L'Université de Kinshasa (UNIKIN) a abrité, le mercredi 8 juin 2022, une journée scientifique sur la gestion des eaux du bassin du Congo. Les travaux de cette messe scientifique se sont clôturés par le baptême d'un livre collectif intitulé, "Nexus Climat - Eau - Migrations - Conflits dans le bassin du Congo".

C'est l'un des conseillers du ministre de l'Enseignement supérieur et universitaire (ESU) empêché, qui a procédé au vernissage de cet ouvrage, devant un parterre de chercheurs issus de divers domaines et des étudiants de différents établissements de Kinshasa. 

Il s'agit d'un livre de plus de 500 pages, co-écrit par des chercheurs congolais et étrangers parmi lesquels 5 apprenants de Diplôme d'etudes approfondies (DEA). Fruit des recherches empiriques menées entre 2019 et 2022, ce livre d'une vingtaine de chapitres est publié aux éditions Espérance en France. 

"Il s'agissait aujourd'hui de restituer les résultats de la recherche sur le climat, eaux, migrations et conflits dans le bassin du Congo. Autour de cette étude, nous avons étudié l'indice de vulnérabilité dans la partie Nord-Est de la RDC. Nous avons répertorié les groupes armés qui pillulent dans cette partie du pays. Nous avons observé les causes, les conséquences et les effets des conflits à répétition dans cette partie. Nous avons proposé des solutions à partir des évidences scientifiques", a déclaré le professeur Michel Sama, l'un des chercheurs qui ont participé à la rédaction de ce livre.

Pour le secrétaire général en charge de la Recherche de l'UNIKIN, le professeur Tshimpi Wola Yaba, son établissement veut, à travers cette journée scientifique et cet ouvrage, contribuer aux efforts de la société congolaise de trouver des solutions aux problèmes qui s'imposent à elle, dont les conflits présents et à venir liés à la gestion des eaux du bassin du Congo.

"L'université doit être là pour réfléchir aux problèmes qui se posent dans la communauté et qu'elle propose des solutions. Les difficultés de la population méritent d'avoir des meilleures réponses que personne, mieux que l'université, ne peut donner. C'est aussi question de dire aux autorités que sur tel problème, l'université y a déjà réfléchi et voilà la liste des solutions. Nous venons d'assister à un festin scientifique. L'ouvrage baptisé a mis 4 ans, où les équipes sont descendues sur terrain, à travers le pays, pour mener les travaux autour du bassin du Congo, de l'eau, et tous ses enjeux sécuritaires, alimentaires, climatiques, etc", a-t-il indiqué.

Plusieurs communications ont précédé le baptême de ce livre. Le professeur Raphaël Tshimanga a présenté son article intitulé : "Changement climatique et vulnérabilité dans les bassins du Lac Tchad et du Congo". Pour lui, il est grand temps que la RDC prenne le leadership sur le bassin du Congo, elle qui  l'alimente à plus de 60%.

Ancien recteur de l'UNIKIN, le professeur Bernard Lututala Mumpasi a axé son intervention sur le thème : "Transhumance transfrontalière et enjeux d'intégration des éleveurs Mbororo dans le bassin du Congo". A titre de recommandations, ce démographe propose, entre autres, de recenser des migrants Mbororo, de développer des complémentarités entre ces migrants et les autochtones, de dissuader toute complicité des autorités coutumières et d'approfondir les études multidisciplinaires sur ce dossier.

Professeur des Sciences politiques, Michel Bisa a présenté une étude collective menée sur le thème : "Mobilités, conflictualités et accès aux ressources en eaux du bassin du Congo.  Autour de la mobilité des communautés Mbororo du bassin du Lac Tchad vers la RDC". Il a plaidé pour la refonte des services d'intelligence en RDC.

Juge à la Cour constitutionnelle, le professeur François Bokona a parlé de la "problématique et des perspectives d'une gouvernance unitaire des ressources en eaux du bassin du Congo". Les travaux de cette journée scientifique se sont clôturés avec la présentation d'Emmanuel -Tsadok, cordonnateur du projet et chercheur au Centre de recherche en ressources en eau du bassin du Congo (CRREBaC).

Orly-Darel Ngiambukulu



Le secrétaire général au ministère de l'Économie nationale Célestin Twite Yamwembo a rassuré l'opinion sur le retour à la situation normale d'ici-peu de la vente régulière des carburants dans les stations services. 

Il l'a dit lors d'une conférence de presse animée ce jeudi 9 juin 2022 à Kinshasa autour du réajustement des prix de carburant à la pompe.

"Le comité d'amortissement du comité de suivi des prix des produits pétroliers est en train de s'atteler à présenter au ministre de l'économie nationale le niveau de la créance qui doit être payée à la production pétrolière concernant la période de semestre 2021. Il faut que les pétrolièrs disposent des moyens et c'est en fonction des moyens qu'ils planifient les commandes", a-t-il indiqué.

Et d'ajouter : "Un seul bateau ne suffit pas mais il y a des efforts qui sont fournis. Les stratégies sont en train d'être mises en place pour que d'ici-là on revienne à une situation normale".

Célestin Twite a aussi évoqué la question de la guerre Russo-Ukrainienne qui, d'après lui, ne favorise pas la gestion  du carburant mais a précisé que le gouvernement envisage d'autres alternatives.

"Comparaison n'est pas raison mais quand vous allez en France c'est 2€, nous nous sommes à 1€ et quelque, par rapport à ça vous devez comprendre qu'il ya beaucoup d'efforts qui sont consentis par l'Etat congolais. Et donc nous sommes en train d'explorer de nouveaux  marchés pour voir où est-ce-que pratiquement nos sociétés pétrolières peuvent acquérir ces produits à un bon prix pour réduire de manière drastique ces pertes et manque à gagner. Ça c'est dans le programme du ministre de l'économie actuel", a-t-il fait savoir.

Notons que les prix du carburant ont été revisités le 28 mai dernier par le ministre intérimaire de l'économie nationale Nicolas Kazadi en réponse à la crise qui a voulu frapper la société pétrolière SEP Congo.

Pour préserver le pouvoir d'achat de la population et l'augmentation des autres produits, Célestin Twite a renseigné que le gouvernement subventionne à près de 96% les sociétés pétrolières.

Christel Insiwe



Le Roi des Belges Phillipe Léopold Marie Louis et la reine Mathilde d’Udekem d’Acoz, accompagnés de la Première dame Denise Nyakeru Tshisekedi, ont été marqués ce jeudi 9 juin 2022 par l’entrepreneuriat féminin, lors d’une visite effectuée au marché des pagnes dénommé Wagenia, situé près du Beach Ngobila, dans la commune de la Gombe.

Accueillis par une foule en liesse des femmes vendeuses de ce marché, le couple royal accompagné de l’épouse du Chef de l’État, ont fait la ronde des stands, achetant chemin faisant des pagnes et divers accessoires vestimentaires.

Abordé par l’ACP, la présidente de femmes vendeuses de ce lieu de négoce, Eugénie Ndeke, s’est dit honorée par cette visite qui prouve l’attention des autorités du pays sur leurs activité, affirmant que chaque pagne vendu porte une signification en rapport avec des évènements historiques et personnages, créatures et lieux mythiques en RDC, citant par exemple le pagne Première Dame dédié à l’épouse du Chef de l’État, le pagne Molokai rappelant la disparition de Papa Wemba, le pagne Boyoma Boyoma qui renvoie à la ville de Kisangani, en province de la Tshopo.

Elle en a profité pour encourager ses paires à persévérer dans ce commerce qui les aident à prendre en charge leurs familles et à habiller les Congolais.

ACP / CC et MCP, via mediacongo.net

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Les Léopards de la République Démocratique du Congo ont été battus par les Crocodiles du Nil du Soudan (2-1), ce mercredi 08 juin 2022, à Al Hilal Stadium d'Omdurman, en match comptant pour la deuxième journée des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) Côte d'Ivoire 2023.

Les poulains de Hector enregistrent 4 défaites en 5 matches disputés en cette année, en officiel et en amical.

Suite à ces mauvais résultats de la sélection nationale de la RDC, les internautes congolais sont montés au créneau pour exiger le licenciement immédiat et sans condition de l'argentin et son staff technique.

Après la défaite des Fauves congolais à Omdurman, ils ont fait des postes et des commentaires non cléments sur Hector Cúper en demandant au ministère des sports et à la Fédération Congolaise de Football Association (FECOFA) de mettre terme au contrat qui lie la RDC à l'ancien entraîneur de l'Internazional de Milan.

Arrivé à la tête de la sélection nationale congolaise en avril 2021, Hector présente un bilan de 3 victoires, 5 nuls et 5 défaites en 13 rencontres disputées. Le bail du technicien argentin prendra fin en 2023.

La RDC occupe la dernière place du groupe I avec 0 point, derrière le Gabon et la Mauritanie qui comptent 4 unités chacun ainsi que le Soudan qui a enregistré ses 3 points, le mercredi soir.

Gratis Makabi



Interrogé ce mercredi 8 juin 2022 sur la situation sécuritaire qui prévaut dans l’Est de la RDC, au cours d’une conférence de presse tenue conjointement avec le président Tshisekedi à Kinshasa, le premier ministre belge Alexander De Croo a indiqué que tout pays a le droit de défendre l’intégrité de son territoire.

Il a prix l’exemple de la situation qui prévaut en Ukraine. Pour lui, le pays de Lumumba a le droit d’exiger à tous ses voisins de respecter l’intégrité de son territoire.

« Vous avez le droit d’exiger à vos voisins que votre territoire soit respecté. Vous avez le droit de demander à chacun de vos voisins de faire les choses qui sont nécessaires pour éviter qu’il y ait une situation d’insécurité dans votre pays, c’est des règles de base », a déclaré Alexander De Croo. 

Dans la foulée, le premier ministre belge a rassuré que son pays est prêt à jouer un rôle si la République démocratique du Congo estime que c’est nécessaire.

« Je veux être clair : Il faut appeler à vos voisins de pendre leurs responsabilités. Et si vous estimez que c’est nécessaire, la Belgique est prête à jouer un rôle pour que cette responsabilité soit respectée », a rassuré Alexander De Croo.

Pour rappel, les relations entre la République démocratique du Congo et la République du Rwanda se sont détériorées depuis quelques semaines. Kinshasa accuse Kigali de soutenir le mouvement terroriste du M23 qui crée l’insécurité dans l’est du pays.

C’est dans ce cadre que le Gouvernement Sama Lukonde a suspendu tous les vols de la compagnie aérienne du Rwanda à destination de la République démocratique du Congo.

Jephté Kitsita



Le Directeur général de l'Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé (ARSP) séjourne à Kolwezi, chef-lieu de la province du Lualaba depuis le mercredi 8 juin 2022.

Sur place, Ahmed Kalej Nkand dit venir vérifier l'application de la loi sur la sous-traitance dans le secteur privé. 

« Le Chef de l'État a demandé à l'ARSP de procéder à des contrôles sur terrain auprès des entreprises et donner l'ordre pour vérifier l'application de la loi numéro 17/001 du 8 février 2017 fixant les règles applicables à la sous-traitance dans le secteur privé. Et il a insisté de procéder à des contrôles de la manière la plus stricte et d'appliquer les sanctions chaque fois que la loi aura été violée », a-t-il dit. 

Au cours de la réunion du Conseil des ministres tenue en date du 03 juin dernier, le président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi, a déclaré avoir été informé de la résistance de certaines entreprises minières à appliquer la loi sur la sous-traitance en vigueur au pays. 

D'après le ministre de la Communication et médias qui a rendu publique cette information, le Président Tshisekedi a encouragé la fermeture momentanée des entreprises récalcitrantes.

Il convient de noter que le Directeur général de ladite Autorité de régulation, accompagné du directeur provincial Danny Kabongo, a procédé à la visite du nouveau siège de l'ARSP/Lualaba. 

Marcelo Mfumu, à Kolwezi



Une enquête préliminaire pour "blanchiment aggravé de détournement de fonds publics" a été ouverte à Paris après la plainte d'associations suite aux révélations du rapport "Congo Hold-Up" sur de possibles détournements de fonds publics, a indiqué le Parquet national financier (PNF) mercredi.

En décembre, une coalition de médias et d'ONG a publié une enquête basée sur 3,5 millions de documents bancaires confidentiels issus de la banque gabonaise BGFI, obtenus par le média en ligne Mediapart et l'ONG "Plateforme pour la protection des lanceurs d'alerte en Afrique (PPLAAF)".

Elle mettait en cause le clan de l'ancien président de République démocratique du Congo Joseph Kabila.

Suite à une plainte déposée conjointement par les associations Unis, Transparency International et Sherpa, le PNF a confirmé à l'AFP l'information de Mediapart selon laquelle il "vient d'ouvrir" une enquête préliminaire, confiée au Service d'enquêtes judiciaires des finances (SEJF).

La plainte visait principalement les activités de la banque BGFI Europe, basée à Paris.

Mediapart indiquait que cette filiale française de la banque gabonaise BGFI avait "fait transiter, en tant que banque correspondante, des dizaines de millions de dollars de transactions suspectes liées aux affaires de corruption et de détournements de fonds publics révélées par les enquêtes +Congo Hold-up+."

Parmi les opérations ciblées par la plainte, la validation par la BGFI Europe d'au moins 32 virements qui auraient été effectués ou reçus par la société congolaise Sud Oil, pour un total de plus de 14 millions de dollars.

Cette société est suspectée d'avoir été "au coeur du système qui a permis à la famille Kabila de détourner 138 millions de dollars d'argent public", selon Mediapart.

BGFI Gabon n'a pas souhaité commenter cette ouverture d'enquête, "comme cela concerne une filiale". 

BGFI Europe n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

"C'est une enquête qui s'imposait, à la mesure des preuves exceptionnelles révélées par Congo Hold", se sont félicités les avocats des associations, Mes William Bourdon et Henri Thulliez.

"Au cœur de l'enquête, c'est l'ingénierie d'une banque qui a été décisive dans un système transnational d'évaporation systémique de ressources publiques pour des montants gigantesques", ont-ils estimé.

Les avocats de M. Kabila avaient indiqué en décembre que ce dernier se "réservait le droit de porter plainte" face à un dossier "Congo Hold-Up" truffé "d'insinuations malveillantes d'une hargne rare".

Agé aujourd'hui de 51 ans, Joseph Kabila est devenu président en 2001. L'actuel chef de l'Etat et ancien opposant Félix Tshisekedi lui a succédé début 2019.

AFP avec CC/ACTUALITE.CD



Le couple royal Belge a visité, l’avant-midi de ce mercredi 8 mai à Kinshasa, le Musée national, en compagnie du couple présidentiel Congolais.

Le roi Philippe a, à cette occasion, solennellement remis un masque rare kakuungu de l'ethnie Suku au Musée National de Kinshasa.

L'objet d'une taille de 130 cm a été prêté, pour une longue durée, par le Musée de l'Afrique de Tervuren. Ce masque géant, acheté il y a 70 ans par un chercheur du Musée de Tervuren, était utilisé pendant des rites d'initiation par les Suku pour protéger les jeunes contre toute menace.

"La Belgique a adopté une approche globale quant à la restitution à grande échelle de biens acquis sous la période de la colonisation, une démarche unique au monde", s'est félicité le Premier ministre Alexander De Croo.

Pour le secrétaire d'État à la Politique scientifique Thomas Dermine, la remise du masque kakuungu témoigne de la volonté de la Belgique de contribuer à la reconstitution et à la valorisation du patrimoine culturel congolais.

Plus largement, ce retour s'inscrit dans le contexte du travail de mémoire et de réconciliation entamé en Belgique depuis plusieurs années. Par ailleurs, la Belgique a récemment ouvert la voie à des restitutions du patrimoine africain issus du passé colonial - qui se trouve actuellement dans ses collections. Cette possibilité, lorsqu'elle sera ouverte en droit belge, devra être mise en œuvre au travers d'un traité entre la Belgique et la République démocratique du Congo encore à conclure, rappelle le cabinet de M. Dermine.

Lors de la cérémonie de remise du masque, le roi Philippe a insisté sur le fait que ce geste constituait le "début d'une collaboration culturelle renforcée" entre les deux pays.

Reste à voir comment la RDC pourra accueillir tous les biens restitués. Le Musée National, inauguré en 2019 après avoir été bâti avec le soutien de la coopération sud-coréenne, n'offre pas la place suffisante pour accueillir l'ensemble de la collection envisagée.

En marge de cette visite, les ministres congolais et belge des Affaires étrangères ont signé des accords de restitution des œuvres d’art par la Belgique à son ancienne colonie.

Belga/CC



« Aujourd’hui nos peuples [Belges-Congolais] ont besoin plus de se rapprocher que de se regarder en chien de faïence », a déclaré le Président Congolais, Felix Tshisekedi lors de la conférence de presse qu’il a tenue conjointement avec le Premier ministre belge, Alexander De Croo, ce mercredi 8 juin au Palais de la Nation à Kinshasa.

Félix Tshisekedi a affirmé qu’il était important pour la Belgique et la République démocratique du Congo de ne plus se focaliser sur le passé colonialiste qui les lie mais de regarder plutôt vers le futur.

« Nos discussions n’ont pas servi à s’appesantir sur le passé, nous voulons regarder l’avenir. Le passé est à la fois glorieux et triste, on le dira, mais le but ici c’est de construire quelque chose de nouveau et surtout de définitif, qui soit constructif pour nos deux pays », a-t-il déclaré.

Et l’avenir pour le Président congolais, c’est notamment, la lutte contre les changements climatiques et les défis qu’ils imposent aux nations du monde.

Félix Tshisekedi a également rappelé qu’en ce domaine, le Royaume de Belgique appuie la RDC dans un programme environnemental dans la forêt de Yangambi (Tshopo).

Parmi les autres points abordés par les deux hommes d’Etats lors de cet échange avec la presse, figure la question sécuritaire dans l’Est de la RDC.

Lutte contre la corruption

Pour sa part, le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a souligné la nécessité pour la RDC et le Belgique de construire l’avenir ensemble. Il a d’ailleurs énuméré quelques domaine de coopération pour les deux pays.

Faisant allusion aux récentes tensions entre la RDC et son voisin le Rwanda, il a déclaré : 

« Vous avez le droit d’exiger à vos voisins que votre territoire soit respecté et vous avez le droit de demander à chacun de vos voisins de faire les choses qui sont nécessaires pour éviter qu’il y ait une situation d’insécurité dans votre pays. Ce sont des règles de base ».

radiookapi.net/CC



La visite officielle du roi Philippe et la reine Mathilde de Belgique se poursuit en République démocratique du Congo. Ce mercredi 8 juin, lors de son discours aux côtés du président Félix Tshisekedi, le roi des Belges a une fois de plus réitéré ses regrets pour les blessures du passé. "Le régime colonial comme tel était basé sur l’exploitation et la domination", a-t-il dit. "Ce régime était celui d’une relation inégale, en soi injustifiable, marqué par le paternalisme, les discriminations et le racisme. Il a donné lieu à des exactions et des humiliations", a encore déclaré le roi Philippe.

Mais le roi, comme on pouvait s’y attendre, n’a pas prononcé d’excuses officielles, qui pourraient entrainer des demandes de réparations. Cette visite du souverain belge soulève pourtant des questions à propos des relations qui existent aujourd’hui entre les deux pays.

Pour l’historienne Bénédicte Kumbi Ndjoko, il faut replacer les premiers regrets du roi belge, exprimés en 2020, dans le contexte mondial de l’époque qui était celui de Black Live Matters. "Quelque part, par rapport à toutes ces statues qui étaient déboulonnées dans le monde, la royauté belge a cru bon d’exprimer des regrets. Je pense aussi que le choix d’exprimer des regrets et non pas des excuses, à ce moment-là, était assez bien calculé, dans la mesure où lorsqu’on exprime des regrets, même pas un remord, cela veut dire qu’on a pu commettre une faute mais que quelque part on ne peut rien y faire", explique l’historienne à la Deutsche Welle.

Vers de nouvelles relations Belgo congolaise ?

A Kinshasa, cette visite est suivie de près. Pour l’artiste et écrivain Sinzo Aanza qui vit sur place, il est tout de même à déplorer que de nombreux politiques fassent de cette visite une occasion de marketing politique. Il insiste sur la lecture faussée de certains responsables qui estiment que l’économie congolaise aurait régressé depuis l’indépendance alors qu’à l’époque, il était surtout question d’une économie coloniale. 

 

"Le Congo est un pays encore à bâtir, ce qui avait été bâti au moment de la colonisation c’était de l’investissement étranger. Et maintenant, il est plutôt question que le pays se concentre sur lui-même, sur les besoins de sa population. Le président Tshisekedi a souvent été critiqué pour les nombreux voyages qu’il fait pour ramener des investisseurs alors qu’il est avant tout question de voir comment un pays se développe avec ses propres moyens", estime Sinzo Aanza.

Contexte sécuritaire préoccupant dans l’Est

Cette visite se déroule dans un contexte sécuritaire préoccupant dans la partie est de la RDC placée sous état de siège depuis une année.

Pour Serge Welo, cadre au sein de la coalition Lamuka, le roi des Belges et sa délégation pourront constater les enjeux aussi bien économiques que sécuritaires auxquels font face les Congolais. "C’est aussi une bonne chose pour le souverain belge de venir toucher du doigt les réalités de la République démocratique du Congo tel que l’échec de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Il va toucher du doigt la réalité des violations répétées des droits humains et celles de la Constitution", confie le militant de Lamuka.

Le couple royal doit encore passer la journée du jeudi 9 juin à Kinshasa, avant de se rendre à Lubumbashi (sud-est) puis à Bukavu, dans l'Est, où il visitera dimanche la clinique du gynécologue Denis Mukwege, colauréat du prix Nobel de la paix en 2018.

DW/CC

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