Après Mbuji-Mayi, Kabeya Kamuanga et Miabi, toujours dans la province du Kasaï-Oriental, le président de la République a pris la route de Kabinda, en passant bien sûr par la route de Ngandanjika. Félix Tshisekedi n’a pas voulu prendre l’avion, même si les moyens de l’Etat sont à sa disposition, mais il a préféré vivre de ses propres yeux ce que vivent les populations de ce coin de la République. Il a pris tout son courage en main pour prendre la route, afin de se faire une idée de ce représente les défis en termes d’infrastructures qu’il faut relever. Et il n’a pas eu tort en le faisant !
Surtout qu’en ce 21ème siècle, c’est une honte d’avoir des routes d’une telle qualité. Heureusement que le Gouvernement de la République a lancé le programme de développement à la base de 145 territoires et les Kabindais espèrent que cette fois-ci, la route Kabinda-Mbuji-Mayi sera réhabilitée, mieux reconstruite pour permettre l’évacuation des produits agricoles, afin d’alimenter l’économie de deux provinces, notamment la Lomami et le Kasaï-Oriental. Selon ce programme, chaque territoire aura au moins 10 millions de dollars pour son développement. Certes, le président de la République s’est rendu compte que les défis sont de taille, mais la volonté et les moyens peuvent permettre de les relever. Et ces deux données ne manquent pas pour autant !
Ce difficile voyage du chef de l’Etat lui a permis de se fixer quelques idées dans sa tête. Pour se démarquer de ceux qui l’ont précédé, désormais il ne se fera pas berné ; il va suivre avec lucidité le travail qui y sera fait, surtout à travers le projet « Tshilejelu » afin de soulager tant soi peu la misère de cette population qui a tant souffert. Les Kabindais, à l’instar d’autres populations, demeurent enclavées et manquent d’opportunités.
A ce jour, voyager à Kabinda constitue un parcours de combattant. Et pourtant dans plusieurs pays, le voyage est devenu un loisir, qui est à la portée de tout le monde. La conséquence est visible : les provinces, mieux les milieux ruraux sont abandonnés au profit des centres urbains qui offrent plus d’opportunités. Mais si les provinces reprennent la vie, nombreux sont ceux-là, faute d’avoir trouvé des opportunités en villes, se veront obligés d’y retourner.
Soulignons que le chef de l’Etat et sa suite qui ont quitté Mbuji-Mayi autour de 09 heures, c’est autour de 20h55’ qu’ils sont foulé le sol de la cité héroïque de Kabinda. Une occasion pour lui de voir de ses propres yeux comment les routes de nos provinces, mieux les routes du Grand Kasaï se sont détériorées.
Quelques minutes après, il s’est adressé à la population qui l’attendait depuis les petites heures du matin. Bien avant, le Gouverneur de la province de Lomami a pris la parole pour souhaiter la bienvenue au président de la République. « La population vous promet un soutien massif et total lors des échéances prochaines. Les fils et les filles lomamiennes vous réclament et veulent vous écouter, que Dieu vous bénisse ».
C’est ainsi qu’il a rassuré de la construction des infrastructures, sans oublier de souligner que l’état de nos provinces démontrent d’un abandon total par le pouvoir central. Il a mis en exergue le programme de la santé universelle, qui permettra à la population de se soigner sans trop de peine.
« J’ai entendu vos cris, vos problèmes et vos difficultés. Je vous demande pardon, parce que ça fait trois ans que je n’ai pas foulé mes pieds ici. Cela ne veut pas dire que je vous ai ignoré ou je vous ai abandonné », souligne-t-il, tout en promettant que 2022 et 2023 seront meilleurs.
LEQUOTIDIEN/CC