À quelques jours des élections générales en République démocratique du Congo (RDC), le gouvernement a vivement réagi à l'annonce de la création d'une alliance politico-militaire impliquant plusieurs groupes armés, dont la rébellion du M23. Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), s'est joint à Bertrand Bisimwa, le "président du M23", pour présenter cette coalition lors d'une conférence tenue dans un hôtel à Nairobi.
Le gouvernement de Kinshasa considère cette démarche comme une forme d'intimidation envers les citoyens congolais qui s'apprêtent à participer aux élections prévues le 20 décembre 2023. "Ça n'a rien de surprenant. Nous vous disons depuis plusieurs semaines ici que les opposants préparent plus la contestation que les élections", a déclaré Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, lors d'un briefing presse.
Il a souligné que Corneille Nangaa, en tant qu'ancien responsable de la CENI, devrait avoir honte de s'associer à une coalition rebelle. "C'est l'institution qui est chargée justement de travailler pour consolider la démocratie", a ajouté Muyaya.
Se basant sur une déclaration de Corneille Nangaa souhaitant la bienvenue à Moïse Katumbi dans la Grande Orientale, Patrick Muyaya estime que le leader de Ensemble pour la République doit se désolidariser publiquement de Corneille Nangaa.
"Nous vous disions qu'ils sont ensemble contre la République. Moi, je voudrais que Monsieur Moïse Katumbi qui est candidat s'exprime publiquement sur cette question, sinon nous, nous allons conclure. Lorsque Katumbi avait commencé sa campagne en province orientale, Monsieur Nangaa lui a souhaité la bienvenue et a dit de lui tous les biens qu'il a dit, aujourd'hui, nous pensons qu'il y a un complot contre la République qui part du Rwanda. Corneille Nangaa ne s'est pas gêné de s'afficher avec quelqu'un réputé terroriste et qui a dit publiquement son soutien à un candidat qui s'appelle Moïse Katumbi", a-t-il fait remarquer.
En réaction, Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de Moïse Katumbi, a répondu aux déclarations du porte-parole du gouvernement. "J’ai suivi les élucubrations et les mensonges assez déroutants de Patrick Muyaya. (...) Qui est-il pour donner des instructions à Moïse Katumbi, c’est de la mauvaise plaisanterie", a-t-il déclaré.
Kamitatu a souligné que Moïse Katumbi n'était pas en faveur de la violence et a critiqué l'absence de bilan du pouvoir actuel. "Quand on n’a pas de bilan, on invente. On est dans la culture permanente du mensonge", a-t-il ajouté, affirmant que les problèmes avec Corneille Nangaa ne devraient pas être imputés à Moïse Katumbi.
Et d’ajouter: « Quand on n'a pas de bilan, on invente. On est dans une culture permanente du mensonge. On cherche à agresser, à semer la peur. Cela ne trompera plus personne. Une chose est sûre : Corneille Nangaa était votre allié. C'est lui qui a manipulé les résultats de 2018, tout le monde le sait. Aujourd'hui, que vous ayez des différends avec Corneille Nangaa, ne les imputez pas à Moïse Katumbi ».
Le directeur de cabinet de Moise Katumbia également mentionné des selfies pris par Patrick Muyaya avec Paul Kagame, président rwandais, comme un point de critique. "Alors votre problème avec vos anciens amis, vous les traitez et n’associez jamais Moïse Katumbi à cela", a conclu Kamitatu.
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