Certes l’abbé Fortunat Mbayo, membre de la cellule de communication de l’Assemblée épiscopale de la province ecclésiastique de Lubumbashi, a fait une mise au point à la presse mercredi 18 mai sur les commentaires qui ont envahi la toile concernant les visées politiques du clergé en réunissant des leaders de l’ancienne province du Katanga démembrée. Pour le prêtre, il s'agit d'une "démarche purement citoyenne".

Mais les faits sont têtus. L'archevêque métropolitain de Lubumbashi, Fulgence Muteba, a bel et bien organisé un forum politique du 17 au 20 mai sous couvert du forum pour l'unité et la réconciliation des Katangais.

Comme s'inquiète maître Hubert Tshiswaka, le discours d'ouverture du prélat catholique est revenu plusieurs fois sur des concepts de "peuple katangais", "fils et filles du Katanga", l'unité katangaise", "l'identité katangaise", "la dignité katangaise" et "la fierté katangaise".

Ce fait porte à croire à la consécration de la "katanganité", un phénomène inacceptable. En d'autres termes, Mgr Muteba prône la notion de l'ivoirité qui engendre la violence.

Ensuite la date d'ouverture et de clôture choisies, le 17 mai et le 20 mai: le 17 mai est la date anniversaire de l'entrée d'un conglomérat d'aventuriers (dixit Laurent Kabila) à Kinshasa. C'est la date du renversement du régime de Mobutu par les armées régulières du Rwanda et de l'Ouganda sous le label de l'AFDL. Tandis que le 20 mai est la date anniversaire du MPR, parti-Etat omnipotent et étouffant. C'est tout un programme !

Enfin les leaders de l’ancien Katanga se querellent pour la course au pouvoir, essentiellement entre le camp Kabila et les partisans de Katumbi. Les habitants du Haut-Lomami, du Haut-Katanga, du Lualaba et du Tanganyika n’ont rien avoir dans les inimitiés du tandem Kabila-Katumbi.

Bref, ô ironie, les participants de ce forum politique évoquent « la renaissance du Katanga ». Pour rappel, l’ancien Katanga a été démembré en quatre provinces distinctes conformément à la Constitution de 2006. Et pour y revenir à la province du Katanga, il faut réviser la Constitution. Rien n’est moins sûr !

Ali Kalonga 

 

 

 



Il s’est tenu ce mercredi à la Cour Constitutionnelle, la cérémonie de remise et prise entre Dieudonné Kaluba Dibwa, président sortant et le juge Corneille Wasenda N’songo, qui assume désormais l’intérim. Ce, en attendant l’organisation des élections par ses pairs afin d’élire un nouveau président.

Pas de déclaration à la presse, mais devant l’assistance, Dieudonné Kaluba Dibwa a remercié tous les membres de son cabinet pour leur franche collaboration durant son mandat. Ce, avant d’encourager tout le monde à demeurer positif dans la vie.

Écarté à l’issue du tirage au sort organisé le 10 mai de l’année en cours Dieudonné Kaluba s’en va après seulement une année passée à la tête de la Haute Cour.

Makambo Bernetel



Le gouverneur militaire de la province de l’Ituri, le lieutenant-général Johnny Luboya Nkashama, a rassuré, mardi, que l’état de siège décrété par le Président de la République n’est pas un échec, au cours du briefing de presse qu’il a animé conjointement avec le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya Katembwe.

Selon cet officier supérieur chargé du commandement des opérations militaires en Ituri, les efforts déployés par les FARDC pour le rétablissement de la paix et de l’autorité de l’Etat dans cette province, en proie à l’activisme des groupes armés, sont fort remarquables au regard de la mission en trois phases leur confiée, à savoir : la sécurisation de la ville de Bunia, la réouverture des grands axes routiers (RN 27 et 4) et la récupération des grandes agglomérations occupées par ces derniers.

A ce jour, a-t-il affirmé, les deux premières phases sont accomplies par nos forces armées qui ont sécurisé la ville de Bunia et rétabli le trafic routier sur les grands axes, tandis que la dernière est en pleine opération.

Celle-ci a permis d’éloigner et de chasser ces groupes armés de leurs centres d’intérêt, les rendant ainsi en errance, a-t-il souligné avant d’évoquer quelques difficultés dans les opérations étant donné que certains groupes sont constitués des compatriotes congolais, particulièrement la CODECO, dont il a estimé l’effectif entre 8.000 à 10.000 éléments.

« Soyons dans l’unité et la cohésion nationale », a lancé le lieutenant-général Johnny Luboya Nkashama, dans son message de résilience aux FARDC et à la population, avant de solliciter l’accompagnement de toute la communauté nationale à soutenir les troupes loyalistes afin de neutraliser les différents groupes armés et terroristes sur lesquels l’armée loyaliste exerce une forte pression militaire.

Tout en saluant le rôle joué par la Police nationale congolaise (PNC) dans les opérations de sécurisation des agglomérations récupérées par les FARDC, le gouverneur militaire de l’Ituri a exprimé son optimisme quant au retour de la paix dans cette partie du pays.

Pour sa part, le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya a rassuré de la détermination de Kinshasa à combattre l’ennemi et à ramener la paix dans la province de l’Ituri.

« Nous avons été affectés particulièrement par les massacres que continuent de subir nos compatriotes innocents de la part de ces groupes barbares mais cela n’ébranle en rien notre détermination comme gouvernement à ramener la paix à tout prix dans cette partie du territoire national », a-t-il déclaré.

Stéphie MUKINZI M & ACP/CC



L’armée ougandaise va retirer ses troupes dans l’Est de la République démocratique du Congo, a annoncé mardi la haute hiérarchie de l’UPDF après une opération conjointe avec les FARDC contre les ADF depuis la fin de 2021. Ce retrait interviendrait dans deux semaines.

« L’opération Shujaa cessera officiellement dans environ 2 semaines selon notre accord initial », a tweeté le commandant des forces terrestres ougandaises Muhoozi Kainerugaba – également fils de Museveni – qui précise que « cela devait durer 6 mois. À moins que je reçoive d’autres instructions de notre commandant en chef ou CDF (chef des forces de défense), je retirerai toutes nos troupes de la RDC dans 2 semaines ».

Dans le cadre des opérations conjointes avec les FARDC pour combattre les rebelles islamistes des ADF – originaires de l’Ouganda – 1.700 militaires de l’armée ougandaise (UPDF) ont été déployés sur le territoire congolais. Des sources militaires et sécuritaires signifiaient qu’il s’agissait des militaires des forces spéciales et de l’infanterie de l’UPDF déployés avec leur artillerie et blindés. À l’instar de la MONUSCO, ce déploiement a constitué la plus grande intervention étrangère au Congo depuis plus d’une décennie.

État de siège, un an « inutile »

Les forces ougandaises, bien que déployées sur le sol congolais en fin d’année dernière, leur présence entrait dans le cadre de l’état de siège décrété par Kinshasa pour pacifier l’Est de la RDC. Un an plus tard, la décision de Tshisekedi semble ne pas glaner les résultats escomptés.

En un an, la situation s’est dégradée dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. « Nous pensions que le siège mettrait un terme aux ‘‘tracasseries’’, mais en fait c’est bien pire », déclare un responsable de la société civile, sous couvert d’anonymat. Il déplore qu’à présent, « les exactions militaires ont lieu à ciel ouvert et en toute impunité ».

Selon le baromètre de Kivu, le nombre de morts lors d’attaques a plus que doublé dans la région. Martin Fayulu, principal opposant de Félix Tshisekedi, estime que le régime instauré dans ces régions constitue une « souffrance atroce pour le peuple congolais ». Il préconise le déploiement d’une unité « tout au long de nos frontières à l’est du pays ».

« Etat de siège : Un an de tâtonnements inutiles et de souffrance atroce pour le peuple congolais. La #RDC a besoin des institutions légitimes et d’une armée nationale digne de ce nom. Une unité devra être déployée tout au long de nos frontières à l’est du pays », soutenait Martin Fayulu.

Vers la fin de l’état de siège malgré tout ?

Le Président de la République, Félix Tshisekedi a annoncé la tenue dans les prochains jours, d’une table ronde devant décider de l’avenir de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

Cette décision a été prise lors d’une réunion élargie qu’il présidée mercredi 04 Mai à la cité de l’union africaine et fait suite du rapport lui soumis par le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde en plus du mémorandum des présidents de caucus des élus provinciaux

Au cours de cette réunion qui est intervenue à 48 heures de l’an un de cette mesure sécuritaire spéciale, il était question de faire au chef de l’État, un rapport détaillé de la récente mission effectuée par le chef du gouvernement dans les provinces sous état de siège.

Selon le service de communication de la présidence, l’initiative de la convocation d’une table ronde devant décider de l’avenir de l’état de siège a été saluée par le caucus des députés du Nord-Kivu et de la province de l’Ituri qui attendent des prochaines assises des propositions concrètes pour ramener la paix dans cette partie du pays.

La Commission Défense et Sécurité de l’assemblée nationale et du sénat a promis quant à elle d’apporter tout son appui pour la réussite de ladite table ronde.

« Avec cette convergence des vues, tout porte à croire que les prochaines assises pourront déboucher sur de bonnes pistes devant permettre de pacifier l’est de la RDC », rapporte la même source.

Il sied de rappeler que l’état de siège a été prorogé pour la 23e fois de suite mardi dernier par le Parlement. A cette occasion, le speaker de la Chambre basse du Parlement, Christophe Mboso, avait expliqué la nécessité d’autoriser cette énième prorogation de l’état de siège avant l’évaluation de cette mesure exceptionnelle comme décidé par les élus du peuple.

Stéphie MUKINZI M



"Je ne porte pas sur mes mains le sang Mzee, à qui je suis resté fidèle et loyal jusqu'à la mort et même après celle-ci". 

C'est la déclaration faite par le colonel Eddy Kapend, le mardi 17 mai 2022, à l'occasion de la commémoration de la journée nationale "de la Révolution et des Forces armées de la République démocratique du Congo", journée qui marque le renversement du régime Mobutu par Mzee Laurent Désiré Kabila.

Devant la presse, il a affirmé que l'opinion a été trompée et lourdement manipulée par les ennemis du peuple congolais pour cacher la vérité et le sacrifier au sujet de l'assasinat de celui qu'on a surnommé, non sans raison, de "soldat du peuple".

Le colonel Eddy Kapend a saisi cette occasion pour exprimer sa disponibilité à servir sa nation, derrière la vision du président de la République et chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi, à prêter mains fortes aux efforts déployés par ce dernier pour pacifier la RDC en général, particulièrement sa partie Est.

"En ce qui me concerne, je ne ménagerai aucun effort pour répondre à l'appel de la patrie, derrière le chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi, dont la volonté ne fait l'ombre d'aucun doute, pour sortir le pays de l'insécurité qui sévit à l'Est, consolider l'unité du pays afin d'engager le pays dans l'exaltante œuvre de la réconciliation nationale", a-t-il indiqué.

Parlant  du forum sur la réconciliation des Katangais qui se tient actuellement au Haut-Katanga, l'ancien membre de la sécurité rapprochée de feu président Laurent Désiré Kabila a affirmé que la vraie réconciliation est au niveau national, pas réduite à une province. Il a mis en garde contre une réconciliation sur fond des calculs politiciens.

Avant de clore son propos, Eddy Kapend a proposé que le forum sur la réconciliation des Katangais qui se tient à Lubumbashi puisse élargir son thème et le reformulant de la manière suivante :  "Frères et sœurs un jour, frères et sœurs toujours, avec tous les Congolais".  Une façon pour lui d'insister sur l'unité nationale, plutôt que celle d'une communauté donnée.

Arrêté et transféré à la prison centrale de Makala au lendemain de l'assassinat de Mzee Laurent Désiré Kabila en 2001, Eddy Kapend a recouvré la liberté le 8 juin 2021, à travers une grâce présidentielle de Félix Tshisekedi signée au mois de décembre. Condamné à la peine capitale le 7 janvier 2003, pour « attentat, tentative de coup d’État, complot, association de malfaiteurs, disparition d’armes de guerre, abandon de poste, trahison », Eddy Kapend a passé 20 ans en prison avant sa libération.

Orly-Darel Ngiambukulu



Les chefs d'antenne du Fonds Forestier National (FFN) au Nord-Kivu, Lualaba, Tanganyika et Tshopo ont été suspendus depuis le 13 mai 2022 pour "malversations financières et coulage des recettes".

D'après le directeur général du Fonds forestier, Honoré Mulumba, c'est plus de 500 millions FC qui ont été détournés par ces chefs d'antennes.

"Au mois d'avril, nous avons envoyé une équipe d'audit là-bas qui a trouvé qu'il y avait beaucoup de détournements. Nous étions donc obligé de suspendre tous ces chefs d'antenne qui vont rejoindre la direction générale pour contrôle. L'impunité est arrivée à un niveau où on ne peut pas supporter. Nous sommes en train de mettre de l'ordre", a dit Honoré Mulumba.

Et de préciser : "C'est plus de 500 millions FC détournés. Certains ont même ouvert des comptes bancaires parallèles. C'est très grave ça".

Le Fonds forestier national est un établissement public à caractère technique et financier, sous tutelle du ministère de l'environnement et de développement durable.  Il a pour rôle d'assurer le financement des opérations de reboisement, d'aménagement forestier et de toute autre opération de nature à concourir à la reconstitution du capital forestier sur toute l'étendue de la RDC.

Bienfait Luganywa



Le parti politique Nouvel Elan de l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito a annoncé, mardi 17 mai, son désengagement de la structure dite « Bloc patriotique ».

Le porte-parole de ce parti de l’opposition, Albert Mukulunudu, soutient cette démarche et accuse certaines plateformes du bloc patriotique de jouer le double-jeu :

« Nous rejetons le fameux bloc patriotique parce qu’il ressemble à l’Union sacrée. Et puis il ne dispose d’aucun acte constitutif et regorge en son sein les auteurs du hold up électoral du 30 décembre 2018 ».

Il dit avoir constaté que certains membres du Bloc Patriotique jouent le double jeu pour affaiblir la lutte menée par Lamuka en vue d’obtenir des réformes institutionnelles.

Albert Mukulunudu a également démenti les rumeurs sur l’adhésion du Nouvel Elan à l’Union sacrée, plate-forme soutenant le pouvoir en place.

Pour lui, Nouvel Elal continue d’exiger des reformes consensuelles pour un processus électoral démocratique, transparent et apaisé, tel que prôné par Lamuka.

Le Bloc patriotique est composé de forces politiques et sociales de la RDC dont le Front commun pour le Congo (FCC), la coalition LAMUKA, les laïcs catholiques (CALCC) et protestants (MILAPRO).

radiookapi.net/CC



Beaucoup de chrétiens catholiques espéraient que la canonisation des bienheureux Isidore Bakandja et Anuarite Nengapeta se déroulerait pendant la visite en juillet du Pape François. Cependant, cela n’est pas inscrit dans l’agenda du souverain pontife.

« Cela ne dépend pas du voyage du pape. Il y a des conditions pour qu’un bienheureux soit proclamé saint. Il y a des miracles qui ont été attestés et qui sont sous étude. Il faudra que toutes ces questions arrivent à Rome, que le processus soit finalisé », a déclaré le Cardinal Fridolin Ambongo, au cours d’un space, une conversation audio en direct sur Twitter, avec des journalistes.

Catéchiste laïc, Isidore Bakanja (1885-1909) est reconnu par l'Église catholique comme étant un martyr de la foi. Il a été béatifié par le pape Jean-Paul II  en 1994. Sa fête liturgique est célébrée le 12 août.  De son côté, Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta née en 1939  a été assassinée en 1964 en martyre de la pureté. La religieuse des sœurs de la Sainte-Famille a été béatifiée à Kinshasa par le pape Jean-Paul II le 15 août 1985 lors de son voyage au Zaïre. 

La canonisation, c’est-à-dire, la déclaration officielle et définitive de la part de l'Église catholique et des Églises orthodoxes, reconnaissant les deux figures de l'Église du Congo comme des « saints » prendra encore du temps.

« Nous regrettons que cela ne coïncide pas avec la visite du pape, mais cela est une autre chose », a dit le Cardinal qui ne perd pas espoir. 

Et d’ajouter : 

« Nous ne désespérons pas. Cela peut être une raison pour un deuxième voyage du pape au Congo, pour la canonisation de nos bienheureux. C’est notre souhait. Mais les dossiers ne sont pas prêts ».

Contexte 

Le Pape se rendra en RDC au Soudan du Sud du 2 au 7 juillet. Ce sera le premier voyage du souverain pontif (85 ans) au Congo-Kinshasa. Le dernier séjour d’un pape à Kinshasa remonte à août 1985. Jean-Paul II avait passé deux jours au Zaïre. Aujourd’hui, la RDC est une place forte du catholicisme en Afrique avec environ 40% de la population qui serait catholiques. L'Église est d’ailleurs quasi omniprésente dans la vie publique. De l’indépendance du pays en passant par la Conférence nationale souveraine aux récentes luttes pour les élections crédibles, les évêques sont toujours impliqués d’une manière ou d’une autre dans la vie publique. L’église est également très présente dans l’appareillage scolaire à travers des écoles dites conventionnées.

actualite.cd/CC

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Ali Kalonga

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