L'Agence Congolaise de Presse (ACP) et l'agence belge Belga ont signé un accord de coopération le 5 avril 2023 en Belgique, à Bruxelles.
Le contenu de cet accord est tel que les deux agences vont désormais échanger gratuitement les contenus informatifs qu'elles produisent. Il s'agira des textes, des images tout comme des vidéos.
Cet accord précise que ce contenu sera « strictement limité à celui sur lequel l'agence qui envoie a le droit d'auteur et les droits lui permettant d'exercer cet échange, en vue de permettre à chaque partie d'enrichir sa production éditoriale ».
Les deux agences ont également convenu d'assurer la formation du personnel et d'échanger du matériel. Cette formation prendra également en compte la conception et la gestion de l'agenda ainsi que la mise en place d'un fil d'actualité.
Elle aura pour finalité de permettre à l’agence congolaise de produire une information répondant aux attentes d’une clientèle plus large, en observant les conditions de fiabilité, de rapidité, d’objectivité et de qualité exigées dans le traitement de l’information par les agences de presse, et de relever le défi de refaire sa renommée, en tenant compte de l'évolution technologique, par la valorisation de sa production afin d’en faire un véritable produit de marché.
Ce partenariat prévoit également la cession, par la partie belge, de matériel technique.
Immédiatement après la signature, l'agence belge a remis un lot de matériel audiovisuel composé d'appareil photo-vidéo high-tech.
Notons que l'ACP était représentée par Bienvenu Marie Bakumanya alors que la partie belge, par le président du Conseil d'administration de Belga, Patrick Lacroix.
C'était en présence du conseiller en communication de la Présidence de la République démocratique Congo, Guillaume Modimola.
MD
La MONUSCO a officiellement fermé jeudi 6 avril, sa base militaire située à Kamango, dans la chefferie de Watalinga à environ 80 kilomètres au nord-est de la ville de Beni au Nord-Kivu. Cette base a été établie il y a plus de dix ans pour contrer la menace que représentaient les terroristes des ADF.
Ainsi, les autorités de Watalinga ont par conséquent réceptionné les installations et équipements laissés par la MONUSCO qui se retire de la zone à la faveur de la paix et de la sécurité revenues, conformément au plan de transition qui prévoit une sortie graduelle et responsable de la Mission onusienne de la RDC.
Profitant de cette occasion, le chef de la chefferie de Watalinga, Mwami Saambili Bamukoka a salué la présence de la MONUSCO qui, à l’en croire, a largement contribué à l’amélioration de la situation sécuritaire dans la zone.
« Nous avons un sentiment de reconnaissance pour le travail abattu par les différents contingents qui se sont succédé ici. Nous pouvons dire que la situation sécuritaire est relativement calme. Nous faisons partie du territoire de Beni. Alors que les autres entités continuent à être menacées, chez nous, c’est un peu calme. Nous pouvons dire que la situation est un peu sous contrôle », a-t-il dit.
Par ailleurs, la société civile/Forces vives noyau de Watalinga a salué la contribution de la MONUSCO au retour à la paix dans la zone.
« Notre population est agricultrice. Elle peut désormais aller jusqu’au fin fond de notre territoire pour pratiquer l’agriculture. Pour le moment, les menaces sécuritaires sont minimes. Nous félicitons aussi les FARDC, conjointement avec l’UPDF [armée ougandaise], qui ont travaillé avec la MONUSCO au niveau de notre chefferie et qui ont permis ce temps de paix et de sécurité que la population est en train de savourer aujourd’hui », a déclaré Odette Zawadi Nganda, présidente de cette structure citoyenne.
Le colonel David Ipanga, commandant du 2103e régiment des FARDC basé à Kamango, a dit sa reconnaissance à la MONUSCO pour son « appui technique et logistique certain », outre l’aspect sécuritaire.
David Mukendi
Des artistes, accompagnés de la mascotte des IXe Jeux de la Francophonie, ont réalisé, vendredi 7 avril, des spectacles à l’Université pédagogique national (UPN), à Kinshasa.
Ils ont voulu ainsi susciter l’engouement et l’adhésion de la population à ces prochains jeux.
Ces activités ont consisté à la danse de la mascotte, aux chorégraphies des artistes qui se sont étendues au croisement de l’avenue Libération, ex 24 novembre et route Matadi.
Pour Lisa Ndungu, étudiante à l’UPN, a promis de ne pas rater les Jeux de la Francophonie.
« Les IXe Jeux de la Francophonie représente beaucoup pour les jeunes. Je compte participer », a-t-elle assuré.
Alors que la conseillère du directeur des Jeux de la Francophie, Véronique Kayembe, a encouragé les étudiants de l’UPN à s’engager pour prendre part à ces jeux :
« Nous voulons que nos étudiants participent à ces Jeux. Plusieurs ont postulé pour être bénévoles à ces Jeux et on va en sélectionner plusieurs parmi les 6 mille qui ont envoyé leurs CV ».
De son côté, le superviseur de la Commission animation périphérique, Eric Mpoyi a invité les étudiants à faire la promotion des Jeux de la Francophonie.
« Nous saluons la mobilisation des étudiants de l’UPN de pouvoir nous rejoindre dans cette mission de promouvoir les Jeux de la Francophonie. Les jeunes, c’est la jeunesse. Nous sommes là pour sensibiliser plus de jeunes à pouvoir participer à ce projet qui va faire rayonner la RDC », a-t-il déclaré.
La prochaine étape de ces activités de sensibilisation est la commune de Limeté ainsi que les communes de la Tshangu.
Les IXe Jeux de la Francophonie se tiendrons du 26 juillet au 6 aout 2023 à Kinshasa.
radiookapi.net/CC
Une guerre de palais, qui ne dit pas son nom, a élu domicile au sommet de l'Institut National de Préparation Professionnelle (INPP), occasionnant un climat délétère entre le Directeur général, Godefroy Tshimanga, et le Président du Conseil d'administration, Jean-Marie Lukulasi.
Cadre de l'AFDC-A de Modeste Bahati, président du Sénat, Jean-Marie Lukulasi est accusé d'exécuter un plan consistant à dépouiller Godefroy Tshimanga de ses prérogatives de Directeur général et de l'isoler de la gestion de l'INPP au profit du Directeur général adjoint, Kayembe Nsumpi, lui aussi cadre de l'AFDC-A.
Dans un document administratif, signé dans la confusion totale par le PCA Lukulasi, celui-ci soutient, en vertu de l'article 16 des statuts de l'INPP, qu'en l'absence du Directeur général, son adjoint devrait s'occuper de la supervision du secteur technique des activités de l'établissement ; de la supervision du secteur administratif de l'établissement ; de la supervision des relations avec les partenaires multilatéraux et bilatéraux ; et de la liquidation des dépenses à caractère social ou de fonctionnement ne dépensant pas 10.000$ et qui requiert célérité.
Ce à quoi s'oppose farouchement Godefroy Tshimanga dans sa correspondance du 3 avril dernier, par laquelle il a répliqué avec autorité à la décision du transfert de ses prérogatives envers son adjoint.
Dans cette correspondance, Tshimanga a administré une leçon administrative à Lukulasi en lui faisant comprendre que les attributions confiées à son adjoint, en se fondant non pas sur les dispositions statutaires mais plutôt sur une résolution prise au cours de la réunion extraordinaire du 30 décembre 2022, sont aussi biaisées qu'elles ne reflètent pas la loi.
« Les attributions du Directeur général et son adjoint sont définies par les dispositions légales pertinentes... j'attire l'attention de votre autorité que cette volonté exprimée par le législateur devrait être de stricte application, et toute tentative de modification des statuts de l'INPP par le Conseil d'administration, consacre l'illégalité et l'irrégularité », a martelé le DG Godefroy Tshimanga, nommé par ordonnance présidentielle mi-novembre dernier.
Un soubassement légal qui ne semble pas suffisant pour le clan AFDC-A, déterminé à faire de Tshimanga une marionnette, quitte à se rebeller contre la décision du président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Claudine Ndusi, ministre de l'Emploi, Travail et Prévoyance sociale, tutelle de l'INPP, a aussi joué sa partition dans cette rébellion. Haut-cadre de l'AFDC-A, Ndusi s'est offerte le luxe de ne pas convier le Directeur général à des réunions importantes ayant trait à la gestion et à l'avenir de l'INPP
Le dernier cas en date est la réunion technique 28 mars dernier avec l'Agence française de développement. À cette réunion, tout le monde (PCA, DGA, les membres du Conseil d'administration) a été associé autour de la ministre Claudine Ndusi à l'exception de Godefroy Tshimanga.
« Le Directeur général a appris l'organisation de cette réunion par la presse », assure un de ses proches.
Cet autre fait paraît tout aussi invraisemblable. Depuis sa nomination, Tshimanga n'a jamais pris possession du bureau du DG de l'INPP jusqu'à ce jour. Le même Patrick Kayembe Nsumpi, qui assurait l'intérim à la tête de cet établissement public jusqu'à la nomination de Tshimanga, refuse de libérer les locaux réservés au Directeur général, situés au siège de l'INPP à la 6 ème Rue Limete.
Provisoirement, le DG Godefroy Tshimanga a érigé son bureau à la 11ème Rue Limete dans les locaux réservés au Directeur provincial.
« Cette situation handicape le fonctionnement et fait retarder la signature de plusieurs milliers des brevets des stagiaires ayant déjà fini leur formation », ont confié des agents de cet établissement public.
opinion-info/CC
Neuf (9) mètres de largeur et 4 mètres de hauteur, c’est la taille de cette peinture dite fresque murale, réalisée pour sensibiliser sur les élections à venir en RDC, période chaude et d’incertitude, mais qui doit se dérouler dans la paix pour le bien de tous. L’œuvre montre un bus au point de départ et différents passagers qui entrent. Symbole du processus électoral pris comme un voyage et qui inclut tout Congolais malgré nos différences. C’est un appel au vivre-ensemble, à la non violence active avant, durant et après les élections en RDC.
La fresque murale a été réalisée avec le concours de 10 artistes de l’Académie Kivu Arts (AKA), entre le 8 et le 11 mars dernier. Elle est située au rondpoint ULPGL, en diagonal du marché des mamans vendeuses de fruits. C’est au quartier Keshero, un site public à forte affluence étant populaire et entouré des écoles, églises, universités, marchés, sociétés, firmes, hôpitaux, hôtels, stade des jeunes. Les estimations de la fréquence journalière de fréquentation du coin est de plus de 20 000 personnes, 10 000 motos et 5 000 véhicules par jour.
« C’est un dessin qui touche directement les lettrés et les illettrés, ce qui n’ont pas eu le temps d’étudier et les intellectuels. C’est ça la force du dessin. C’est à un endroit où il y a une fréquence de passage de gens assez élevée. Dans des bus, en moto, à pied ; c’est une artère principale avec une grande visibilité par les passants », a indiqué, à ACTUALITÉ.CD, Thierry Vahwere croco, artiste visuel et cofondateur d’AKA.
Les élections sont donc prises comme la destination de ce voyage dans un bus en commun qui nécessite une semence de paix et de démocratie tout au long du chemin. Cette route passe par le recensement, l’enrôlement, le découpage électoral, le dépôt de candidatures, la campagne électorale, les opérations et le déroulement du vote, le dépouillement et la publication des résultats. Voire jusqu’à la remise-reprise.
La fresque murale est sur le mur pour une durée indéterminée. Elle est aussi une initiative de sensibilisation des jeunes à jouer un rôle actif dans l’organisation et la mobilisation de leurs pairs au niveau provincial afin de lutter contre diverses formes de violence par leur capacité à agir, également par l’appropriation et le leadership dont ils font preuve en matière de consolidation de la paix.
« Lors des manifestations, revendications, tensions dans la ville de Goma, nous retrouvons des jeunes manifestants jetant des pierres, des pneus brûlés sur la route et avec des messages sur cette route. La peinture murale servira d’information, formation et rappel en temps réel à toute la population de la ville de Goma d’adopter un comportement responsable et non violent face aux enjeux de l’heure », peut-on lire dans le rapport final de la réalisation de cette peinture murale.
Cette action s’inscrit dans la suite du projet Vijana Pamoja Jenga Inchi (Vipaji) qui, en juin 2022, avait déjà consisté à la réalisation de 5 fresques murales à différents lieux de la ville de Goma pour faire passer le message d’éducation environnementale, de paix et réconciliation, de participation citoyenne des jeunes. Elles ont été réalisées à ULPGL, à Katoyi, au Cercle sportif, au Bureau de la CAFOD et à Nyiragongo.
Emmanuel Kuzamba
Les Kimbanguistes ont organisé ce jeudi 6 avril, à travers la RDC, des défilés et des cultes pour marquer la première célébration de la Journée du Combat de Simon Kimbangu et de la Conscience Africaine.
En fait, par l’ordonnance numéro 23/042 du 30 Mars fixant la liste des jours fériés légaux en RDC, le 6 avril est devenu la Journée du Combat de Simon Kimbangu et de la Conscience Africaine. La RDC compte ainsi 10 jours fériés légaux.
A Lubumbashi (Haut-Katanga), une marche a été organisée par des Kimbanguistes de cette ville pour saluer la reconnaissance par l'Etat congolais du combat du prophète Simon Kimbangu. Les Kimbanguistes ont ainsi arpenté les avenues pour saluer cette reconnaissance de leur père spirituel.
A Kindu, dans la province du Maniema, les fidèles kimbanguistes ont organisé une caravane dans les grandes artères de la ville pour manifester leur joie et « dire merci au Président de la République pour cette considération envers leur chef spirituel et représentant légal ».
Parti de la tribune centrale de Kindu, la caravane a chuté à la paroisse Kisolokele où un culte est organisé pour toute la journée, explique le révérend Kabali Amsini Risasi, inspecteur provincial et représentant intérimaire de l'église Kimbanguiste.
Ce culte a connu la participation des membres du gouvernement provincial, de la mairie et plusieurs curieux.
radiookapi.net/CC
Le soutien qu'elle apporte à la création par l'aide à la production et par des activités de renforcement dans la durée fait de la Plateforme Contemporaine, un des principaux opérateurs culturels de la ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
Ainsi, dans le cadre de sa mission, la Plateforme Contemporaine, par le biais de sa Directrice exécutive, Dada Kahindo, a dévoilé aux artistes des différentes disciplines qu'elle accompagne voilà douze ans, son nouveau programme qui s'étend jusqu'en 2026.
Pour ce faire, Dada Kahindo a confié à la presse que, cet accompagnement est subordonné à la soumission des projets qui est déjà en cours, jusqu'en 2024.
Elle a, par la même occasion, souligné que pour cet accompagnement, un accent particulier va être mis sur les résidences de création presque inexistantes.
Tout en rappelant que la Plateforme Contemporaine a accompagné le théâtre, la danse et la musique qui sont des arts vivants, la Directrice exécutive, Dada Kahindo, a souligné que les deux disciplines précitées rencontrent d'énormes difficultés.
"Nous allons aussi donner de la place à la photographie suite au constat que les créateurs des arts vivants l’associent beaucoup, tout comme la vidéo", a indiqué Dada Kahindo.
Il convient de préciser que le quota de 70% accordé aux projets portés par les femmes sur l’ensemble des soumissions attendues.
Sur ce point, Dada Kahindo a précisé qu'il y a rien discriminatoire. Cette décision, a-t-elle ajouté, part d’un constat selon lequel, qu’en douze ans d’activités, la Plateforme Contemporaine a accueilli que quatre projets de femmes.
"La nécessité de mettre l’accent sur l’accompagnement féminin s’est imposée suite aux progrès significatifs de deux dames qui aujourd'hui évoluent très bien", a dit la Directrice exécutive Dada Kahindo.
Partant donc de cette expérience, la Plateforme Contemporaine a résolu de privilégier la gent féminine afin d'avoir autant des femmes.
D'après Ben Tezangi, chargé de l'administration de la Plateforme Contemporaine, le Centre Culturel Plateforme Contemporaine / Commune de Barumbu; le Théâtre des Intrigants / Commune de Ndjili; les Tarmac des Auteurs / Commune de Kitambo; les Ateliers Losa / Commune de Ngaliema; et le Centre Culturel Congolais Le Zoo / Commune de la Gombé sont des espaces culturels partenaires qui accueilleront le programme des résidences des projets pour 2023 et 2024.
Les activités de la Plateforme Contemporaine sont financées par 111111, Fondation Baudouin et Segen family foundation.
Serge Mavungu
"Nous ne vivons qu'avec les arbres qui restent", se désespère Eugène Omokomi, la mine défaite en contemplant une parcelle de la forêt centrafricaine de Mbata, son "foyer", décimée par l'exploitation industrielle du bois et les coupes illégales.
Ce pygmée aka de 55 ans vit à Mbata depuis son enfance, une commune forestière de la région de la Lobaye, à 110 km au sud de Bangui, la capitale centrafricaine.
A Mbata, près de 40% des habitants sont des pygmées akas, un peuple de nomades traditionnellement chasseurs-cueilleurs et une minorité ostracisée dans ce pays d'Afrique centrale parmi les plus pauvres du monde.
Installés depuis des siècles dans la forêt qui subvenait à tous leurs besoins (nourriture, vêtements, pharmacopée...), ils se sont sédentarisés ces dernières décennies dans des villes et villages où la cohabitation avec d'autres ethnies est difficile.
Régulièrement victimes de discriminations, les Akas sont relégués dans les couches les plus pauvres, souvent dans des huttes en branchage à la lisière de villages bâtis en dur.
En 2018, une Encyclopédie des Pygmées Aka (éditions Peeters) estimait que 100.000 d'entre eux vivaient encore dans cette forêt dense et humide d'Afrique centrale, entre le sud de la Centrafrique et le nord des deux Congo. Mais leur habitat et leur mode de vie sont menacés par la déforestation.
- "en danger" -Selon le Global Forest Watch, la Centrafrique a perdu 193.000 hectares de forêts primaires humides entre 2001 et 2021, soit 21% de sa perte totale de couvert arboré.
A Mbata, c'est flagrant: depuis l'arrivée de la première des compagnies forestières au début des années 1980, les conditions de vie des Akas se sont dégradées. Ils avaient déjà été déracinés du cœur de la forêt dans les années 1940, dans le cadre de politique de sédentarisation imposée par la puissance coloniale, la France.
"Les arbres qui produisent des fruits, permettent aux légumes sauvages de pousser ou de cueillir les chenilles (essentielles dans l'alimentation des Akas), ont été coupés, nous sommes en danger", déplore Eugène Omokomi.
Au campement aka, à l'ombre de sa case en feuilles de palmier, Pauline Ndakpema, 70 ans, se souvient du temps où sa famille vivait en forêt. "Je trouvais facilement des légumes sauvages comme les yetoum" (ou gnetum), raconte-t-elle avant d'ajouter: "Aujourd'hui, ils sont de plus en plus rares".
Igname sauvage, tarots et autres tubercules sont aujourd'hui "très difficiles" à trouver. Comme le gibier. "Avant, il rôdait autour du campement mais on n'en voit plus", se désole la septuagénaire.
"Avant, je pouvais cultiver mon champ juste derrière la maison", explique aussi Mme Ndakpema, qui déplore l'appauvrissement du sol et le changement climatique en raison de la déforestation. Il lui arrive aujourd'hui "de rester cinq jours seule sans manger" quand sa famille doit aller chasser plusieurs jours, toujours plus loin en forêt.
A quelques centaines de mètres du campement, des tas de planches de bois se détachent des hautes herbes aux abords d'une clairière parsemée de souches d'arbres fraîchement abattus par des bûcherons clandestins.
"C'est notre seul moyen de vivre", lance l'un deux qui opère sur ce site avec six autres. "On ne travaille que la nuit", précise-t-il.
"Même pour se soigner c'est difficile, les clandestins abattent aussi les arbres médicaux et nous n'avons pas d'argent pour aller à l'hôpital", se désole Paul Mbambali, un cultivateur.
Dans la lutte contre les coupes illégales, un cadre du ministère des Eaux et forêts, sous couvert d'anonymat, déplore un "problème de sous-effectif et de véhicules" pour traquer les clandestins.
- Exil - La population pygmée "ne vit que de chasse, de pêche, et de la cueillette. Son mode de vie dépend essentiellement de la forêt", explique Lopez Dacko, président de l'Alliance pour le développement de l'environnement et de la culture des pygmées akas.
Certains sont même poussés à l'exil au Congo ou en République démocratique du Congo (RDC) voisins.
"Maintenant, ils sont obligés de traverser la rivière Oubangui pour trouver une forêt dense satisfaisante" en RDC, alerte M. Dacko, qui s'inquiète de la baisse de la population aka à Mbata.
Au cœur de sa pépinière, Irack Mayewokoa, président du Comité villageois pour la protection des ressources naturelles, arrose des centaines de boutures de différentes espèces d'arbres, dont certaines en danger comme le Sapelli (habitat privilégié des chenilles). Car "il lui faut un siècle pour grandir."
"Nous avons plus de 3.000 plants pour le reboisement", détaille ce trentenaire, mais il est inquiet: il manque de financements pour son projet.
AFP avec ACTUALITE.CD/CC