Le protocole d'accord signé entre l'Union européenne et le Rwanda, le 19 février dernier, sur les chaînes de valeur durables pour les matières premières est très critiqué en RDC. Bien après les condamnations des autorités politico- administratives, c'est le tour des clergés. L'une des voix très écoutées au Congo-Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo dénonce, par ce protocole d'accord, une stratégie de diversion de la communauté internationale.

Dans son homélie lors de la messe en mémoire des victimes de la guerre de l'Est célébrée, samedi le 24 février, Fridolin Ambongo, sans langue de bois, s'est interrogé de nouveau sur l'attitude ambiguë de la communauté internationale face à la crise sécuritaire dans l'est de la République Démocratique du Congo.

Pour lui, il est étonnant de voir la communauté internationale marquer son soutien à l'Ukraine face à la Russie, et à ne pas réagir en faveur de la RDC contre l'agression rwandaise.

" Le silence et l'inaction de la communauté internationale frisent nettement la complicité. En effet, il est inconcevable qu'avec les moyens dont elle dispose, la puissante Organisation des Nations Unies ait échoué à rétablir la paix dans notre pays", a-t-il rajouté.

Le gouvernement de Kinshasa accuse le Rwanda de vouloir faire main basse sur les ressources, minières notamment, de l’Est congolais, une des raisons pour lesquelles, selon lui, Kigali soutient la rébellion du M23, à l’offensive depuis plus de deux ans dans la province du Nord-Kivu, dont elle contrôle de larges territoires.

Grevisse Tekilazaya 



Les Etats-Unis d’Amérique travaillent au rétablissement de la confiance entre la RDC et le Rwanda, deux pays de la région des Grands lacs, dont les rapports se sont détériorés depuis un bon moment.

C’est ce qu’a déclaré l’ambassadrice des Etats-Unis en RDC, Lacy Tamlyn, vendredi 23 février, au terme de son séjour de 72 heures à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

La diplomate américaine a également fait savoir que dans le cadre de la pression sur le Rwanda pour le contraindre à mettre fin à son appui aux rebelles du M23 dans la guerre en RDC, les Etats-Unis ont arrêté leur coopération militaire avec le pays de Paul Kagame.

« Nous avons arrêté l’assistance militaire au Rwanda. Les Etats-Unis ne soutiennent pas l’armée rwandaise, nous ne lui fournissons pas d’armes ni d’équipements », a déclaré Lacy Tamlyn.

Pour les Etats-Unis, des efforts doivent être fournis par les deux pays pour rétablir la confiance entre eux.

« Nous travaillons aussi avec la RDC pour rétablir la confiance », a fait savoir l’ambassadrice américaine en RDC.

radiookapi.net/CC



L'UDPS/Tshisekedi -Union pour la Démocratie et le Progrès social aile Tshisekedi-, parti présidentiel, réclame déjà auprès de l'informateur, Augustin Kabuya, le poste de Premier ministre et celui du président de l'Assemblée nationale.

Dans un reportage du "Journal de l'informateur", exploité par Opinion-info.cd, le délégué de l'UDPS a soutenu que leurs attentes ne vont pas à l'encontre de la Constitution de la République Démocratique du Congo, qui veut que le Premier ministre vienne de la majorité parlementaire.

A l'en croire, l'UDPS, avec soixante-dix députés nationaux et près de cent-trois députés provinciaux, est à la tête de cette majorité recherchée.

"Donc, nous attendons aussi voir l'un des membres de l'UDPS soit président de l'assemblée nationale", a laissé entendre ce délégué.

De son côté, le Président de la République, Félix Tshisekedi a, pour ce qui est de la formation du gouvernement, rassuré l'opinion, au cours d'un point de presse tenu à Kinshasa le jeudi 22 février, que d'ici lundi 26 février, il pourra déjà nommer un formateur si et seulement s'il entrait en possession des conclusions de consultation de son informateur, dès demain samedi 24 février

 Fadi Lendo



Un mois après la majestueuse cérémonie de sa prestation de serment, ayant ouvert son deuxième (et dernier ?) mandat à la tête de la République démocratique du Congo, le Président Félix Tshisekedi était, hier à Kinshasa, face à un parterre des journalistes, triés sur le volet. Le chef de l’Etat a répondu à des préoccupations liées, entre autres, à la crise sécuritaire dans l’est du pays. A ce propos, Willy Kalengayi a volé à très haute altitude, en soulevant une question qui, à mon sens, est de portée hautement stratégique : « avons-nous (la RDC) déjà identifié les vrais Etats et sociétés multinationales (cachés derrière le Rwanda, notre agresseur) avec lesquels négocier (pour recouvrer une paix durable) ? 

Le célébrissime stratège Sun Tzu (L’art de la guerre) enseigne : « Quand vous ne connaissez pas l'ennemi, mais que vous vous connaissez vous-même, vos chances de victoire ou de défaite sont égales. Si vous êtes à la fois ignorant de l'ennemi et de vous-même, vous êtes sûr de vous trouver en péril à chaque bataille. » Est-il évident que nous connaissons-nous, Congolais ? Je résiste à la tentation d’y répondre négativement. 

En effet, nous nous perdons à considérer le Rwanda comme le vrai ennemi de la RDC. Pourtant, pas besoin d’un doctorat en sciences politiques pour savoir que ce pays voisin n’est qu’un paravent tirant partie d’un deal dont la longue chaîne est à élucider. Si l’intérêt est d’identifier les vraies parties prenantes, leurs rôles, leurs motivations, leur agenda dans ce deal aux douloureux effets existentiels sur les Congolais. Sur cette base, il conviendra d’élaborer laborieusement une « réponse stratégique » pour une paix durable rimant avec le développement.   

Qu’il s’agisse du fameux Protocole d’accord sur les chaînes de valeur des matières premières critiques récemment conclu, à Bruxelles, entre l’Union européenne et Kigali (faisant couler passionnément ancres et salives), il est urgent, au-delà du bons sens patriotique, d’écarquiller nos yeux pour voir la réalité cachée, pénible serait-elle, que nous devons prendre en charge. Ceci s’impose pour pratiquer « L'art de la guerre », ici compris comme la démarche de « soumettre l'ennemi sans combat. »

D’autant plus que cette « guerre » dans l’est est loin d’être utile à la RDC. Elle l’est pourtant pour les « autres ». Elle vise à signer la décrépitude des Congolais qui considèrent (à tort ?) le Congo comme notre « propriété ». Dès lors, osons comprendre – sans soutenir – qu’ils se montrent peu humanistes, compatissants, touchés … face à nos millions de morts. Car l’ontologie relationnelle dans laquelle nous nous retrouvons avec « eux » est construite sur base de l’aiguité de leur attention sur les contenus de notre espace.

Dès lors, il y a une responsabilité nationale de nous remettre en cause pour nous connaitre au mieux, rompant avec nos préjugés, nos représentations, notre hauteur ainsi que notre suffisance, pour percer les esprits des « autres » dans un dépassement disposant à les écouter et à les comprendre. Le but étant de construire une « machine infernale » pour les persuader de composer directement avec nous sur nos ressources naturelles. Encore faut-il que, selon leur grille de lecture à satisfaire, nous soyons reconnus comme des interlocuteurs crédibles.

Dans un contexte d’essoufflement de l’Occident, nous avons intérêt de percer le sillage de véritables maitres du monde, les sociétés multinationales, ignorant presque la notion de frontières à laquelle nous sommes si attachés. Pour, à défaut d’y compter nos amis, d’y identifier nos vrais ennemis. Les Etats, y compris les plus puissants, se soumettent à leur diktat.  Il ne faut maitriser leur langage pour échapper à la dissonance. Réformes, transformation organisationnelle, performance, transparence, sécurité juridique, lutte contre la corruption … relèvent aussi des codes de leur langage à bien assimiler. Si la dissuasion n’est pas à négliger, sa portée, à relativiser, est fonction de nos vrais ennemis à identifions nommément.

Lembis Tini (PhD)



Maître Dave Tshangand, l’avocat de l'ancien vice-ministre des ressources hydrauliques et ancien président de la ligue des jeunes du PPRD, Papy Pungu, dénonce ce qu'il qualifie d’acharnement dont est victime Papy Pungu son client. L’avocat demande aux autorités de clarifier la situation de son client "car nous n'avons pas accès à lui ".

"C'est un acharnement. Nous ne savons pas s'il est vivant ou mort, car nous n'avons pas accès à lui. Nous demandons aux autorités de nous dire la vérité sur cette question", a indiqué à ACTUALITE.CD Me Dave Tishangand.

L’avocat avait déjà écrit à plusieurs reprises à l'administrateur général de l'agence nationale de renseignements (ANR) pour solliciter la relaxation de Papy Pungu et avait également dénoncé l'irrégularité de la procédure de son arrestation. Mais jusqu'à présent, aucune réponse de la part des responsables de l'ANR.

Papy pungu a été arrêté le 27 Décembre dans le Haut-Katanga et transféré à Kinshasa alors qu'il se rendait en vacances en Zambie. Il a été empêché de voyager par les agents de renseignements qui l'ont arrêté.

Ivan Kasongo



Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo (RDC) dénonce l’attitude “mensongère” et “manipulatrice” de Paul Kagame, président du Rwanda, accusé d’appuyer le M23 dans l’Est du pays. 

«Sur le plan sécuritaire, la réunion convoquée par le Président João Lourenço, et qui nous mettait aux prises avec nos agresseurs, entre autres,  n'a pas  donné lieu à  des résultats escomptés, parce que chacun est resté campé sur sa position.  Je leur ai réitéré avec force  la position qui est la nôtre. Notre agresseur est parti toujours avec  ses manipulations et mensonges habituels », a-t-il déclaré au cours d'un briefing spécial ce jeudi soir. 

Félix Tshisekedi annonce par ailleurs une autre rencontre avec le président angolais en début de semaine prochaine, sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. 

« Un autre rendez-vous a été proposé par João Lourenço   pour nous rencontrer  séparément. Donc si tout va bien, mardi prochain je serais reçu à Luanda pour le rencontrer, notre champion en matière de paix désigné officiellement par l'Union Africaine comme médiateur dans cette guerre injuste imposée par notre voisin », a ajouté Tshisekedi.

Consulter les deux présidents  séparément était l’option levée par le médiateur de l'UA dans cette crise, le président angolais, pour tenter de désamorcer la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC. 

Bruno Nsaka et Clément Muamba



Félix Tshisekedi a solennellement pris l’engagement de suivre personnellement le cas du journaliste Stanis Bujakera, détenu dans les locaux de la prison centrale de Makala depuis le 14 septembre 2023. Il l’a déclaré ce jeudi devant la presse lors d’un briefing aux côtés du porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya. 

Interrogé sur l’incarcération prolongée de Stanis, le chef de l’Etat estime que notre confrère est sans doute victime du dysfonctionnement de la justice congolaise, qu’il qualifie de “malade” en ce qui concerne le traitement des dossiers. 

“ Pas plus tard qu'aujourd'hui, j'ai posé encore ce problème. Comme je l'ai dit tout à l'heure, notre justice me donne beaucoup de soucis (...). Elle est malade même dans le traitement des dossiers. Je crois qu'il [ Stanis,ndlr ] est victime un peu de ça ”, a indiqué Félix Tshisekedi, répondant à la question du journaliste Jean-Marie Kasamba, avant d’annoncer, dans la foulée, son implication personnelle dans cette affaire pour voir “clair” : “ A cause de leur tergiversation [ des juges,ndlr], peut-être que ce jeune homme est en train de moisir - en prison -. J'ai décidé de fourrer mon nez au moins pour une fois dans cette justice pour en savoir plus dès demain. Et je prendrai la décision qu'il faudra prendre. ”

Une exception, à en croire Félix Tshisekedi. “ Croyez-moi, je n'aime pas le faire. Je n'ai jamais appelé un juge. J'insiste simplement pour qu'ils disent le droit comme il se doit. J'ai besoin d'une justice correcte et efficace (...) ”, a-t-il confessé. 

Stanis Bujakera est accusé d'avoir fabriqué et distribué une fausse note des services de renseignement affirmant que ces derniers avaient tué Chérubin Okende.  Les accusations à sa charge sont notamment la « propagation de faux bruits », « faux en écriture », « falsification des sceaux de l’État » et « transmission de messages erronés et contraires à la loi ». Des accusations que les avocats de Stanis ont toujours rejetées. Une nouvelle audience dans cette affaire est prévue ce vendredi 23 février à la prison Makala. 

actualite.cd/CC



Il y a du bruit dans l’air. Et quand on habite Kinshasa, qui plus est, dans une des communes qui constituent la circonscription de la Tshangu, on en est le témoin oculaire. Un peu comme partout à Kinshasa, les bruits ont frôlé, jusqu’à atteindre la pollution sonore. Cependant que l’artiste pluridisciplinaire Niamba Malafi s’en est inspiré pour créer le concept dit d’abord “Salon des bruits de Kinshasa” puis actuellement “Salon des bruits des villes africaines”.

Il n’y a pas que Kinshasa dans ce cas, dans plusieurs villes africaines, le constat est faisable. Les bruits font partie du quotidien. Mais, cette initiative de Niamba Malafi est une sonnette d’alarme pour dire combien faut-il faire attention ou marche arrière dans le bain des sonorités ci et là, parfois au détriment de sa volonté, et ce, à longueur des journées.

L’essentiel du festival repose sur la lutte contre la nuisance sonore, monnaie courante dans plusieurs villes. L’idée étant d’utiliser l’art pour parler au public. Le salon des bruits des villes africaines est un évènement culturel à la fois scientifique et festif, qui contribue à la dépollution sonore par des actions artistiques et encourage la préservation des sons moins signifiants à travers des formations, créations et prestations artistiques.

Après avoir été tenu à Kinshasa en début janvier 2023 et à Brazzaville en fin janvier de la même année, le salon des bruits des villes africaines a connu sa première à Bujumbura, au Burundi. Il  a eu lieu du 29 janvier au 02 février. L’activité a connu la participation de 1300 élèves sensibilisés sur l'impact de la nuisance sonore, 300 personnes qui ont visité l'exposition sonore, 100 personnes ont assisté à la conférence, 100 personnes ont assisté au Grand Concert.

“Au-delà des enjeux culturels, éducatifs et de santé publique (contribuer à la lutte contre la nuisance sonore), à travers ce projet, le collectif Malafi’arts production avec ses partenaires cultivent également le plaisir d’écoute et de donner la parole à la communauté en initiant le public à l’analyse des œuvres d’art contemporain”, a indiqué Niamba Malafi, l’initiateur.

L’édition de 2024 est en mutation dans l’Afrique de l’Est et l’Afrique Centrale, car, ajoute-t-il, il est indispensable de rassembler l’expertise de différents jeunes africains (médecins, juristes, pasteurs, urbanistes, écologistes, chauffeurs, musiciens, comédiens, auteurs autant que les entrepreneurs en technologie, scientifique et législateurs), pour être en mesure d’imaginer le futur de l’ environnement sonore des villes d’Afrique.

Le Salon des Bruits des villes africaines se veut un grand débat annuel centré sur l’étude de l’environnement sonore, traçant le lien entre la santé, le droit, l’urbanisme, le numérique et les différentes sonorités accompagnatrices de la vie quotidienne de la ville de Kinshasa et d’ailleurs.

Parmi les activités de ce salon figure une exposition sonore dénommée “Écouter la ville”. Le public est appelé à suivre des bruits, sons, musiques photographiées de différents coins et recoins des villes de Kinshasa, Lagos, Kisangani, etc. Pendant 10 minutes, chacun porte des casques et écoute successivement des sons dérangeants et d’autres plus tranquilles.

La narration mêle les sons des activités urbaines, les bruits de fond, les activités humaines, les bruits d’animaux et de la nature, la présence humaine, le langage et la communication, la musique résiliente. Ce projet d'exposition sonore “Écouter la ville” est une annexe du Salon des Bruits de Kinshasa. Il invite chacun à une écoute intime de l'ambiance sonore de différentes villes africaines.

Kuzamba Mbuangu

A Propos

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Ali Kalonga

Directeur de la Rédaction

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