Kibali Gold Mine SA, une entreprise qui exploite une mine d'or à 220 km d'Isiro, chef-lieu de la province du Haut-Uele, envisage de repeupler le parc national de la Garamba avec 50 rhinocéros blancs (Ceratotherium simum cottoni).

C'est le président et CEO de Barrick Gold  Corporation, maison-mère de Kibali Gold Mine, qui l'a annoncé à Kinshasa le jeudi 24 mars 2022 au cours de la 45e conférence de presse trimestrielle de cette entreprise détenue à 10% par l'Etat congolais, via la SOKIMO.

"En plus du soutien continu de Kibali aux mesures de conservation dans l’un des parcs nationaux de la RDC, African Parks et Barrick envisagent de réintroduire les rhinocéros blancs dans le parc national de la Garamba. Dans ce qui sera le plus grand exercice en son genre dans le pays, le plan envisage la relocalisation d’environ 50 rhinocéros blancs à Garamba, créant un nouveau groupe de population qui est essentiel dans le plan à long terme de protection de cette espèce", a annoncé Mark Bristow.

Hormis ce projet de rhinocéros blancs, Barrick a annoncé avoir soutenu le parc de Garamba en posant 15 nouveaux colliers sur les éléphants et aussi avoir pris en charge la remise à neuf de 11 anciens colliers, les frais de connexion par satellite et les frais de vétérinaires.

L'entreprise a également annoncé avoir acheté 5 colliers GPS à placer sur les lions.

Concernant le reboisement du 2ème plus vieux parc national de la RDC (1938), le président de Barrick a annoncé que 11,2 hectares de cette aire protégée ont été réhabilités avec 14.027 arbres en 2021. Et pour ce 1er trimestre de 2022, 2100 arbres ont déjà été plantés. 

En RDC, les rhinocéros blancs se trouvent que dans le parc de la Garamba. Selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ils y sont menacés d'extinction suite au braconnage. Leurs cornes sont trop prisées pour leurs supposées vertus médicinales.

Depuis 2005, l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) a confié la gestion de ce parc à l'ONG African Parks, spécialisée dans la gestion des aires protégées. Suite à cette collaboration, la population de ce grand mammifère s'est nettement améliorée à Garamba, passant de 3 individus en 2003 à plus de 30 à ce jour.

Bienfait Luganywa



Un masque sculpté d'Afrique centrale datant du XIXe siècle a été adjugé pour 4,2 millions d'euros hors-frais samedi en France, malgré les protestations lors de la vente de quelques Gabonais réclamant sa "restitution" à son pays d'origine. Rarissime, ce masque de bois aux lignes pures, apanage d'une société secrète du peuple Fang du Gabon, a "pulvérisé" son estimation, très prudente, de 300.000 à 400.000 euros, s'est réjoui dans un communiqué l'Hôtel des ventes de Montpellier (sud). 

Avec les frais, il a atteint 5,25 millions d'euros, selon la même source et "talonne de peu" le record de 5,9 millions d'euros atteint à Paris en 2006 par un autre masque du peuple Fang, dont l'esthétique a inspiré les peintres Modigliani ou Picasso.

"Il s'agit d'un recel", s'était exclamé depuis le fond de la salle de ventes un homme se présentant comme un membre de la communauté gabonaise de Montpellier, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Ne vous inquiétez pas, on va porter plainte. Nos ancêtres, mes ancêtres, de la communauté Fang, on va récupérer cet objet", un "bien mal-acquis colonial", a-t-il lancé, accompagné d'une demi-douzaine de ses compatriotes.

Le commissaire-priseur, Jean-Christophe Giuseppi, lui a répondu que la vente se faisait "en toute légalité, dans l'état actuel de (ses) informations". Accompagnés par le service de sécurité, les manifestants ont quitté la salle dans le calme, mais en continuant à protester contre la mise aux enchères d'oeuvres d'art africaines, où divers objets ont été dispersés, dont un siège du Congo adjugé à 44.000 euros.

Disputé par dix enchérisseurs, selon la salle de ventes, le grand masque Fang a été acquis par un acheteur au téléphone, sous les applaudissements de la salle.

Le masque de 55 cm de haut avait a été collecté vers 1917, dans des circonstances inconnues, par le gouverneur colonial français René-Victor Edward Maurice Fournier (1873-1931), en poste à Dakar puis au Moyen-Congo, probablement lors d'une tournée au Gabon, selon la salle de vente. 

Les descendants du gouverneur l'ont retrouvé au moment de la vente d'une propriété familiale dans l'Hérault (sud-ouest de la France) dans le grenier où il dormait depuis les années 1920. Ils ignoraient tout de sa rareté, selon le commissaire-priseur Jean-Christophe Giuseppi qui rappelle qu'il n'existe qu'une dizaine de masques de ce type dans le monde.

"Il appartenait à la société secrète du Ngil, des +justiciers+ qui parcouraient les villages pour débusquer les fauteurs de troubles, parmi lesquels figuraient des individus soupçonnés de sorcellerie. Leurs sentences pouvaient aller jusqu'à la mort", a précisé M. Giuseppi.

Depuis quelques années, un débat existe sur la question des objets et oeuvres d'art africains présents dans les collections des pays européens qui avaient colonisé le continent. 

Des pays comme la Belgique et la France ont ainsi entamé des processus de restitution. En novembre 2021, la France a ainsi remis 26 trésors royaux au Bénin pillés dans le palais d’Abomey en 1892 par les troupes coloniales. 

actualite.cd/CC



Rebondissement dans le procès en appel sur le double assassinat des défenseurs des droits de l'homme Chebeya et Fidèle Bazana. Alors que l'opinion publique attendait le verdict, la Haute cour militaire a, au cours de l'audience de ce vendredi 25 mars 2022, décidé de la réouverture des débats. 

Le président de la composition a motivé cette démarche par la nécessité d'auditionner certaines personnes pour dissiper les zones d'ombre liées à l'infraction de désertion simple mise à charge du prévenu Paul Mwilambwe. 

Il s'agit de :

- Commissaire supérieur Innocent Mbayo Walenga ;

- Bourgmestre de la commune de Selembao au moment des faits, Maître Douglas Nkulu ;

- Directeur de cabinet de l'administrateur général de l'ANR au moment des faits ;

- Auditeur général des FARDC au moment des faits ;

- Le général Zelwa Katanga. 

« Ainsi donc, la Haute cour va rouvrir les débats et entendre ces personnes le mercredi 30 mars 2022 au même endroit », a fait savoir le président de la composition. 

Mais de son côté, Me Elie Mbikayi, coordonnateur adjoint des conseils des parties civiles, a exprimé le regret de constater que l'ancien président Joseph Kabila ne figure pas sur la liste des renseignants qui vont comparaître. 

« Nous pouvons regretter tout simplement parce que la Haute cour n'a pas fait appel à un renseignant qu'on aurait bien voulu qu'il comparaisse. Il s'agit de l'ancien président Joseph Kabila parce qu'il était cité par le prévenu Paul Mwilambwe. Mais, nous pouvons dire que nous sommes satisfaits à 50% », a-t-il fait savoir. 

Et de renchérir : « Dans cette cause, il s'est agi d'un double assassinat qui a un caractère d'un crime d'État. Nous ne cesserons de le dire. Un crime d'État qui a impliqué plusieurs personnalités. Notre combat a été toujours de savoir quelles sont les personnes qui ont participé à ce double assassinat. Donc, c'est la découverte de la vérité. Tant qu'il n'y a pas découverte de la vérité, les parties civiles ne lâcheront pas. Donc, les zones d'ombre c'est en rapport avec l'implication de toutes les personnes qui ont concouru au double assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana ». 

Me Mbikayi a estimé que la réouverture des débats permettra à la Haute cour militaire d'avoir toute  lumière afin de rendre un arrêt qui ne fera l'objet d'aucun doute. 

« Après cette réouverture des débats, nous allons savoir s'il y a désertion simple ou pas. Imaginez que cela n'avait pas été fait, l'arrêt qui allait être rendu serait attaqué par le prévenu Paul Mwilambwe pour mal jugé. Heureusement que la Haute cour s'est ressaisie et nous comptons dans l'avenir avoir un bon arrêt qui pourrait contenter les parties civiles », a souligné le coordonnateur adjoint des avocats des parties civiles. 

Condamnés à la peine capitale par contumace au premier degré, le commissaire supérieur Christian Ngoy Kenga Kenga, le commissaire supérieur adjoint Paul Mwilambwe et le commissaire Jacques Migabo sont poursuivis notamment pour détournement d'armes et munitions de guerre, assassinat terrorisme, enlèvement, association des malfaiteurs. 

Merveil Molo



L’église catholique de la République démocratique du Congo s’enrichit d’un nouveau diocèse.
Dans un communiqué de presse rendu publique ce vendredi 25 mars, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) annonce la création, par le Pape François, d’une nouvelle circonscription ecclésiastique dénommée diocèse de Tshilomba dans la province de Lomami.

Selon ce même communiqué, ce nouveau diocèse sera dirigé par l’abbé Sébastien Kenda Ntumba nommé évêque par le Pape François pour ce besoin.

 D’une superficie de 11.747 km carré pour 792 000 croyants catholiques, le diocèse de Tshilomba est constitué par le démembrement du diocèse de Luiza dont le territoire s’étendait de la province administrative du Kasaï-Central jusqu’à la province administrative de Lomami.

Le communiqué de la CENCO renseigne que le territoire du nouveau diocèse de Tshilomba correspond à toute la partie de Luiza qui se trouvait dans la province administrative de Lomami. Son siège est situé à Tshilomba dans le territoire de Lwilu et son église cathédrale sera l’Eglise de Saint Jacques à Tshilomba.  

La CENCO indique enfin que jusqu’au jour de la prise de possession du nouvel évêque, Mgr Félicien Mwanama, évêque de Lwiza, conserve les pouvoirs ordinaires sur le diocèse de Tshilomba. 

radiookapi.net/CC



Le représentant de l’UNICEF en RDC, Édouard Beigbeder, a déclaré mercredi, que son organisme salue le rapport du secrétaire général de l’ONU, du 24 août 2017, sur l’utilisation des enfants dans les conflits armés, publié jeudi 05 octobre 2017, qui a officiellement radié les Forces armées de la RDC (FARDC) de la liste noire des formations militaires qui recrutent et utilisent des enfants dans les conflits armés.

Edouard Beigbeder qui l’a dit au cours de la conférence de presse des Nations unies, dans la commune de la Gombe à Kinshasa, a ajouté que lors de sa récente visite à Goma, il s’est réjoui des efforts fournis au niveau des centres de recrutement des militaires, des centres d’instruction des militaires et des policiers, pour l’évaluation systématique de l’âge, de sorte que tous les enfants mineurs qui se présenteraient soient directement écartés de rang des recrues.

L’UNICEF, a-t-il dit, encourage également les efforts du gouvernement pour la sortie de la RDC de la liste noire des formations militaires indexées pour les violences sexuelles dont les enfants et les femmes sont les plus exposés.

17.500 enfants congolais sortis des groupes armés

Le représentant de l’UNICEF en RDC a souligné, en outre, que son organisme et d’autres partenaires ont assisté, depuis 2017 en RDC, 17.500 enfants sortis des groupes armés, dans le cadre du processus de sortie et de réintégration.

Près de 10.000 enfants ont bénéficié de programmes de réintégration individuelle et/ou collective dans leurs familles et communautés. En 2021, plus de 3.300 enfants ont été séparés et pris en charge. Les 470 enfants dont on a fait allusion lors de la Journée internationale de l’enfant soldat, dans la province du Sud-Kivu, sont inclus dans cet effectif global.

En tant que membre de l’équipe spéciale des Nations unies pour la protection de l’enfant, l’UNICEF est l’un des cosignataires, le 4 octobre 2012, du plan d’action pour la lutte contre le recrutement et l’utilisation d’enfants ainsi que les autres violations graves des droits de l’enfant par les Forces armées et les services de sécurité de la RDC.

Stéphie MUKINZI M & ACP/CC



Le 24 mars marque le 53e anniversaire de la mort du président Joseph Kasa-Vubu. En effet cette figure emblématique de l'indépendance de la RDC est mort le 24 mars 1969 à Boma, à l'âge de 52 ans.

Il fut un des pionniers de la lutte pour l"accession du Congo Belge à la souveraineté nationale et internationale. Selon Jonas Mukamba Kadiata Nzemba, un témoin de cette lutte encore en vie, "Joseph Kasa-Vubu est un baobah. C’est le premier Congolais qui a prononcé le mot indépendance". 

Dans la mémoire collective Kasa-Vubu est un modèle de bonne gouvernance, de probité morale et d'honnêteté. 

Pour commémorer cet anniversaire, il est prévu des dépôts des gerbes des fleurs par des officiels au monument dédié à l'illustre disparu à la place Kimpuanza dans la commune de Kasa-Vubu (Kinshasa), suivis par une messe de suffrage en l'église "Notre Dame" à Lingwala (Kinshasa).La cérémonie se clôturera par un cocktail.

Premier président du pays à l'accession de l'indépendance en 1960, Joseph Kasa-Vubu a été renversé par un coup d’Etat en 1965 par Joseph Mobutu. Kasa-Vubu, cet homme prestigieux, est mort quatre ans plus tard et son corps est placé depuis 2006 dans un mausolée situé au village Singhini à 215 km de Matadi.

C'est le 29 juin 2020 que le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, l’a élevé au rang de héros national.

Ali Kalonga



Le Réseau des associations des professeurs des universités et instituts supérieurs du Congo (RAPUCO) annonce qu’il relance la grève sèche et générale à partir de jeudi 24 mars sur toute l’étendue du territoire de la République démocratique du Congo (RDC). Dans un communiqué publié la veille dans la soirée, les professeurs indiquent que « la grève ne sera suspendue qu’apres l’issue heureuse des travaux de la Commission paritaire ». 

Ce communiqué renseigne que la grève sèche et générale sera effective dans tous les établissements d’enseignement supérieur et universitaire publics en RDC. 

« Réunis ce jour en réunion de l’effectivité des promesses d’exécution données par le banc gouvernemental, le RAPUCO a malheureusement observé, et ce, après plusieurs jours de patience et de dépassements des délais, la mauvaise foi du banc gouvernemental. Ceci contre toute la bonne foi naturellement manifestée par le RAPUCO sous toutes ses formes », peut-on lire dans ce communiqué. 

Dans un tweet officiel du ministère de l’ESU daté de mardi 22 mars, le ministre Muhindo Nzangi annonçait le début des travaux de la Commission paritaire entre le gouvernement et le banc syndical du personnel de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) pour le vendredi 25 mars à Kinshasa, au quartier Bibwa, dans la commune de la N’sele. 

Les enseignants des institutions universitaires avaient officiellement suspendu leur mouvement de grève le 2 mars dernier, pour donner la chance aux négociations avec le gouvernement, dans le cadre d’une commission paritaire qui devrait débuter le 7 mars 2022. 

Deux semaines après la suspension de la grève du personnel de l’ESU, le gouvernement ne donnait aucun signal pour le début des travaux et les professeurs réunis au sein du Réseau des Associations des Professeurs des Universités et instituts supérieurs du Congo (RAPUCO) avaient menacé de manifester jeudi 24 mars 2022 dans les rues, dans le cadre de « toge dans la rue ». 

Le personnel de l’ESU réclame notamment l’amélioration des conditions de vie et de travail. 

radiookapi.net/CC



Ils ont 70, 80, 90 et même 100 ans. Enseignants ou agents administratifs, ils sont fonctionnaires en République démocratique du Congo et travaillent encore, attendant désespérément un pécule, une pension et une reconnaissance qui ne viennent pas.

"Je voudrais que l'Etat me fasse partir avec honneur!", déclare Bayard Kumwimba Dyuba, 84 ans, instituteur dans une école primaire de Lubumbashi, dans le sud-est du pays. 

L'esprit est vif, mais le dos voûté et "l'audition difficile", s'excuse le petit homme jovial, chemise jaune et casquette bleue, en demandant qu'on répète la question.

"J'ai commencé à enseigner en 1968, le 9 septembre", raconte-t-il. "C'est le métier que j'ai choisi... je ne veux pas l'abandonner", poursuit le maître, qui enseigne à une classe de 35 élèves de 11 ou 12 ans. "Mais je suis au bout de mes forces".

Pourquoi ne part-il pas à la retraite, alors? "Je veux partir!", lance-t-il. "Mais pas comme ça, sans rien! Je voudrais qu'on me donne ce que je mérite". Une somme au titre de son "décompte final" - quelque chose comme 30.000 dollars, espère-t-il - suivie d'une pension versée régulièrement. 

Mais depuis des années, beaucoup d'agents de l'Etat sont oubliés, malgré une loi de 2016 stipulant que sont admis à la retraite ceux ayant atteint l'âge de 65 ans ou cumulé 35 ans de carrière.

- "Abandonnés" - "Nous sommes délaissés, presque abandonnés", constate le vieux professeur, qui dit gagner un salaire mensuel de 370.000 francs congolais (185 dollars).

Dans une école primaire voisine de la sienne, la directrice a 78 ans.

Françoise Yumba Mitwele est entrée dans l'enseignement en 1962. "C'était ma vocation, j'adore enseigner", sourit-elle, droite et pimpante dans son ensemble en pagne coloré. 

Comme Bayard, elle est "fatiguée" mais continue à travailler, parce qu'elle attend "une somme pour partir", qu'elle évalue à 25.000 dollars, de quoi par exemple acheter une maison pour ses enfants.

En septembre dernier, le ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, avait estimé à 350.000 le nombre d'agents éligibles à la retraite.

"14.000 ont plus de 90 ans, 256 sont centenaires. Le plus vieux a 110 ans", détaillait-il, en affirmant vouloir oeuvrer à un "départ progressif des concernés à une retraite qui soit digne par rapport au passé".

"C'est du déjà entendu, chaque ministre dit la même chose et ensuite rien ne se passe!", critique Me Hubert Tshiswaka, directeur de l'Institut de recherche en droits humains, qui défend à Lubumbashi les dossiers d'ancien salariés d'entreprises publiques admissibles à la retraite.

"Les pensions n'arrivent pas et les vieux papas et vieilles mamans meurent dans la misère", s'emporte-t-il, en déplorant les "détournements" d'argent public et "l'impunité" qui va avec.

Françoise est sceptique elle aussi, parce que depuis les déclarations du ministre, rien n'a changé.

"Je voudrais partir la tête haute", insiste la directrice, qui demande aussi que son travail pendant toutes ces années soit reconnu. "Nous n'avons même pas une médaille, que nous pourrions laisser à nos petits-enfants...", souffle-t-elle, entre colère et tristesse.

- "On attend" - A l'autre bout du pays, dans la capitale Kinshasa, "Petit Pierre" escalade en s'accrochant à la rampe le mauvais escalier qui mène à son bureau, au 1er étage d'une maison bleue du quartier Singa Mopepe dont il est le chef, dans la commune de Lingwala.

A 80 ans, Yantula Bobina Pierre Elengesa, de son vrai nom, se félicite lui aussi de travailler "pour un grand service de l'Etat". Comme chef de quartier, il reçoit les habitants, règle leurs problèmes de voisinage ou de logement, fait des recensements...

En 1960, il était percussionniste dans l'orchestre de Joseph Kabasele, alias Grand Kallé, auteur du titre culte "Indépendance Cha Cha". Il a arrêté la musique après un grave accident de voiture, en 1963, quand il a été amputé d'une jambe. "J'ai une prothèse, je suis habitué...", poursuit le chef de quartier.

Tous les jours sauf le dimanche, il se réveille à 03H00 pour éviter les embouteillages et venir à son bureau. 

Quand on lui demande si son travail est fatigant, il n'évoque pas son âge mais regrette de ne pas avoir d'ordinateur. "Le monde a évolué mais pas l'administration", estime-t-il, assis devant des étagères remplies de classeurs et surmontées de mégaphones, avec lesquels il fait "de la sensibilisation" dans son quartier.

Mais tout de même, "vous voyez qu'à l'âge que j'ai, il est temps de me reposer... Mais la retraite ne vient pas", constate Petit Pierre. "On est là, on attend", dit-il avec philosophie.

Le ministère de la Fonction publique n'a pas précisé quelles mesures étaient prises pour permettre le départ de ses vieux agents et n'a pas donné suite aux sollicitations de l'AFP.

AFP avec ACTUALITE.CD/CC

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