Dans l’est de la RDC, les combats qui opposent l’armée congolaise et les insurgés du M23 continuent dans la province du Nord-Kivu, frontalière avec le Rwanda. Ce pays est accusé par les autorités de Kinshasa de soutenir le groupe armé rebelle. Ce que Kigali continue de nier. Pour le président congolais, il y a à l’est de son pays une « guerre économique pour la bataille des ressources ». L’est de la RDC est en effet riche en matières premières et les intérêts rwandais dans la zone semblent être largement miniers.
À cause de la tension entre les deux voisins, les autorités de Kinshasa ont demandé la suspension de tous les accords bilatéraux conclus entre la RDC et le Rwanda, y compris celui sur l’or. Extrait côté congolais, le minerai devait être raffiné côté rwandais. L’objectif était de mieux tracer l’or congolais afin de priver les groupes armés de revenus issus de cette filière.
Car le secteur minier congolais est gangréné par la fraude et la contrebande. Le voisin rwandais, petit producteur minier, est souvent accusé, dans différents rapports des Nations unies et/ou d’ONG d’encourager cette filière de contrebande, pour l’or, mais aussi pour le coltan, l’étain, le tantale, juteux matériaux utilisés dans la fabrication de téléphones portables ou ordinateurs.
Selon un acteur minier cité dans un rapport de Global Witness d’avril 2022, « 90% des minerais exportés par le Rwanda ont été introduits illégalement à partir de la RDC ».
Mais au-delà du secteur minier, les échanges entre la RDC et le Rwanda sont énormes, à la fois dans le domaine agricole, commercial ou de service, parfois à sens unique, rappelle Daddy Saleh, expert congolais en économie et développement interrogé par la Radio France Internationale (RFI).
RFI/CC/opinion-info