Le chef de l'État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a, dans son discours à l'occasion de la célébration du 62ème anniversaire de l'indépendance de la RDC, rendu hommage aux forces armées (FARDC) qui combattent au front les groupes armés et terroristes.
Dans la foulée, tout en s'inclinant devant la mémoire des militaires tombés au front, le président Tshisekedi a dit renouveler sa confiance aux FARDC.
« Tout en m’inclinant devant la mémoire de nos combattants tombés au front, je salue avec force la bravoure des FARDC engagées dans cette guerre pour défendre jusqu’au bout l’unité et l’intégrité de notre territoire national, de même que l’implication appréciable de nos services de sécurité. Je tiens à les féliciter et à leur renouveler toute ma confiance », a dit le président Tshisekedi.
Par ailleurs, le chef de l'État a lancé un appel à la mobilisation générale derrière les Forces Armées.
« Aussi, tout en appréciant à sa juste valeur le soutien manifeste dont notre peuple fait preuve au quotidien à l’endroit de nos forces de défense et de sécurité, je lance un appel solennel à la mobilisation générale, quelles que soient nos divergences par ailleurs, en vue d’intensifier ce soutien populaire sans failles qui fait tant de bien au moral de nos combattants engagés au front », a-t-il indiqué.
En outre, le président Tshisekedi a appelé les jeunes à rejoindre massivement les rangs de l'armée.
« Mon appel s’adresse, d’une manière toute particulière, à notre jeunesse que j’invite à s’enrôler massivement dans les FARDC et dans la police nationale », a lancé le chef de l'État.
À en croire Félix Tshisekedi, c’est dans le même contexte qu'il a chargé le Gouvernement de la République de renforcer les capacités logistiques et matérielles des forces de défense et de sécurité nécessaires pour soutenir leur montée en puissance.
Le chef de l'État a souligné que cette commémoration est aussi l’occasion d’exprimer ses condoléances les plus attristées aux familles éprouvées et la solidarité de toute la Nation aux populations de l’Est du pays, aux déplacés et aux autres victimes des violences et des affres de cette guerre imposée injustement à la RDC.
Jephté Kitsita
Congolais et Congolaises, Combattants de l'indépendance aujourd'hui victorieux,
je vous salue au nom du gouvernement congolais. A vous tous, mes amis qui avez lutté sans relâche à nos cotés, je vous demande de faire de ce trente juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos coeurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et à leurs petits-fils l'histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté.
Car cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd'hui dans l'entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d'égal à égal, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c'est par la lutte qu'elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n'avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang.
Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et sang, nous en sommes fiers jusqu'au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l'humiliant esclavage qui nous était imposé par la force.
Ce fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste ; nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire, car nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou nous loger décemment, ni d'élever nos enfants comme des êtres chers.
Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des « nègres ». Qui oubliera qu' à un noir on disait « tu » non certes comme à un ami, mais parce que le « vous » honorable était réserve aux seuls blancs ?
Nous avons connu que nos terres furent spoliées au nom de textes prétendument légaux qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort. Nous avons connu que la loi n'était jamais la même selon qu'il s'agissait d'un blanc ou d'un noir : accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres. Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses ; exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort même.
Nous avons connu qu'il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les blancs et des paillotes croulantes pour les noirs, qu'un noir n'était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins dits « européens » ; qu'un noir voyageait à même la coque des péniches, aux pieds du blanc dans sa cabine de luxe. Qui oubliera enfin les fusillades ou périrent tant de nos frères, les cachots ou furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d'une justice d'oppression et d'exploitation.
Tout cela, mes frères, nous en avons profondément souffert. Mais tout cela aussi, nous que le vote de vos représentants élus agrée pour diriger notre cher pays, nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre coeur l'oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut, tout cela est désormais fini.
La République du Congo a été proclamée et notre cher pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants. Ensemble, mes frères, mes soeurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur. Nous allons établir ensemble la justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail.
Nous allons montrer au monde ce que peut faire l'homme noir quand il travaille dans la liberté, et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l 'Afrique tout entière.
Nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement a ses enfants. Nous allons revoir toutes les lois d'autrefois et en faire de nouvelles qui seront justes et nobles. Nous allons mettre fin à l'oppression de la pensée libre et faire en sorte que tous les citoyens jouissent pleinement des libertés fondamentales prévues dans la déclaration des Droits de l'Homme. Nous allons supprimer efficacement toute discrimination quelque qu'elle soit et donner à chacun la juste place que lui vaudra sa dignité humaine, son travail et son dévouement au pays. Nous allons faire régner non pas la paix des fusils et des baïonnettes, mais la paix des coeurs et des bonnes volontés.
Et pour tout cela, chers compatriotes, soyez sûrs que nous pourrons compter non seulement sur nos forces énormes et nos richesses immenses, mais sur l'assistance de nombreux pays étrangers dont nous accepterons la collaboration chaque fois qu'elle sera loyale et ne cherchera pas à nous imposer une politique quelle qu'elle soit.
Dans ce domaine, la Belgique même qui, comprenant enfin le sens de l'histoire, n'a plus essayé de s'opposer à notre indépendance, est prête à nous accorder son aide et son amitié, et un traité vient d'être signé dans ce sens entre nos deux pays égaux et indépendants. Cette coopération, j'en suis sur, sera profitable aux deux pays. De notre coté, tout en restant vigilants, nous saurons respecter les engagements librement consentis
Ainsi, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, le Congo nouveau que mon gouvernement va créer sera un pays riche, libre et prospère. Mais pour que nous arrivions sans retard à ce but, vous tous, législateurs et citoyens congolais, je vous demande de m'aider de toutes vos forces. Je vous demande à tous d'oublier les querelles tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser à l'étranger.
Je demande à la minorité parlementaire d'aider mon gouvernement par une opposition constructive et de rester strictement dans les voies légales et démocratiques. Je vous demande à tous de ne reculer devant aucun sacrifice pour assurer la réussite de notre grandiose entreprise.
Je vous demande enfin de respecter inconditionnellement la vie et les biens de vos concitoyens et des étrangers établis dans notre pays. Si la conduite de ces étrangers laisse à désirer, notre justice sera prompte à les expulser du territoire de la République ; si par contre leur conduite est bonne, il faut les laisser en paix, car eux aussi travaillent à la prospérité de notre pays.
L'indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent africain.
Voilà, Sire, Excellences, Mesdames, Messieurs, mes chers compatriotes, mes frères de race, mes frères de lutte, ce que j'ai voulu vous dire au nom du gouvernement en ce jour magnifique de notre indépendance complète et souveraine.
Notre gouvernement fort -national -populaire, sera le salut de ce pays. J'invite tous les citoyens congolais, hommes, femmes et enfants de se mettre résolument au travail en vue de créer une économie nationale prospère qui consacrera notre indépendance économique.
Hommages aux combattants de la liberté nationale !
Vive l'Indépendance et l'unité africaine ! Vive le Congo indépendant et souverain.
Patrice E. Lumumba
Premier ministre
Les FARDC contrôlent à nouveau certains villages qui étaient conquis par les rebelles du M23 dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu).
Cette reprise est intervenue à l’issue des affrontements du mardi 28 juin, dans les groupements Jomba et Kisigari.
Il s’agit des villages: Nkokwe, Ruvumu, Rugarama et Rutakara, précisent les sources militaires.
Alors que les détonations d’armes lourdes et légères se sont tues dans la région située entre Bukina, Mbuzi et Ntamugenga, mardi 28 juin autour de 18 heures locales, jusque ce mercredi matin, les opérations de ratissage se poursuivaient encore dans la zone, indiquent certaines sources militaires dans la région.
Ce triangle des combats est situé à cheval entre les groupements de Jomba et celui de Kisigari.
Le fait d’avoir repoussé cette nouvelle tentative des rebelles a aussi permis à l’armée d’avoir le contrôle total sur Ntamugenga et Rutsiro, dans le groupement de Bweza. Quelques effets appartenant aux rebelles ont aussi été récupérés.
Pour les sources civiles locales, plusieurs villages restent vidés de leurs populations. Les habitants ont fui mardi 28 juin en direction Kalengera, Kako, Rubare et Rutshuru-Centre sur la route nationale numéro 2.
Un élément de la police nationale congolaise et une fille ont été blessés par des éclats d’obus lancés par les rebelles dans l’après-midi à Ntamugenga, indiquent les sources locales.
radiookapi.net/CC
La dépouille de l’ancien premier ministre Patrice Emery Lumumba est arrivée ce mercredi 29 juin 2022 au Palais de la Nation situé dans la commune de la Gombe à Kinshasa.
Sur place, une cérémonie d’hommages au héros national de la République démocratique du Congo est prévue .
Plusieurs personnalités sont déjà présentes au Palais de la Nation, à l’instar du premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, des présidents de deux chambres du Parlement et du président du Mouvement de Libération du Congo (MLC), Jean-Pierre Bemba Gombo.
Cette cérémonie va se dérouler en présence du chef de l’État Félix Tshisekedi et de ses invités. À noter qu’après le Palais de la Nation, la dépouille de Lumumba prendra la direction de la Primature.
Jephté Kitsita
Dans le cadre du soutien au concert de réconciliation de Wenge Musica BCBG 4X4 Tout terrain, l'Asbl Bana Kin a organisé une réception en l'honneur des leaders de cet orchestre, le samedi 25 juin 2022, dans son siège situé à Kalamu au quartier Matonge.
JB Mpiana, Werrason, Didier Masela, Blaise Bula, Adolphe Dominguez accompagné du producteur de cet événement Amadou Diaby, ont répondu présent à cette cérémonie. Ces leaders de Wenge Musica ont partagé un repas et un verre ensemble, symbole de l'unité et de réconciliation.
"Merci à nos grands frères de Bana Kin pour votre soutien. Nous vous attendons le 30 juin au Stade", a dit Adolphe Dominguez.
Pour Godard Motemona, président de l'Asbl Bana Kin, la réunification de Wenge Musica BCBG 4X4 Tout terrain est un bel exemple à suivre et une occasion pour rapprocher davantage les Kinois qui déjà cohabitent aisément dans un brassage culturel sans aucune considération tribale.
"La réunification de Wenge est le symbole de la réconciliation nationale. Ces jeunes gens nous ont donné une leçon de l'unité nationale. Nous devons s'entendre entre nous. Le pays doit évoluer dans l'unité. Le tribalisme doit être banni. Le pays est attaqué, nous devons être unis pour chasser l'énemi. Bana Kin va acheter des billets de ce concert dont 40 % de ces fonds seront alloués aux FARDC.
Pour matérialiser l'accompagnement de l'Asbl Bana Kin au concert prévu le 30 juin 2022, Godard Motemona et les sociétaires de cette association qui défend les intérêts des Kinois ont acheté au total 10.000 billets qui seront offerts à certains Kinois en vue d'y prendre part. La remise des billets aux Kinois se déroulera le mercredi 29 juin 2022, au siège de l'Asbl Bana Kin, situé à Matonge.
Selon l'opérateur culturel et producteur de ce concert, une partie de recettes (40%) que va générer le concert de Wenge Musica 4x4 tout terrain prévu le 30 juin prochain au stade des Martyrs de Kinshasa sera déversée comme soutien aux Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) engagées aux fronts contre les groupes armés à l’origine de l’insécurité dans la partie est du pays notamment les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.
Jordan MAYENIKINI
La rumba congolaise fait l’objet d’une exposition de 58 artistes plasticiens de Kinshasa, Lubumbashi et Bukavu, au Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa, dans l’exposition dénommée “Rumb’art”. Peinture, sculpture, installation, cuivre ou design mobilier, ces artistes se sont exprimés sur ce style de musique caractéristique de la RDC et du Congo Brazzaville.
Portée par la structure RDCongo Terre d’artistes, du peintre et enseignant à l’académie des beaux-arts, Franck Dikisongele, l’exposition rassemble environ une centaine d’œuvres. Cela pour la promotion de cette rumba, inscrite depuis décembre 2021, dans la liste représentative des patrimoines culturels immatériels de l’humanité par l’UNESCO.
« Ce qui m’a motivé, c’est la rumba. La rumba devenue patrimoine immatériel de l’humanité, devenue un truc qui nous échappe mais qui nous appartient en même temps. Ça m’inspire et me motive puisque le patrimoine, c’est quelque chose qui est fluide mais il faut le fructifier », a indiqué Franck Dikisongele, lors du vernissage.
L’exposition “Rumb’art” reste ouverte et gratuite au public, et se déroule dans la période qui court entre le 23 juin jusqu’à la fin du mois de juillet. Elle montre la rumba, prise comme un concept, comme un état d’esprit ou comme une vie, une manière de fructifier la rumba de manière plastique.
Hormis le peintre Franck Dikisongele, cette exposition réunit des artistes tels que Doudou Mbemba, Jean-Jacques Tankwey, Guy Lema, Socrate Lomboto, Catherine Mukamba, Francine Mava, Emmanuel Kashando, Jean-Alain Masela, Bennie Kapesa, Maguy Djuma Yohari, Judith Osiong, Benoît Bafiba, et bien d’autres.
Pour le professeur Henri Kalama, directeur général de l’académie des beaux-arts, cette exposition peut se classer parmi les meilleures organisées sous le thème de la musique. Il s’est dit ébloui par la richesse artistique sur place.
« Je suis ébloui par la couleur, ébloui par le rythme qui se dégage dans toutes ces œuvres, par la richesse de ces artistes. La richesse de l’art, c’est savoir que chaque personne est libre d’aborder un aspect de cette rumba. C’est peut-être l’aspect historique, l’aspect musicalité de la rumba, exprimée par la couleur ou par le rythme », a-t-il dit.
Sur les murs, des tableaux de différentes tailles, représentant des icônes de la rumba telle que Grand Kallé, Papa Wemba, Tabu Ley ou Fally Ipupa ; des instruments de musique, des gens qui dansent, qui sapent ; rappelant l’histoire de ce style de musique ou mettant en exergue sa particularité.
Un festival de rumba dans les arts plastiques
Le promoteur de l’exposition, le peintre Franck Dikisongele, a fait savoir son envie de rendre cette activité un grand festival. Dans l’idée, il devra réunir tous les pays qui chantent la rumba, en Afrique et ailleurs dont Cuba.
« Notre souci est que ça découle à un grand festival avec tous les pays d’Afrique qui chantent “indépendance chacha”. En ce moment, on n’invitera pas que les musiciens mais aussi des artistes de ces pays-là, savoir ce qu’ils pensent de la rumba parce qu’elle ne se danse pas qu’ici au Congo », a-t-il affirmé.
Et d’ajouter :
« Nous voulons, à partir de ce festival, voir aussi des cubains qui viennent ici en tant que plasticiens, hommes de théâtre, qui viennent participer à un festival de la rumba organisé à Kinshasa. C’est une possibilité, d’une manière, de faire de la RDC une destination touristique à travers la rumba ».
La rumba congolaise, inscrite dans la liste des patrimoines culturels immatériels de l’humanité a déjà fait l’objet de nombreuses activités entre concerts, réflexions, film ou exposition. Le festival ivoirien de musique urbaine d’Anoumabo (Femua) avait saisi l’occasion en mai dernier pour mettre la RDC au centre de sa programmation.
Emmanuel Kuzamba
Cinq artistes peintres engagés pour la cause de l'environnement ont sensibilisé, le 27 juin , la population de Goma, chef-lieu de province du Nord-Kivu sur l'importance de préserver le Parc national des Virunga contre l'exploitation du pétrole. Ces activités s'inscrivent dans le cadre de la campagne "Fossil Free Virunga"
Plus d'une cinquantaine des personnes (femmes, jeunes et hommes) ont été sensibilisés avec un seul message : "Nous disons non au pétrole chez nous, nous vivons de l'agriculture, de la pêche et de l' élevage ,laissez nous vivre".
Selon les organisateurs, cette activité est aussi une occasion de lancer un message fort au Président de la République et à son gouvernement.
"Ils doivent retirer les licences d'exploitation du pétrole dans le Parc des Virunga et retirer l'appel d'offres aux enchères des entreprises des fossiles en RDC", a expliqué Justin Mutabesha, militant de la campagne Fossil Free Virunga.
Pour rappel, la Campagne Fossil Free Virunga est lancée depuis plusieurs années en RDC pour lutter et de démanteler l’économie des combustibles fossiles, de demander des comptes à ceux à qui profite la cupidité des entreprises de combustibles fossiles, et de bâtir un monde où le bien-être de la planète et l’intérêt général passent avant toute chose.
En claire, cette campagne demande au gouvernement de la RDC d’arrêter immédiatement les activités d’exploitation pétrolière dans le Parc des Virunga en annulant tous les permis d’exploitation délivrés en 2005 et de protéger les écosystèmes fragiles tout en dénonçant les violations des droits de l’homme, et en répondant aux préoccupations liées aux changements climatiques.
Auguy Mudiayi
Pour la neuvième fois, le Festival International de Cinéma de Kinshasa (Fickin) offrira son hospitalité aux cinéphiles, acteurs du secteur et autres curieux. Le programme, tablé sur huit jours, du 2 au 9 juillet, prévoit en plus des projections des films, des ateliers, des colloques et des prestations musicales.
Il se tiendra à l’académie des beaux-arts le 2 et le 3 juillet puis à l’Institut Français de Kinshasa du 5 au 9 juillet entre 10h et 22h. Quelques activités sont également prévues à la plateforme contemporaine. Septante-quatre (74) films ont été retenus par le comité de sélection pour cette édition sur plus de 270 soumis.
Les films retenus sont répartis entre 45 de fiction, longs et courts-métrages ; 17 films documentaires, longs et courts-métrages ; et 12 films d’animation. Ils proviennent de 34 pays dont la RDC qui compte 15 films. Les colloques tourneront autour du thème : « Pour qui produire ? », une remise en question qui interpelle les auteurs et producteurs des films congolais.
Les ateliers seront des moments pédagogiques qui seront centrés sur la formation en direction photos, sur les films d’animation, sur le jeu d’acteur et sur l’écriture d’un scénario. Des prestations musicales qui se joindront au festival seront données par Gally Garvey, El Georges ou encore Fred Kabeya.
Parrain de cette édition, le Directeur Général de l’académie des beaux-arts, le professeur Henri Kalama Akulez, a relevé lors d’une conférence de presse, la nécessité d’utiliser le cinéma pour communiquer sur l’image du pays.
« Le cinéma, qui est une partie des productions culturelles, nous permet de nous définir, de nous vendre de manière positive, de montrer ce qu’on voudrait que les gens retiennent de nous. C’est ce que les Sud-africains, les Ghanéens, les Nigérians essaient de nous vendre, c’est ce que nous essayons à travers ce Fickin, de créer cette culture de l’image ».
Pour qui produire ?
Le constat fait par les cinéastes et autres analystes du secteur, est que les productions cinématographiques des Congolais sont très peu consommées par les Congolais et beaucoup plus ailleurs. C’est sur base de cela que les organisateurs ont choisi de réfléchir dans les colloques de cette édition, sur cette thématique.
Le directeur du Fickin, Ephraïm Buyikana, a indiqué que la thématique remet en question tout le secteur du cinéma qui peine sur plusieurs angles.
« Le cinéma congolais souffre de beaucoup de problèmes. On doit se mettre autour d’une table et réfléchir sur pourquoi, pour qui on produit, pourquoi doit-on produire un film et à qui cela est destiné. Ça sera une tribune de remise en question sur notre façon de produire des films », a-t-il dit.
L’initiateur du festival, Tshoper Kabambi, indique que ces rencontres serviront à conscientiser les cinéastes congolais à produire pour un public congolais dans un premier temps.
« La plupart de jeunes africains produisent pour l’étranger, raison pour laquelle le marché ne se crée même pas. Si nous savons pour qui nous produisons, nous allons créer des mécanismes pour la consommation », affirme-t-il.
Il ajoute que les participants à ces assises partent sur base de nombreux problèmes. Le développement du secteur cinématographique passe par la résolution de certains problèmes dont la distribution :
« On part sur base de plusieurs problèmes, notamment le problème de financement que nous allons évoquer, le problème de distribution, on va parler de problèmes de matériels pour la fabrication même du film. A tous les niveaux de l’industrie du cinéma en RDC, il y a des problèmes que nous allons évoquer ».
A ces propos, le professeur Henri Kalama pense que les premiers consommateurs du cinéma congolais devraient être des Congolais parce qu’ils en sont propriétaires du contenu, en comparaison avec les films nigérians qui sont beaucoup consommés localement.
Emmanuel Kuzamba