Cela fait exactement 32 ans, ce mardi 12 octobre 2021, depuis la disparition de l’artiste musicien, compositeur et chanteur François Luambo Lua Ndjo Makiadi dit Franco, décédé en 1989 en Belgique, à Mont-Godinne, à l’âge de 51 ans. En 33 ans de carrière, Franco a marqué de ses empreintes la rumba congolaise dont il est devenu l’un de grands maîtres. Il est considéré comme un des fondateurs de la musique congolaise contemporaine.
Né en 1938 à Sona-Bata, le fondateur du TP OK Jazz est considéré comme initiateur d’un influent courant de la rumba congolaise, une école qui a inspiré plusieurs autres musiciens.
« Je suis le seul musicien africain à avoir exercé mon métier trente ans durant sans me détacher de l’orchestre que j’ai créé, ni du style qui fait le cachet du groupe. J’en suis fier et je remercie le Bon Dieu de m’avoir donné une vie aussi remplie », disait-il.
Franco et son orchestre ont participé, en 1974, au festival Zaïre 74, tenu à l'occasion du mythique combat de boxe entre Mohamed Ali et George Foreman, à Kinshasa, au stade Tata Raphaël. Son plus grand succès est le titre « Mario », sorti en 1985, dans lequel il raconte l'histoire d'un gigolo qui vit chez une femme plus âgée. Ce titre a été repris par le groupe musical sénégalais Africando en 2006.
Franco est décoré, en 1976, comme Officier de l'Ordre national du Léopard. Il fait partie en 1977, du FESTAC 77, un festival des cultures et arts noirs et africains qui se tient à Lagos, au Nigeria, et réunit près de 60 pays. À Kinshasa, l’avenue Bokassa a été rebaptisée en octobre 2019 du nom de Luambo Makiadi. Une statue a également été érigée en son honneur à la place des artistes, au rond-point Victoire.
À l’occasion des activités commémoratives du 31ème anniversaire du décès de Franco Luambo Makiadi, en 2020, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, avait promis d’ériger un monument dans la commune de Limete pour rendre hommage aux figures emblématiques de la Rumba congolaise dont Franco Luambo Makiadi, Tabu Ley Rochereau et Verkys Kiamwangana.
Emmanuel Kuzamba
Le collège culture, art et question religieuse de la présidence de la République, avec la commission nationale chargée de la reconstitution des archives et patrimoines culturels en RDC, organise un colloque scientifique international sur le retour du patrimoine culturel africain sous le thème : « la reconstitution des biens culturels et renaissance africaine ». Il se tiendra à Kinshasa, du 1er au 4 décembre prochain, au Musée national de la RDC.
Dans un point de presse tenu ce vendredi, Théo Tshilumba Kabeya, conseiller du chef de l’Etat en matière de la culture, a reconnu l’urgence de la question sur la reconstitution du patrimoine africain et congolais.
« La question est très préoccupante pour le moment et nous ne pouvons pas y aller comme tout le monde, c’est-à-dire discuter, parler comme ça, il faut coordonner et surtout la réflexion. C’est pourquoi nous faisons appel aux professeurs d’universités, aux chercheurs qui vont se joindre à nous pour qu’ensemble nous puissions réfléchir sur la question et envoyer des recommandations au Président de la République. Nous ne faisons pas cela tout seul, cela avec le ministère de la culture », a-t-il dit.
Et d’ajouter :
« D’ici le mois de février prochain, le mandat du chef de l’Etat à l’Union Africaine va s’arrêter. Il ne faut pas atterrir de n’importe quelle manière, c’est pourquoi au niveau du collège culture, art et question religieuse que le président a mis en place à la présidence, nous avons pris l’initiative de tenir un colloque international. C’est international parce que nous avons fait appel aux Congolais, aux Africains, aux Occidentaux ».
La question de la restitution des œuvres d’art africaines ramenées en Europe, comment les faire profiter à la nouvelle génération, la sûreté des conditions d’accueil dans les pays d’origine, les lois sur la protection du patrimoine, l’état des lieux des musées devant accueillir les objets dans leurs pays d’origine, l’implication des États concernés dans cette démarche, ces questions qualifiées de troublantes et angoissantes seront traitées dans le colloque dans près de 2 mois.
Emmanuel Kuzamba
La 3ème édition de « Laboratoire Kontempo », placée sous le thème « Kinzozi, réinvestir les perspectives », a débuté ce vendredi 8 octobre avec une introduction sur le projet et un débat ouvert avec quelques artistes.
Des échanges s'ensuivent depuis samedi 9 octobre à l’académie des beaux-arts, lundi 11 octobre au siège de la plateforme contemporaine, mercredi 13 octobre à la planète culturelle Esi Esimbi et le vernissage de l’exposition d’art contemporain se fera jeudi 15 octobre au Musée national de la RDC.
L’exposition ira jusqu’au 15 novembre prochain. Le projet « Laboratoire Kontempo », qui remet en question les structures communes du pouvoir postcolonial et les tendances dominantes des scènes artistiques contemporaines internationales, réunira des artistes, des spécialistes, des chercheurs de Kinshasa, de Berlin et autres, dans un espace expérimental, transdisciplinaire analogue et numérique pour relater et scruter les diverses perspectives sur la notion du « contemporain ».
Lydia Schellhammer, artiste visuelle et une des initiatrices du projet, a dit que le travail de cette édition sera une suite du travail sur les traces coloniales constatée lors de l’édition précédente. « C’est comme une suite de l’année passée où nous avons plus travaillé sur les traces coloniales qu’on trouve à Kinshasa, notamment dans la scène artistique. On s’est limité au constat. Et cette année, on s’est dit qu’on ne peut pas rester dans le constat, on doit proposer des manières pour dépasser le problème qu’on a constaté. Kinzonzi, c’est pour nous une manière de collaborer entre des cultures sans retomber dans les structures coloniales. Donc, sans tomber dans l’incompréhension, dans la domination culturelle des uns sur les autres mais travailler en égalité », a-t-elle dit.
Une édition prolongée jusqu’en 2022
Cette troisième édition ira jusqu’en mai 2022 où des artistes de Kinshasa et autres se réuniront à Berlin, en Allemagne, pour une autre phase du Laboratoire Kontempo. Les artistes de Berlin également prennent part à la phase du projet qui se déroule à Kinshasa, soit physiquement ou virtuellement. Dans l’esprit du projet, la collaboration est une stratégie importante de décolonisation. En tant que laboratoire d’interactions, de processus de négociation et de conflits, le Laboratoire Kontempo 2021/22 est un espace dans lequel des perspectives, des pratiques et des concepts à plusieurs niveaux sont mis en place.
« Je dois dire que la particularité de laboratoire Kontempo s’accentue plus sur la question d’échange et collaborations pour essayer d’élargir la réflexion et le travail artistique des artistes eux-mêmes, d’avoir des moyens pour élargir le discours, la théorie qu’on a sur notre propre travail, ensemble avec des chercheurs, des scientifiques », a indiqué Chris Mukenge, artiste visuel et membre de l’organisation.
Les artistes participants ont été sélectionnés par un jury après un appel à candidature. Un hommage sera rendu à l’artiste danseur Dorine Mokha, décédé le 8 janvier dernier. L’organisation a reçu l’autorisation de présenter son œuvre « Entre deux ».
Laboratoire Kontempo, un espace d’échange entre les perspectives locales de Kinshasa et de Berlin. Laboratoire Kontempo est un projet fondé par l'artiste congolais Chris Mukenge et l’artiste allemande Lydia Schellhammer à Kinshasa en 2019. La première édition s'est déroulée à Bandalungwa dans certains lieux culturels, la deuxième édition a été virtuelle en 2020 vu la pandémie. Cette édition se déroulera aussi bien en physique qu’en virtuel.
L’accent est mis sur un échange entre les perspectives locales de Kinshasa sur des sujets qui sont discutés au niveau international, mais qui ont une influence directe sur la vie quotidienne et les courants artistiques. Ces sujets incluent les stéréotypes dans la perception de l’Afrique et des cultures africaines, les réalités postcoloniales et leurs dynamiques de pouvoir et les hiérarchies linguistiques, intellectuelles et épistémiques.
« Kontempo » est un néologisme qui a émergé dans la scène artistique indépendante de Kinshasa, au début des années 2000, en contre-narration du discours académique et de l’influence occidentale de l’art. « Kontempo » est vu actuellement comme un nouveau code et une réinterprétation du terme « art contemporain » à Kinshasa.
Emmanuel Kuzamba
Baptisée "Telle mère, telle fille", cette nouvelle collection de pagne rend hommage à Madame Kashemwa Laini Nyota Stella, l'une des grandes distributrices de la société textile Vlisco, fondatrice de la boutique Maman Nyota, décédée en 2018.
"Parmi les femmes qui ont donné ses lettres de noblesse à Vlisco au Zaïre et en République Démocratique du Congo, on compte Madame Kashemwa Laini Nyota Stella (...). Elle savait trouver le parfait équilibre entre les combinaisons des couleurs et la répartition de ces dernières sur un dessin," explique Lisa Ngonda Kashemwa, sa fille.
Kashemwa Laini Nyota Stella fut Conseillère juridique, puis Commissaire d'état et PDG du Centre de Commerce international du Zaïre (CCIZ en sigle). C'est en 1986 qu'elle devint l'une des grandes distributrices Vlisco jusqu'à sa disparition. Elle s'est distinguée par sa parfaite connaissance du marché ainsi que son engagement et son sens du risque.
Parmi les nombreux dessins exclusifs qu'elle a proposé à vendre, se trouve notamment "lunettes de Matata Ponyo ", dessin le plus connu et un best-seller de Vlisco.
Lisa Ngonda Kashemwa, qui a succédé à sa mère indique qu'en octobre, Laini Nyota Stella aurait eu 69 ans. « Telle mère, telle fille », est le tout dernier dessin sur lequel Maman Nyota avait posé son empreinte. Le dessin a été retravaillé par sa fille pour l'adapter aux couleurs actuelles et pérenniser cet héritage tant familial que national. "Elle y avait donné de son temps et de son énergie pour en faire l'une des exclusivités les plus vendues en RDC." dit-elle
La nouvelle collection comprend une dizaine de couleurs. 6 yards seront vendus à 120 $, prix général du wax.
Odianne Lokako, présidente de l'association Elcos (Ensemble luttons contre le Sida) présente à la cérémonie, s'est procurée trois pièces de la nouvelle collection.
"Ce qui nous attire premièrement, c'est le fait de savoir que Vlisco propose la qualité. C'est-à-dire que même après lavage ou lorsqu'il traîne dans l'armoire, on a toujours la même qualité, le pagne reste le même,. L'autre raison, c'est parce qu'il y a plusieurs couleurs. Il y a le bleu, le rose, le vert et bien d'autres. Personnellement, j'aime la couleur verte. Le fait que ce pagne s'appelle "Telle mère, telle fille" nous invite aussi à en acheter à nos mères. J'en ai pris un pour moi et un autre pour ma mère" a -t-elle confié.
"C'est un très beau dessin. Il a été actualisé par la fille de l'une de nos grandes distributrices mais il reste original. Nous proposons également les pagnes en coton-satin qui peuvent s'adapter à tous types de modèles" a ajouté Betty Omari, responsable marketing chez Vlisco.
Par ailleurs pour la société textile, cet hommage symbolise la valorisation d'un héritage partagé avec la jeune génération. Une génération qui innove, ose, sans jamais oublier d'où elle vient, ni ce qui la symbolise.
Prisca Lokale
Annoncée le 04 octobre sur toute l’étendue de la RDC, la rentrée scolaire 2021-2022 n’est effective notamment dans les écoles catholiques. Plusieurs enseignants des écoles conventionnées catholiques n’ont pas repris le chemin d’écoles et conditionnent la rentrée par l’accomplissement de différentes promesses faites par le gouvernement.
Pour cette nouvelle année scolaire, les chevaliers de la craie blanche tapent une fois sur la table pour l’amélioration effective de leurs salaires de manière graduelle et autres avantages notamment les soins de santé.
En réaction, l’archevêque de Kinshasa, le Cardinal Fridolin Ambongo estime que l’église catholique n’a aucune part dans cette série de grève. Pour lui, il s’agit d’un conflit entre les employés et leur employeur.
« Ce qui se passe actuellement n’a rien à avoir avec l’église catholique. C’est un conflit de travail entre un employeur, qui est l’État, et ses employés, qui sont les enseignants. Donc, il ne s’agit pas d’un conflit entre l’État Congolais et l’église catholique », a-t-il réagi devant la presse, Jeudi 07 octobre à Kinshasa.
Fridolin Ambongo dénonce cependant des “insultes” à l’endroit de l’église catholique. « Il y en a qui font des mauvaises lectures. Quand on est dans un cas comme celui-là, beaucoup se mettent à insulter l’église catholique, le cardinal, les évêques. Je crois que nous descendons très bas avec cette culture », regrette le cardinal.
Et d’indiquer : « la grève, à moins que l’on me prouve le contraire, est un droit constitutionnel dans notre pays. On ne peut pas intimider quelqu’un parce qu’il fait la grève ».
Par ailleurs, l’archevêque de Kinshasa appelle au dialogue franc entre les grévistes et le Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique en vu de trouver des solutions palliatives.
Serge Sindani
Au cours d’une séance d’échange à bâton rompu avec la presse ce jeudi 07 octobre, le ministre de l’enseignement supérieur et universitaire Muhindo Nzangi accompagné de son collègue de la communication et médias Patrick Muyaya a apporté les éclairages nécessaires sur les grandes réformes amorcées dans son secteur consécutivement aux recommandations des états généraux.
Brossant l’état de lieu de son secteur cinq mois après son arrivée, Muhindo Nzangi renseigne avoir “circuler dans la moitié du pays pour se rendre compte de comment fonctionnent les universités et établissements supérieurs du pays.
Le constat qui se dégage est qu’il y a inadéquation entre la formation dispensée et les demandes du pays. Ainsi, 80% de ces formations sont orientées vers les sciences humaines et seulement 20% pour les sciences techniques”
Et d’ajouter, “grâce aux Etats généraux organisés il y a trois semaines à Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga, les participants ont formulés 329 recommandations regroupées en 8 thématiques” parmi lesquelles, il cite :
La loi cadre de l’éducation nationale qui a épinglé les grandes reformes à opérer dont l’arrimage au système de LMD (Licence, Master et Doctorat) dès l’année académique prochaine.
Dans ce premier point, il est aussi question de faire un diagnostic sans complaisance du secteur, établir une cartographie de l’ESU avec à la clef le constat unanime de l’invisibilité de plusieurs établissements.
Le patron de l’ESU a aussi insisté sur l’accent particulier qui doit être mis sur les métiers. “Au Katanga par exemple, une province à vocation minière, on n’y trouve pas d’écoles qui forment sur les metiers de mines. Mon souhait est qu’on forme des jeunes gens sur base de référentiel, c’est donc l’une de grandes réformes à entreprendre pendant mon mandat” à t-il dit à la presse.
Avant de préciser que la viabilisation des établissements est une priorité majeure surgit en ce qui concerne les facultés techniques et sanitaires comme la médecine et la pharmacie. C’est ce qui l’a poussé à procéder à l’assainissement des établissements. Avec comme conséquence “la fermeture de certaines facultés de médecine”. A ce sujet, le ministre indique que des solutions sont envisagées pour les étudiants dont les facultés s’inscrivent dans la logique des établissements intermédiaires. ”Les étudiants seront réorientés vers les établissements viables, les établissements intermédiaires seront placés sous la tutelle d’un autre juge viable”.
Numérisation de la gestion de ressources de patrimoines des universités. A ce niveau, il est question de mettre en œuvre le plan du numérique déjà adopté. “Bientôt, nous allons faire un tour dans les universités pour passer à la numérisation du nombre d’étudiants, du personnel administratif, des enseignants et tous les services qui vont avec telles que des bibliothèques numériques” a indiqué le ministre volontariste.
La promotion de valeurs.
Sur ce point précis, l’idée est de lutter contre les anti valeurs. “Il s’est installé depuis un temps de pratiques non désirables dans les universités. Des actes d’anti valeurs tels que le phénomène de points sexuellement transmissibles, vente des syllabus”.
Les états généraux ont constaté que plusieurs “infrastructures datent encore de l’époque coloniale alors que le nombre d’étudiants ne cesse d’augmenter. À travers les 20 dollars payés régulièrement par les étudiants chaque année, nous allons réhabiliter les établissements” renseigne le ministre et d’insister “il faut que cet argent serve réellement au renouvellement des infrastructures universitaires”.
Pour ce qui est des enseignants, “nous ne pouvons pas exiger la qualité de l’enseignement sans que le gouvernement ne puisse fournir d’effort” a plaidé le ministre. Ainsi ils se sont mis au travail pour l’amelioration de conditions salariales des enseignants qui demeure “une priorité” pour Mohindo Nzangi.
Au chapitre des annonces, il sied de noter que “pour ce mois d’octobre, 393 nouveaux docteurs vont être payés pour ce mois et 276 restants les seront au mois de novembre” a annoncé le ministre.
Par ailleurs il a indiqué que pour décourager l’affluence dans les facultés de droit, médecine, sciences politiques et autres, “une hausse des frais dans ces facultés est envisagée. Alors que des bourses seront disponibilités pour les facultés des métiers”. En outre, une école de mines verra le jour à l’Université de Kolwezi. La relève académique était aussi évoquée, une plaidoirie sera menée au niveau du gouvernement pour assurer un rajeunissement du corps enseignant.
Concernant la contribution de 15 et 20.000$ reçu par pour l’organisation des états généraux de l’enseignement supérieur et Universitaire, la ministre précise que “ces assises ont concernés tous les acteurs du secteur, et chacun à son niveau était appelé à contribuer d’une manière ou d’une autre, bien que le gouvernement a débloqué l’argent en retard, certains fonds sont aussi venus des partenaires comme l’UNESCO”.
Stéphie MUKINZI
Durant la période allant du 1er juin 2020 au 31 mai 2021, le Bureau Conjoint des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH) a notifié une diminution de 23% des violations des droits de l’homme en RDC. Le BCNUDH l’affirme dans son rapport publié ce mardi 5 octobre à l’occasion du dialogue renforcé sur la situation des droits de l’homme en République démocratique du Congo qui a eu lieu au Conseil des droits de l’homme à Genève.
« Durant la période considérée, le Bureau conjoint a observé une diminution de l’ordre de 23% des violations des droits de l’homme et des atteintes à ces droits liées à l’espace démocratique (664 par rapport à 857 pour la période précédente), ce qui confirme la tendance notée depuis février 2019. Les violations et atteintes documentées ont principalement eu lieu dans les provinces du Nord-Kivu, de Tanganyika, du Kasaï, du Haut-Katanga et du Sud-Kivu, dans un contexte marqué par des tensions au sein de la coalition au pouvoir, des discours de haine de la part de membres de partis politiques, de la société civile et de dirigeants communautaires, et des restrictions aux libertés fondamentales imposées par les autorités provinciales », a dit le BCNUDH dans son rapport.
Le BCNUDH affirme que certaines de ces violations ont été commises dans le cadre de l’application des mesures visant à empêcher la propagation de la COVID-19, y compris celles mises en place dans le cadre de l’état d’urgence décrété entre le 24 mars et le 21 juillet 2020, qui, dans certains cas, a été utilisé comme prétexte pour restreindre l’exercice des libertés fondamentales de manière injustifiée.
« Les acteurs étatiques sont responsables de 84% des violations des droits de l’homme en lien avec l’espace démocratique, par rapport à 16% pour les groupes armés. Les violations les plus documentées concernent les droits à la liberté et à la sécurité de la personne, à la liberté d’opinion et d’expression, à l’intégrité physique et à la vie », a ajouté le BCNUDH dans son rapport.
La majorité des 584 victimes de ces violations et atteintes, d’après le BCNUDH, sont des membres d’organisations de la société civile (255), les autres étant des personnes sans affiliation politique ou associative connue (169), des sympathisants de partis politiques (88) et des professionnels des médias (72).
Thérèse Ntumba