Le bureau de l’Assemblée nationale a tranché. À l’issue de l’examen des candidatures pour les postes du bureau définitif, seule Clotilde Mutita, présentée par Ensemble pour la République, le parti de Moïse Katumbi, a été retenue pour occuper le poste de rapporteur adjoint. Ses concurrentes, Christelle Vuanga et Gracien Iracan, ont été écartés, mettant fin à plusieurs jours de spéculations sur l’arbitrage du bureau.
Cette décision consacre la montée en puissance d’Ensemble au sein de la majorité, tout en révélant la mainmise de la coalition présidentielle sur les postes stratégiques de l’hémicycle.
Dans le même temps, Aimé Boji Sangara, unique candidat à la présidence de la chambre basse du parlement, s’achemine sans encombre vers son élection. Sa candidature, portée par la majorité parlementaire, a été validée sans opposition. Une formalité, selon plusieurs observateurs, qui y voient la confirmation du contrôle total de la coalition au pouvoir sur l’institution.
Si cette configuration assure une stabilité politique à court terme, elle soulève aussi des interrogations sur la place laissée aux voix dissidentes au sein du Parlement. Les équilibres internes, entre fidélité à la majorité et aspirations des forces alliées, devraient continuer d’animer les coulisses de l’hémicycle dans les jours à venir.
Patrick Kitoko
À l’occasion du 50ᵉ anniversaire de l’indépendance de la République d’Angola, célébré ce mardi 11 novembre, le Ministère des Affaires étrangères de la RDC -République démocratique du Congo- a adressé un message empreint de fraternité et de solidarité au peuple et au Gouvernement angolais.
Dans son communiqué, la diplomatie congolaise salue « la victoire du peuple angolais dans sa quête de liberté, d’unité et de souveraineté », soulignant la portée historique de cette journée pour toute la région.
Le Ministère met également en avant « les liens d’amitié, de solidarité et de coopération » qui unissent depuis plusieurs décennies les deux nations voisines, partenaires engagés pour la paix, la stabilité et le développement en Afrique centrale et australe.
Réaffirmant la volonté du Gouvernement congolais d’approfondir les relations bilatérales entre Kinshasa et Luanda, le communiqué insiste sur la nécessité de « renforcer la collaboration au service des peuples respectifs », dans un contexte régional marqué par de nombreux défis communs.
Ce message s’inscrit dans la continuité d’une relation historique entre la RDC et l’Angola, deux pays dont les destins demeurent étroitement liés par la géographie, la culture et une coopération politique et économique en constante évolution.
Patrick Kitoko
Le carrefour de Pompage, entre les communes de Ngaliema et de Mont-Ngafula, est un passage obligé pour des habitants de plusieurs quartiers populeux, dont Mbudi, Mazal, Salongo, Lutendele, Kimbwala. Fréquemment embouteillé, il a été dégagé, samedi dernier par le commissaire divisionnaire de la police ville de Kinshasa, Israël Kantu, accompagné de ses éléments.
Ce carrefour laissait craindre le scénario macabre du marché Matadi-Kibala où des accidents de route causant des dégâts parmi les vendeurs des marchés « pirates ». Israël Kantu a sur le champ ordonné que tous les marchands dégagent la chaussée pour laisser place à la fluidité, en attendant d'autres mesures.
« Quelles que soient les raisons, on ne peut pas permettre de tolérer l'anarchie sur ce carrefour. Il faut prévenir le danger en nous souvenant du drame survenu à Matadi Kibala où un accident a emporté plusieurs vies des petits commerçants qui vendaient le long de la route faute de marché. Nous devons parler avec les autorités municipales pour qu'une solution soit trouvée. Mais en attendant, tout le monde doit d'abord libérer la route pour fluidifier la circulation », at-il dit.
Cette opération a été perçue comme un soulagement pour les passagers qui ont salué le dynamisme du commissaire divisionnaire de la police de la capitale.
« Nous sommes contents de voir pour la première fois un commandant de police de la ville visiter Pompage. C'est exceptionnel et ce qui l'a fait aujourd'hui est à relever dans la mesure où il est inquiétant de voir des mamans et des enfants vendre des douleurs et autres articles exercer leurs négoces sans crainte d'être tamponnés ou écrasés par les véhicules obligés de se frayer un chemin. Nous exigeons qu'on leur trouve un lieu qui leur servira de marché pour épargner des vies ici », a dit un passager d'un taxi.
Dans ce point chaud de la capitale, les embouteillages sont devenus le quotidien de ces nombreux Kinois qui, pour la plupart, sont obligés de quitter leurs domiciles aux petites heures matinales pour espérer en sortir le plus tôt possible. De nombreux marchands occupent impunément et sous le regard impuissant des agents de l'ordre du sous-commissariat de ce coin, tous les trottoirs et même la chaussée de toutes les routes qui convergent sur ce carrefour. Pire, ils ont installé leurs étales en dessous du saut de mouton y solidement. Les motards et les véhicules de transport en commun y stationnent faute de parkings. Les agents commis à la régulation de la circulation semblent, de l'avis de certains usagers de la route, avoir abandonné leur travail pour se confier à la tracasserie des motocyclistes.
Samyr LUKOMBO
L’affaire Roger Lumbala Tshitenga, ancien ministre, député national et sénateur de la République démocratique du Congo, s’ouvre ce mercredi 12 novembre 2025 devant la Cour d’assises de Paris (France). Selon le document de presse du Parquet national anti terroriste (PNAT) parvenu à la rédaction de ACTUALITE.CD, les audiences se tiendront chaque jour avec un verdict attendu le vendredi 19 décembre 2025.
Toujours selon le PNAT, 85 personnes sont citées à comparaître, dont 35 témoins et 6 experts judiciaires. Par ailleurs, 34 victimes se sont constituées parties civiles, parmi lesquelles 6 personnes morales. L’accusé Roger Lumbala Tshitenga, détenu provisoirement, a été renvoyé devant la Cour d’assises par un arrêt de mise en accusation du 28 février 2024, pour les faits suivants :
Complicité de crimes contre l’humanité
Il est reproché à Roger Lumbala de s’être rendu complice de crimes contre l’humanité commis entre le 1er juillet 2002 et le 31 décembre 2003 sur le territoire de l’ancienne Province orientale notamment à Bafwasende, Isiro (Haut-Uélé) et Mambasa (Ituri). Ces faits auraient été commis dans le cadre des activités du RCD-N, groupe armé qu’il dirigeait durant la guerre civile congolaise. Il lui est reproché d’avoir donné des ordres ayant conduit à des tortures et actes inhumains à l’encontre de plusieurs civils ; fournit un soutien logistique et matériel aux auteurs des exactions ; et omis de prévenir ou de réprimer les crimes commis par les combattants placés sous son autorité.
D'après la documentation, cette absence de réaction aurait permis la commission et la répétition de crimes massifs, parmi lesquels : exécutions sommaires de civils ; tortures et viols constitutifs d’actes inhumains ; pillages et vols ; réduction en esclavage, y compris sexuel, de plusieurs victimes, notamment des femmes et des jeunes filles.
Selon toujours la documentation, les faits auraient été inspirés par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux, exécutés dans le cadre d’un plan concerté visant les populations civiles des zones occupées par le RCD-N et le MLC.
Ces crimes sont prévus et réprimés par les articles 212-1, 213-1, 213-2, 121-6 et 121-7 du Code pénal français, ainsi que par les articles 689 à 689-11 du Code de procédure pénale.
Participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes contre l’humanité
Roger Lumbala est également poursuivi pour participation à une association de malfaiteurs entre juillet 2002 et décembre 2003, en République démocratique du Congo, dans le but de préparer la commission de crimes contre l’humanité. Le parquet reproche à l’accusé d’avoir noué une alliance politique et militaire avec Jean-Pierre Bemba, impliquant la commission de tels crimes pour accéder au pouvoir.
Cette alliance, revendiquée publiquement par Lumbala dans le journal La Colombe Plus du 12 octobre 2002, se serait matérialisée par : la venue de Jean-Pierre Bemba à Isiro fin 2002 ; la mise à disposition de troupes ; le partage de territoires ; Et la planification d’opérations militaires conjointes.
Ces faits sont punis par les articles 212-3, 213-1 et 213-2 du Code pénal, ainsi que par les articles 689 à 689-11 du Code de procédure pénale. Selon le dossier de presse consulté par ACTUALITE.CD, "pour ces faits, l’accusé encourt une peine de réclusion criminelle à perpétuité ".
Un procès salué par les ONG de défense des droits humains
Plusieurs organisations non gouvernementales nationales et internationales se sont constituées parties civiles dans cette affaire. Parmi elles figurent :la Clooney Foundation for Justice (CFJ), TRIAL International, Minority Rights Group (MRG), Justice Plus, et le Programme d’assistance aux pygmées (PAP-RDC).
Ces organisations saluent l’ouverture de ce procès après deux décennies d’attente, y voyant une étape majeure vers la justice pour les victimes, notamment les communautés autochtones pygmées.
Clément MUAMBA
Après une année passée à l’étranger, Dany Banza Maloba, ancien ambassadeur itinérant du Président Félix Tshisekedi et autorité morale du parti Avenir du Congo (ACO), a regagné Kinshasa, marquant ainsi son grand retour sur la scène politique nationale.
Cette réapparition intervient dans un contexte marqué par des tensions internes au sein de certaines sphères du pouvoir. En effet, Dany Banza avait, à plusieurs reprises, exprimé des critiques à l’égard de quelques collaborateurs du chef de l’État, notamment Kahumbu Mandungu Bula et Lisette Kabanga Tshibwabwa, qu’il accusait d’avoir orchestré un complot politique contre lui.
Malgré ces différends, le leader de l’ACO maintient des relations cordiales avec le Président Félix Tshisekedi, qu’il continue de présenter comme son guide politique. Selon son entourage, sa loyauté envers le chef de l’État demeure intacte.
Dans les prochains jours, Dany Banza prévoit une tournée politique dans le Grand Katanga, qui s’étendra sur les provinces du Haut-Katanga, du Lualaba, du Haut-Lomami et du Tanganyika. Cette initiative, selon son équipe, vise à renouer le contact avec la base et à raviver l’élan de mobilisation populaire autour du projet de société porté par le Président de la République.
Prosper Buhuru
L’un des points les plus sensibles du processus de paix entre la République démocratique du Congo et le M23-AFC reste l’échange de prisonniers. C’est sur cette question que se concentre désormais la médiation qatarie, dans le cadre des discussions de Doha et du suivi de l’Accord de Washington signé le 27 juin 2025.
Lors de la quatrième réunion du Comité mixte de surveillance de cet accord, tenue sous l’égide de l’État du Qatar, les participants ont reconnu des progrès notables dans la mise en place du mécanisme d’échange de prisonniers, l’un des engagements majeurs pris par les deux parties. Ce mécanisme, négocié à Doha et soutenu par les États-Unis et l’Union Africaine, a été officiellement signé en septembre 2025. Le CICR -Comité international de la Croix-Rouge- y joue le rôle d’intermédiaire neutre chargé de la vérification et de la libération sécurisée des détenus.
Cependant, la mise en œuvre de ce dispositif reste partielle. Selon les sources proches du processus, des désaccords persistent sur les critères de libération, notamment concernant les détenus soupçonnés de crimes graves. Ces divergences ont contribué à ralentir l’application du cessez-le-feu et à fragiliser la confiance entre Kinshasa et le M23-AFC.
Malgré ces obstacles, la médiation qatarie et les partenaires internationaux saluent le maintien du dialogue. Le Comité mixte a réaffirmé son soutien au processus de Doha, estimant que l’échange de prisonniers constitue une étape clé pour restaurer la confiance et consolider la paix dans l’est de la République démocratique du Congo.
Les discussions se poursuivent à Doha afin de surmonter les blocages techniques et politiques. Pour les médiateurs, la réussite de cet échange serait un signal fort en faveur d’une paix durable, ouvrant la voie à la poursuite des négociations sur les autres volets de l’accord.
Prosper Buhuru
L’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, a rencontré, mardi 04 novembre 2025, les Présidents Félix Tshisekedi, Paul Kagame et William Ruto, en marge du deuxième Sommet mondial pour le développement social. Objectif : relancer les négociations de paix entre le Gouvernement congolais et le M23-AFC, au point mort depuis plusieurs jours.
Le Qatar et le médiateur américain redoublent d’efforts pour obtenir une avancée concrète avant la fin du mois de novembre, jugé décisif. Si les délégués des deux camps sont déjà présents à Doha, les discussions butent encore sur la question de la restauration de l’autorité de l’État dans les zones sous contrôle de la rébellion pro-rwandaise.
Malgré les divergences, les contacts diplomatiques se poursuivent, nourrissant l’espoir d’un accord politique avant la fin du mois, qui pourrait ouvrir la voie à un futur partenariat économique régional entre Kinshasa et Kigali.
Prosper Buhuru
À Kinshasa, deux tendances esthétiques gagnent du terrain : les injections pour éclaircir le teint et le BBL (Brazilian Butt Lift), une chirurgie destinée à augmenter le volume des fesses. Popularisées par les réseaux sociaux et certaines célébrités, ces pratiques séduisent une partie de la jeunesse féminine en quête d’un idéal de beauté moderne. Aujourd’hui, nous avons interrogé les kinois à ce sujet. Baladeur.
« Je ne suis pas très partant, car ces produits contiennent des substances dangereuses pour le corps humain », confie un homme, rencontré devant son kiosque au centre-ville. Il estime que ces produits (injections pour le teint) peuvent provoquer des troubles hormonaux, des maladies de peau, et parfois des cancers.
Même constat du côté du BBL, souvent pratiqué clandestinement ou dans des conditions précaires. Fabrice Nzinga, quadragénaire et mécanicien souligne « Certaines femmes vont jusqu’à risquer leur vie pour ressembler à des modèles (influenceuses) des réseaux. Ce n’est pas normal. »
Ces pratiques s’appuient sur un imaginaire de la beauté véhiculé par les médias internationaux : teint clair, formes généreuses, silhouette dite « parfaite ». Pourtant, pour une grande partie de la population, ces standards ne reflètent ni la culture ni les valeurs congolaises. « Il faut se contenter de ce que nous sommes, tels que le créateur nous a faits », plaide Monsieur Nzinga qui appelle aussi à une campagne de sensibilisation de masse autour des risques potentiels.
Plus loin, au rond-point des huileries, Jean-Claude, conducteur de taxi-moto, est plutôt catégorique. « Une femme doit rester naturelle. Ce n’est pas dit que si tu transformes ton corps, mariage te sera à porter des mains. Non. Il faut que le gouvernement interpelle tous ceux qui détruisent la masse avec ces pratiques » a-t-il soutenu.
Pour Welcome Ngimbi, journaliste, il est temps d’encourager l’acceptation de soi plutôt que la recherche de transformations artificielles.
« Il faut apprécier ce que l’on est, être fier de son corps. Tout ce qui est artificiel comporte des risques, parfois graves. Ces opérations et produits peuvent provoquer des infections ou des complications à long terme. Il faut sensibiliser les jeunes femmes à ces dangers », déclare-t-il.
Par ailleurs, Welcome Ngimbi préconise des solutions naturelles et accessibles. Notamment des exercices comme la planche ou le gainage qui permettent de renforcer le corps sans danger pour la santé.
De son côté, le juriste Roland Mboyo interpelle les autorités congolaises. Il estime que le gouvernement doit mettre en place un cadre strict pour réguler ces pratiques.
« Le ministère de la Santé doit agir pour protéger la population. Il faut s’assurer que les médecins qui font ces opérations sont réellement spécialistes, savoir comment ils procèdent et interdire ces pratiques tant qu’elles ne sont pas maîtrisées ici. Si rien n’est fait, nous risquons de voir apparaître des maladies que nous ne pouvons pas maîtriser, des malformations chez les jeunes filles et même des problèmes génétiques chez les enfants à naître », prévient-il.
Entre désir de plaire et besoin d’appartenance, les Kinois restent partagés. Mais une chose est claire : pour la majorité, les injections pour le teint et le BBL ne sont pas synonymes de beauté, mais de danger et d’aliénation.
Cléopâtre Iluku









