des pistes de solutions pour améliorer les prochaines campagnes ».

Selon lui, un plan de redressement, tenant compte de toutes les faiblesses constatées lors de la mise en œuvre de cette campagne, sera élaborée.

Ce plan de redressement servira de feuille de route qui va être mise en œuvre en interface pour améliorer la prochaine phase de la campagne de vaccination contre la poliomyélite, a conclu le Dr Mulumba.

radiookapi.net/CC

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