La RDC figure parmi les cinq pays africains choisis pour co-préparer, du 23 au 24 février par visioconférence, la 7e reconstitution du Fonds mondial pour la période 2023-2024 dans le cadre de la lutte contre le paludisme, le VIH/Sida et la tuberculose.
Selon la plateforme des organisations de la société civile congolaise engagées dans le plaidoyer en faveur de ce fonds, les autres pays du continent sont le Kenya, le Sénégal, l’Afrique du Sud et le Rwanda.
Pour le coordonnateur national des Amis de Damien et de Stop tuberculose, Maxime Lungu, le Fonds mondial est le plus grand partenaire de la République démocratique du Congo dans la lutte contre ces maladies avec des retombées positives :
« Alors, les retombées, oui. Il faut parler en termes d’augmentation des vies sauvées. Le VIH n’est plus vraiment un problème. Il y a même des tests volontaires qui se font. D’ailleurs, avant c’était vraiment des tests obligatoires, après des tests conseillés. Mais aujourd’hui, le test Vih, c’est volontaire. Et même pour la tuberculose, la stigmatisation diminue. Le Fonds mondial est un grand partenaire. Par exemple, en ce qui concerne la prise en charge de la tuberculose, le Fonds mondial contribue à la hauteur de 75% des médicaments antituberculeux en RDC, alors que nous avons en moyenne, par an, plus de 20 000 malades de la tuberculose, en moyenne par an ».
D’après lui, la RDC avait contribué, une grande première, jusqu’à 6 millions de dollars américains à la 6e reconstitution du Fonds mondial pour la période 2021-2023.
La société civile congolaise s’en félicite et encourage le gouvernement congolais à contribuer davantage.
Le programme des travaux prévoit d’ailleurs une prise de parole du Président Félix Tshisekedi aux travaux préparatoires de la 7e reconstitution.
radiookapi.net/CC
Le livre du professeur Néhémie Mwilanya, ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila a été porté sur les fonts baptismaux, le samedi 19 Février 2022. La cérémonie de vernissage de cet ouvrage a été dirigée par le professeur Henri Mova Sakanyi, un autre collaborateur de l'ancien chef de l'État, Joseph Kabila.
Dans son mot de circonstance, l'auteur, Néhémie Mwilanya, a précisé que son ouvrage retrace aussi les faiblesses évidentes rencontrées par Joseph Kabila lors de sa gestion de la RDC, car, a-t-il dit, tout n'a pas été rose.
"C'est avec beaucoup d'humilité que nous avons fait ce travail, en reconnaissant ce qui a été fait de grand, mais aussi en soulignant les faiblesses évidentes que le président honoraire a rencontré dans la gestion de ce pays, parce que tout n'a pas été rose", a déclaré Néhémie Mwilanya.
Notons que cet ouvrage écrit par la plume de Néhémie Mwilanya est préfacé par Joseph Kabila. La cérémonie de vernissage de cette œuvre littéraire a connu la participation de plusieurs caciques de l'ancien régime notamment, Aubin Minaku, Bruno Tshibala, Jaynet Kabila, Raymond Tshibanda, etc.
Ivan Kasongo
Le Chef de l’État Félix Tshisekedi a reçu dans la soirée de ce lundi 21 février 2022 à la cité de l’Union Africaine, à Kinshasa, une délégation américaine conduite par l’ambassadeur des USA en RDC, Mike Hammer.
D’après la cellule de communication de la présidence de la République, les questions relatives à la coopération entre la RDC et les États-Unis d’Amérique dans le domaine de l’environnement ont été au centre de l’audience que le Président Félix Tshisekedi a accordé à Monica Médina, Sous-Secrétaire d’État américaine en charge des Océans, des affaires environnementales et scientifiques internationales.
La même source renseigne que l’échange entre Félix Tshisekedi et Monica Médina, a tourné essentiellement sur des questions en rapport avec la conservation de la nature. Monica Médina a ajouté que sa première visite en RDC lui a permis de voir de visu et de connaître les réalités environnementales du pays.
Pour la Sous-Secrétaire d’État américaine, « les USA savent que la RDC et les pays de la région constituent le poumon de l’humanité », raison pour laquelle son pays continue toujours à bâtir ses relations avec la RDC dans le domaine de l’environnement. « Il faut aider les populations qui vivent autour et dans les forêts à pouvoir mener une vie meilleure », a-t-elle déclaré.
Bernard Mpoyi
Le président de la FIFA, accompagné d’une délégation, dont Patrice Motsepe, président de la CAF, a été reçu par Félix Tshisekedi dimanche 20 février dans la soirée. « Cette rencontre intervient suite à l’organisation, ici à Kinshasa, de la première Coupe des champions scolaires de football d’Afrique qui s’est achevée ce dimanche 20 février au stade des Martyrs avec la victoire de la RDC chez les hommes et du Maroc chez les femmes », a indiqué la Présidence, sur Twitter.
En compagnie de la Secrétaire générale de la FIFA, Fatma Samoura, les dirigeants ont discuté sur le projet de développement du football en Afrique. Les sujets sur la Super League, lancée par les deux instances pour les clubs, la professionnalisation des clubs et la structure des équipes de jeunes ont été abordés. Pour le moment, aucune déclaration n’a filtré sur la rencontre.
La RDC a organisé, le weekend dernier, la première édition du Championnat scolaire d’Afrique. Chez les garçons, l’Éthiopie, la RDC, l’Afrique du Sud, le Sénégal et le Bénin ont pris part à la compétition. Pour les filles, l’Afrique du Sud, la RDC, le Sénégal, l’Éthiopie et le Maroc étaient présents.
acturdc.com/CC
Faisant partie de l’effectif Marseillais depuis le 13 janvier dernier Cédric Bakambu a dans une interview raconté les coulisses sur le contact jusqu’à la signature de son contrat.
Alors qu’il était sans club depuis la fin de son aventure avec le Beijing Gouan, Cédric Bakambu qui était en quête d’un point de chute. Au moin de décembre 2021, il reçut une visite hors-norme : » C’était long pour moi parce que je n’avais pas de club, et le Président (de l’OM) Pablo est venu me voir en bas de chez moi d’ailleurs début décembre » dit-il avant de donner la quintessence de ladite visite : » Il me dit, voilà ! J’aimerais que tu rejoignes le projet, j’ai envie que tu signes à l’Olympique de Marseille « .
Pablo Longoria-Cedric Bakambu, une vieille connaissance qui n’a pas mis de temps pour nouer une nouvelle relation : » Et moi j’ai tout de suite accroché. Et de part notre passé aussi voilà. En Espagne je savais qu’il avait les yeux rivés sur moi et ensuite il m’avait conseillé à l’époque où je signe à Villarreal « . Fait-il savoir
Début d’un cycle d’attente pour le buteur Congolais
Sans club, Bakagoal qui voulait relever un nouveau défi devrait sans doute attendre la fenêtre hivernale pour voir que la situation rendue officielle et être dissipé de toute surprise désagréable : » Et pourquoi j’ai dit que ça a été long? parce que j’ai signé le 13 janvier. C’était pour moi une éternité. De fois je me demandais il m’a oublié Pablo, le mercato il a commencé, je parlais à mon agent et il me disait relax, et une fois que ça s’est fait, grand soulagement « . A expliqué l’actuel numéro 13 de l’Olympique de Marseille.
Germain Ngoy
Recep Tayyip Erdogan a quitté Kinshasa lundi 21 février pour le Sénégal, seconde étape de sa tournée africaine, après que la Turquie et la RDC aient conclues sept accords de coopération bilatérale dans les domaines sécuritaire et économique, a-t-on appris de sources officielles.
"Nous avons mutuellement réaffirmé notre volonté de développer la coopération bilatérale" et au total, "sept accords ont été signés entre la Turquie et la République démocratique du Congo", a indiqué le président Erdogan sur Twitter.
Un accord-cadre militaire, un protocole relatif aux aides financières et un accord de coopération sur l'industrie de la défense ont notamment éét conclus, a-t-on indiqué de source congolaise.
Les autres protocoles d'accords portent sur la construction du Centre des Finances de Kinshasa, sur l'infrastructure et le transport fluvial sur le fleuve Congo et ses affluents et enfin sur la construction de 1.083 km d'autoroute et d'une ligne de chemin de fer.
Lundi, le ministre congolais de l'Urbanisme et un responsable turc ont procédé au lancement des travaux du "Centre des finances de Kinshasa" qui abritera le ministère des Finances et ses différents services, dans une concession située non loin de l'école turque, dans la commune des affaires de Gombe (nord).
Dimanche, à l'issue d'un tête-à-tête avec M. Erdogan, le président Félix Tshisekedi s'était réjoui de la signature de ces accords "qui symbolisent la volonté de raffermir nos relations".
Dans le domaine sécuritaire, "nous avons sollicité le soutien de la Turquie pour lutter contre "les milices et groupes terroristes dans l'est de notre pays" en proie aux violences meurtrières depuis près de 25 ans, avait déclaré le président de la RDC.
Accompagné à l'aéroport de Ndjili par le président Tshisekedi, le président Erdogan a quitté la RDC en fin de matinée. Le dirigeant turc devrait se rendre au Sénégal et en Guinée-Bissau pour la suite de sa tournée africaine.
AFP avec ACTUALITE.CD/CC
L’univers de l’édition des livres et la littérature jeunesse étaient au centre des discussions lors de la huitième édition de la fête du livre dans différentes villes de la RDC, du 1er au 16 février dernier. Des tables rondes se sont tenues pour réfléchir autour de ces thèmes.
Un éditeur nous a fait savoir que publier un livre est une grande responsabilité. Pour respecter les lecteurs, il faut leur offrir quelque chose de beau. Lorsque nous privons les lecteurs de la qualité, dit-il, aussi bien dans le fond que dans la forme, c’est une forme d’injure.
Cependant, le monde de l’édition des livres reste un secteur parsemé d’incertitudes surtout pour les débutants. D’après quelques auteurs rencontrés à la huitième édition de la fête du livre à Kinshasa, l’un des problèmes majeurs reste le financement des maisons d’édition. Pour un travail de qualité, certaines font l’impression à l’extérieur du pays.
« Le monde de l’édition souffre d’un manque cruel de financement à son égard. Nous sommes en train de travailler pour essayer de voir les possibilités que nous avons pour faire de bonnes productions littéraires ici dans le pays, à moindre coup et accessible à tout le monde », a fait savoir Christian Gombo, écrivain et éditeur, à ACTUALITÉ.CD.
Suite à cette réalité éditoriale difficile dans le pays, les Nouvelles sont les textes les plus éditées grâce aux concours et appels à textes.
« La réalité éditoriale de notre pays est vraiment compliquée. Nous ne voulons pas rester qu’à nous plaindre, nous avons fait le choix de nous battre pour essayer de changer les choses. C’est en ce sens-là que le projet Miezi est intéressant, dans la mesure où nous sommes en train de viser à avoir des productions littéraires en qualité, forme comme fond, disponibles ici au Congo et accessibles à la majeure partie de la population. C’est là aussi l’ambition qui est portée par les éditions Nzoi où je suis également éditeur », a ajouté Christian Gombo.
Si trouver un éditeur n’est pas une tâche complexe pour certains grâce à leur ancienneté tel que Nzey Musala, un des anciens auteurs congolais du genre théâtral car travaillant dans le monde de l’édition comme l’écrivain franco-canadien Paul Kawczak ou suite à leur renommée comme l’écrivaine ivoirienne Véronique Tadjo, cela semble un casse-tête en RDC pour les plus jeunes aussi bien en âge qu’en écriture.
Emmanuel Kuzamba
Le gouvernement a adopté vendredi 18 février le projet de décret fixant les modalités des calculs et les taux de revenus de prestation de l'autorité de régulation du secteur des télécommunications. Ce, à la suite de sa présentation par le ministre des Postes, Téléphones et Nouvelles technologies de l'information et de la communication Augustin Kibassa lors de la 41e réunion du conseil des ministres.
D'après le compte-rendu de la réunion, ce projet de texte est une réponse aux cris de détresse du peuple congolais face au prélèvement des unités de communication et aux recommandations pertinentes de l'Assemblée nationale.
"S'inscrivant dans la suite de la décision gouvernementale portant suspension de la perception du taux de 1 USD pratiqué sur tous les appareils mobiles de deuxième génération prise en octobre 2021, le ministre des PTNTIC a rassuré le conseil que toutes les dispositions sont prises pour que cessent définitivement à partir du 1 mars 2022 toutes les ponctions directes sur les unités des abonnés au titre de rémunération au service dit Registre des Appareils Mobiles (RAM)", dit le compte-rendu de la réunion.
D'ici à cette échéance, poursuit le compte rendu, ce temps sera mis à profit pour comprendre, entreprendre les travaux techniques de réinitialisation des paramètres de la base des données pour qu'il n'y ait aucune ponction.
"Ainsi, toutes les dispositions antérieures seront abrogées par la modification du décret n•20/005 du 09 mars 2020 fixant les modalités des calculs et taux des revenus de prestation de l'autorité de régulation de la poste, télécommunications du Congo (ARPTC) lesquels devront lui permettre d'assurer les missions lui confiées par la nouvelle loi relative à la télécommunication et aux Nouvelles technologies de l'information et de la communication. Un arrêté du ministre ayant dans ses attributions les postes, télécommunications et Nouvelles technologies de l'information et de la communication fixera par la suite les modalités d'exécution dudit décret".
Devant la représentation nationale, le Ministre des PTNTIC avait justifié le fondement légal et réglementaire du RAM dans le Décret nº20/005 du 09 mars 2020, modifiant et complétant le Décret nº012/15 du 20 février 2012, fixant les modalités des calculs et les taux de revenus des prestations de l’ARPTC signé par le Premier Ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. C'est au mois de septembre de la même année qu'il a été officiellement lancé. Après débat, les députés nationaux tout comme les sénateurs avaient exigé la suppression de ce prélèvement qualifié d'illégal. Si dans l'opinion la décision du gouvernement de supprimer ce prélèvement est saluée, des voies s'élèvent pour exiger aussi le remboursement à la population des frais perçus.
Clément Muamba
Le vendredi 18 février à Bruxelles, l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA) ont scellé un partenariat rénové. A l’occasion du Sommet des chefs d’état et de gouvernement des pays africains et des vingt-sept pays de l’UE, qui s’est tenu les 17 et 18 février, des promesses ont été faites comme toujours.
Il paraît que les participants à ce Sommet se sont mis d’accord sur une vision commune pour un partenariat renouvelé ! Cette vision commune aurait pour objectif de consolider un partenariat renouvelé pour la solidarité, la sécurité, la paix et le développement économique durable. Encore des promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent. Saperlipopette !
Les vingt-sept pays de l’UE ont promis de faire des investissements de 150 milliards de dollars sur sept ans et de fournir une aide pour produire des vaccins anti-COVID en Afrique. Comme il est dit et répété plus haut, c’est en principe un nouveau partenariat. Est-ce à dire que le mariage du cheval et du cavalier a pris fin ? On le saura un jour.
D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, une rumeur s’était répandue avant le Sommet. Suivant ces racontars, les Européens allaient profiter de cette rencontre pour revisiter les frontières de l’Afrique. Enfer et damnation !
En fait, il s’agirait là d’une nouvelle Conférence de Berlin ! Stupeur et tremblements !
Pour ceux qui ne le sauraient pas, c’est à la Conférence de Berlin (novembre 1984 à février 1885), que furent décidés le partage systématique et la colonisation de l’Afrique. Les frontières de l’Afriques furent délimitées de façon arbitraire par les puissances coloniales.
D’après mon ami qui sait tout, des tribus se retrouvèrent dans des pays différents. Quelquefois, la frontière passe au milieu d’un village, d’un clan, d’une famille. Ceci expliquant cela, des enfants d’une même famille se sont retrouvés nationaux de pays différents. Saperlipopette !
Pas étonnant dès lors que face à cette décision arbitraire, Pasteur Bizimungu, président rwandais, poussa l’outrecuidance jusqu’à brandir en 1997 une carte sur laquelle une bonne partie du Kivu faisait partie du Rwanda. Il demanda urbi et orbi la révision des frontières héritées de la colonisation. Enfer et damnation !
Et pourtant en 1963, l’OUA (Organisation de l’unité africaine), l’ancêtre de l’UA avait décrété l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Mais cela n’a pas empêché la naissance de nouveaux pays comme l’Erythrée et le Soudan du Sud. Qui l’eût cru ? Qui l’eût dit ?
Concernant notre pays convoité par tous les pays voisins et la Chine, dès 1960, Patrice Lumumba redoutait la balkanisation. Il y eut des sécessions et des guerres jusque 1965. Comme si cela ne suffisait pas, d’autres guerres commandées par des pays voisins continuent à ce jour. Bref, passons !
A côté du partenariat UE-UA, il y a aussi d’autres partenariats avec les USA, la Chine, la Russie, le Japon, la Turquie. Mais l’Afrique demeure toujours pauvre avec des degrés différents selon les pays. Les flux des capitaux qui quittent l’Afrique vers les pays industrialisés sont plus importants que les investissements directs étrangers et l’aide publique au développement qui entrent.
N’est-ce pas que le Maréchal Mobutu, après des calculs savants, était arrivé à la conclusion qu’un franc investi au Congo rapportait quatre francs à la Belgique ? C’était à l’époque du mobutisme triomphant. Sapristi !
Tout compte fait, l’argent qui sort des pays africains est plus important que ce qui entre. Stupeur et tremblements !
D’après mon ami qui sait tout, c’est pour cela que nous demeurons sous-développés. Qui veut du miel doit avoir le courage d’affronter les abeilles, dit-on chez nous.
GML
Communiqué.
Le 19 février 2022 - Une commission congolaise a initié des négociations avec Dan Gertler sur la récupération des actifs miniers et pétroliers. La coalition Le Congo n'est pas à vendre se réjouit de ce premier pas mais appelle le gouvernement à s'assurer que l'accord couvre l'ensemble des biens mal acquis et demande de rendre plus transparent le processus et les résultats des négociations.
Selon le compte rendu du conseil des ministres du 18 février, une commission a "conclu avec le groupe Fleurette [de Dan Gertler] les termes de références d'un protocole d'accord devant permettre à notre pays de récupérer les blocs pétroliers et les actifs miniers détenus par Fleurette évalués à plus de 2 milliards usd, ainsi qu'une partie substantielle de royalties de KCC qui lui ont été cédés."
Si les négociations aboutissent à la récupération effective et sans contrepartie de tous les actifs détenus par le réseau de M. Gertler, alors ce sera un triomphe de la société civile et de la lutte contre la corruption, a déclaré aujourd'hui la coalition "Le Congo n'est Pas à Vendre" (CNPAV).
Or le communiqué laisse trop de zones d'ombres pour crier victoire finale à ce stade. "Depuis des années, nous clamons haut et fort que le Congo a déjà perdu plusieurs milliards à cause des accords avec Dan Gertler et que ces pertes s'aggravent tant que rien n'est fait", a déclaré Jean- Claude Mputu, porte-parole de CNPAV. "Cette annonce est un premier pas dans la bonne direction, mais il reste encore plusieurs aspects cruciaux à éclaircir: la constitution de la commission, le contenu du protocole d'accord et du règlement à l'amiable, la destination finale des biens récupérés. Ainsi, la voie est encore longue pour que le Congo récupère tous les biens mal acquis par Dan Gertler avec la complicité de l'ex-président Kabila."
Pour rappel, Dan Gertler est un milliardaire israélien sanctionné en 2017 par le Trésor américain pour corruption au sommet de l'État congolais. Selon le Trésor, il s'était enrichi grâce à des contrats extractifs "opaques et corrompus" en se servant "de son amitié étroite avec le président congolais Joseph Kabila. Entre fin 2017 et 2021, l'OFAC a sanctionné non seulement Dan Gertler lui-même, mais aussi deux de ses collaborateurs ainsi que 45 autres entités affiliées à Gertler.
Selon les calculs de la coalition Le Congo n'est pas à vendre, la RDC a déjà perdu près de 2 milliards de dollars de revenus en raison des contrats douteux conclus avec Gertler entre 2003 et 2020
Malgré l'avènement du Président Tshisekedi au pouvoir, ses sociétés continuent à toucher plus de $200.000 par jour grâce à ces anciens contrats. Si rien n'est fait, 1,76 milliard de dollars supplémentaires pourraient échapper aux caisses de l'État entre 2021 et 2039.
"Nous sommes inquiets que les négociations ne couvrent qu'une partie de ce que Dan Gertler a obtenu illégalement sous le régime Kabila", a déclaré Jean-Pierre Okenda, chercheur au sein de Resource Matters et membre du CNPAV. "Aujourd'hui, Gertler touche des royalties dans trois projets miniers: KCC, Mutanda Mining et Metalkol. Pourquoi la commission ne traite-t-elle que des royalties de KCC? Qu'en est-il de Mutanda? De Metalkol? De toutes les autres pertes subies par le passé? Il faut veiller à ce que l'accord ne mette pas en péril les enquêtes ouvertes dans plusieurs pays qui permettraient de faire toute la lumière sur les pratiques de corruption éventuelles dans lesquelles il aurait été impliqué."
Cette décision revient en premier à tous ceux qui ont élevé la voix pour dénoncer les méfaits de Gertler.
Parmi eux, deux banquiers congolais, Gradi Koko et Navy Malela, qui ont eu le courage de lancer l'alerte en 2020 pour dénoncer l'existence d'un réseau de blanchiment d'argent au sein de leur banque qui aurait été utilisé par Gertler pour contourner les sanctions américaines. Face aux menaces, ils ont dû quitter la RDC puis, par mesure de représailles, ils ont été condamnés à mort au
Congo. Le CNPAV s'attend à ce que ce retrait de Gertler entraîne l'annulation de cette condamnation à mort.
La coalition appelle aussi à rassurer l'opinion publique que cet accord ne soit pas juste un moyen pour les dirigeants politiques de lever des fonds avant les élections de 2023. En effet, l'approche des cycles électoraux, le risque de détournement de recettes minières s'accroît considérablement. Si le gouvernement décide de revendre à nouveau les actifs, il doit impérativement le faire par appels d'offres comme l'exige la loi, et la destination des fonds doit être connue de tous.
"Le gouvernement doit rendre publics tous les paramètres de cette négociation, tant au niveau de la procédure que des résultats,' " selon Freddy Kasongo, directeur de l'OEARSE et membre du CNPAV.
"Nous devons nous assurer que seul le peuple congolais soit le bénéficiaire de ces démarches.
Note aux éditeurs :
Dan Gertler a nié à plusieurs reprises les allégations à son encontre, notamment d'être impliqué dans
des affaires de corruption alléguées par le gouvernement américain ou avoir privé la RDC de revenus.
A notre connaissance, sans être exhaustif, le réseau de Dan Gertler détient jusqu'à ce jour les actifs
miniers suivants:
Pétrole
- Blocs pétroliers I et Il du Graben Albertine
Secteur du cuivre-cobalt
-Royalties dans le projet Kamoto Copper Company, estimés à $1,085 milliards
-Royalties dans le projet Mutanda Mining, estimés à $380 millions
-Royalties dans le projet Metalkol, estimés à $299 millions
Secteur de l'or
-Permis d'exploitation détenus par la société minière de Moku-Beverendi (PE5047, PE5057, PE12709, PE12710, PE12711, PE12712)
-Permis de recherche détenus la société Sanzetta Investments (PR7500-PR7515)
Secteur du fer: Permis de recherche détenus par la société minière Iron Mountain (PR4977- PR4979 et PR4990-PR5022)
Gertler est aussi accusé par plusieurs ONG et media d'avoir utilisé des prête-noms pour continuer à acquérir des actifs miniers depuis les sanctions, notamment dans le très prisé secteur du cuivre- cobalt dans les 6 mois précédant les élections de fin 2018. L'un d'entre eux serait l'homme d'affaires inconnu Ellie Berros, qui détient aujourd'hui des participations dans des contrats miniers de grande valeur, nommément celui entre la Gécamines et la société Evelyne Investissement. Ce contrat fait l'objet d'une enquête des autorités congolaises.
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