L'annonce du coup d'État au Gabon a déclenché une vague de réactions également en République démocratique du Congo. Les leaders du coup d'État ont désigné un général comme président de transition après avoir pris le pouvoir à la suite d'élections contestées où Ali Bongo Ondimba, issu d'une famille ayant régné pendant 55 ans, a été déclaré vainqueur.
Claudel Andre Lubaya, député de l’opposition, a tweeté à ce sujet : "Les 64% des gabonais qui avaient prétendument réélu Ali Bongo sont descendus dans la rue pour célébrer avec joie, sa destitution annoncée. Moralité : Tout pouvoir excessif meurt de ses propres excès".
De son côté, le parlementaire Jacques Djoli Eseng'Ekeli, membre de la majorité au pouvoir, a quant à lui commenté : "La pathologie putschiste n'a essentiellement pour antibiogramme que le constitutionnalisme. La thérapie anticipative de la délinquance politique est la politique saisie par le droit."
Pour sa part, Seth Kikuni, entrepreneur et homme politique congolais qui s'était porté candidat aux élections de 2018, a déclaré : "Ali Bongo fait appel aux amis du Gabon. Il est désormais seul, lui qui croyait avoir sa tribu, ses amis et une diplomatie agissante." Il a ajouté: "Les militaires n'aiment pas les politiciens. Ils pensent qu'ils sont indisciplinés, jouisseurs, inconscients etc. Et quand l'occasion se présente, ils n'hésitent pas à se saisir des armes pour faire taire tout le monde. Bienvenue 1965 en Afrique."
Steve Mbikayi, député national membre de la majorité au pouvoir, a pour sa part écrit : "Coup d’ État au Gabon... Les Bongo ont fait la honte de l’Afrique... À chaque pays de renforcer les garde-fous pour se mettre à l’abri de ce phénomène et laisser le jeu démocratique se dérouler dans le respect des règles de l’art."
L'activiste Fred Bauma a commenté : "Une tentative de coup d’état électoral suivie d’un coup d’état militaire, c’est ce qui se passe au #Gabon. Qui blâmer?"
À Kinshasa, les réseaux sociaux ont été pris d'assaut par des rumeurs. Suite à un canular circulant sur une prétendue interdiction de diffusion d'événements liés au Gabon, le Conseil supérieur de la communication et des médias, a rapidement démenti : "Le CSAC... n’a émis aucun communiqué portant interdiction de diffusion des informations sur le Gabon. Le chiffon qui circule est l’œuvre des gens de mauvaise foi et sans scrupule."
Au niveau régional, le Président de l'Angola, João Lourenço, se rendra au Congo-Brazzaville pour des consultations avec son homologue, Denis Sassou Nguesso, sur la situation préoccupante au Gabon.
Ce coup d'État s'ajoute à une série d'événements politiques majeurs en Afrique centrale et suscite des inquiétudes quant à la stabilité de la région.
actualite.cd/CC