Ce jeudi 21 avril, le monde célèbre la journée internationale de la créativité et de l'innovation. Pour cette année, la célébration est axée sur « la croissance économique des nations ».
Selon un rapport sur l’économie créative publié conjointement par l'Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et le programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), la créativité ainsi que l’innovation représentent désormais la véritable richesse des nations. L'innovation, la créativité et l'entrepreneuriat peuvent ainsi donner un nouvel élan à la croissance de masse, à l'économie créative et à la création d'emplois.
A l’occasion, ACTUALITE.CD s'est entretenu avec Tysia Mukuna, entrepreneure congolaise et inventrice de la marque de café « la kinoise », produit d'une plantatioN située dans la commune de Mont-Ngafula à Kinshasa.
Pour avoir innové dans le secteur de l'agriculture notamment dans la plantation et production de café, Mme Mukuna est d'avis que l'innovation, la créativité et l'entrepreneuriat peuvent être des vecteurs efficaces pour la croissance économique et la création d'emplois.
« ...Si vous mélangez entrepreneuriat, créativité et innovation, vous avez là quelque chose qui peut marquer les esprits dans la manière d'apporter une solution à un problème. L'entrepreneuriat, c'est répondre à une problématique, et quand notre façon de répondre est innovante, elle est alors plus remarquable. Et tout ceci permet aussi d'être dans une longue durée, apporter une innovation qui s'inscrit dans la longue durée (…) », a-t-elle fait savoir.
Tysia Mukuna souligne que le financement n'est pas le principal frein pour entreprendre ni pour innover. Quand on est porteur d'un projet innovant, conseille-t-elle, la première étape à entamer, c'est la préparation ensuite la mise en place d'un plan d'action bien élaboré et bien défini.
« Beaucoup de personnes pensent que le financement, c'est le principal frein des entrepreneurs. Mais pour moi, ce n’est pas le financement le principal frein. C'est la préparation. Quand je veux parler d'innovation, je veux parler aussi d'être préparé, de savoir où on va pour être dans la longue durée. Donc ceci demande un plan d'action. J'insiste beaucoup sur ça parce que beaucoup se lancent dans l'entrepreneuriat en disant qu’il leur manque des moyens mais ils ne savent combien il leur faut pour se lancer. Ils ne quantifient pas leur besoin en financement. Alors que c'est la première étape. A partir du moment où on sait quel est notre besoin de financement, on sait où aller pour avoir un financement ou vers quel organisme se tourner (...) », a-t-elle poursuivi.
S’agissant de son café, Tysia Mukuna fait savoir que « c’est une innovation dans le sens où il pousse à Kinshasa. C'est la première fois que nous avons un café dont la plantation se situe à Kinshasa. On a toujours entendu cet adage qui disait que le café ne pouvait pas pousser dans la capitale. Il se trouve que oui nous avons une plantation de plusieurs hectares où nous faisons pousser notre café, c'est pour cela d'ailleurs que la marque s'appelle la kinoise, à l'honneur de cette plantation ».
Et d’ajouter :
« Nous avons un goût particulier parce que c'est un café inédit. Surtout nous prouvons avec ce café que le terroir congolais est extraordinaire, que nous avons un sol vraiment unique à son genre et nous pouvons faire de l'agriculture quelque chose qui puisse être un honneur pour le pays, une fierté nationale ».
Outre la ville de Kinshasa, le café « la Kinoise » est aussi distribué dans d’autres villes du pays. « … C'est important de créer une marque congolaise Made in DRC forte, qu'aujourd'hui nous distribuons dans quatre villes du pays : Kinshasa, Boma, Lubumbashi et Matadi », note Mme Mukuna.
La journée mondiale de la créativité et de l'innovation veut rappeler à quel point l'innovation est essentielle pour exploiter le potentiel économique des nations. Elle vise à encourager les gens à générer de nouvelles idées pour faire du monde un meilleur endroit où vivre. C'est aussi grâce à la créativité et à l'innovation que le monde pourra apporter des solutions à certains des problèmes les plus pressants du présent siècle, tels que l'éradication de la pauvreté ou encore la faim.
Ghislaine KANDA
Les prix des produits pétroliers ont augmenté sur l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo, annonce le ministre de l’Economie nationale, Jean-Marie Kalumba. Selon les arrêtés du ministre signés vendredi 15 avril, l’essence par exemple est désormais vendu à 2 195 USD (1, 09 USD), alors qu’il se vendait à 1995 Fc (0,99 USD), puis 2 095 USD (1,04 USD).
Cette hausse des prix des produits pétroliers concerne toutes les zones d’approvisionnement du pays : Ouest, Est et Sud.
Les prix des carburants à la pompe sont fixés de la manière suivante :
Zone d’approvisionnement Ouest
-Essence : 2.195 FC/Litre
-Gasoil : 2.185 FC/Litre
-Pétrole : 1.800 FC/Litre
Zone d’approvisionnement Est
-Essence : 2.695 FC/Litre
-Gasoil : 2.600 FC/Litre
-Pétrole : 2.150 FC/Litre
Zone d’approvisionnement Sud
-Essence : 2.695 FC/Litre
-Gasoil : 2.690 FC/Litre
-Pétrole : 2.250 FC/Litre.
Au début de la semaine du 11 avril, les pétroliers indiquauent que l’augmentation du prix du carburant à la pompe n’était plus à éviter. Leur président, Emery Mbantshi Bope avait annoncé « d’intenses pourparlers » avec le gouvernement, pour décider du prix qui sera fixé « pour permettre à tout le monde de continuer à travailler normalement ».
radiookapi.net/CC
Le Président de la République, Félix Tshisekedi a inspecté, dans l’après-midi de jeudi 14 avril, des unités de production du Domaine Agro-Industriel Présidentiel de la N’Sele (DAIPN). « DAIPN » a investi dans l’aviculture, l’agriculture et la production des aliments pour bétail grâce à un partenariat public-privé (PPP) conclu entre le gouvernement congolais et la société israélienne LR Groupe Limited, apprend-on de la presse Présidentielle.
Dans sa ronde, le Chef de l’État a été « émerveillé » par les poulaillers du DAIPN. Selon la cellule de communication de la Présidence, plus de 18000 pondeuses produisent autant d’oeufs par jour et ce, pendant une période d’une année. Deux grands poulaillers d’une capacité de plus 9000 unités approvisionnent l’abattoir du même groupe toutes les 3 semaines.
À en croire la même source, cette production n’est pas suffisante pour nourrir toute la ville de Kinshasa mais elle est assez importante pour lutter contre l’importation des œufs et des poulets à rôtir dans la capitale congolaise.
Il y a lieu de signaler que dans la filière avicole, c’est une chaîne de production entière qui y est installée de l’éclosion des œufs jusqu’au conditionnement et conservation des poulets à rôtir dans des chambres froides.
Dans la foulée, Félix Tshisekedi a visité aussi l’abattoir des poulettes produites in situ ainsi que toute la chaîne de conditionnement.
Il s’agit, indique la presse présidentielle, d’une chaîne industrielle moderne répondant aux standards internationaux. Dans cette même ligne droite, le Président de la République a également visité le département de provenderie.
Sur place, il s’est fait expliquer le mode de production de la filière agricole sur serre. Il a été fait savoir qu’il y a des difficultés énormes mais les résultats sont satisfaisants.
Dans son entretien avec les entrepreneurs israéliens, Félix Tshisekedi a fait part de son souhait de redynamiser DAIPN et accroître sa production en vue de répondre à la demande locale depuis en plus croissante.
Interpellé par les travailleurs locaux dont le traitement salarial est en inadéquation avec leur implication, le Président de la République, Félix Tshisekedi a promis aux 380 agents locaux d’améliorer leurs conditions de vie de travail.
Il sied de noter que le partenariat public-privé est arrivé à fin mandat. LP group Limited attend d’être renégocié dans les prochains jours.
Pour la présidence de la République, avec des produits locaux bio, Kinshasa pourrait assurer son autosuffisance alimentaire et faire face à l’importation des produits surgelés.
Le Chef de l’État, Félix Tshisekedi était accompagné du Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, du Ministre du Tourisme, du Gouverneur de la ville de Kinshasa et de son Directeur de cabinet.
Christian Okende
La collecte des données du secteur de l'exploitation minière artisanale et et à petite échelle (EMAPE) a été lancée à Kolwezi, chef-lieu de la province du Lualaba, le mercredi 13 avril dernier.
C'est Fifi Masuka Saïni, vice-gouverneure de cette province, qui a procédé à ce lancement au nom de la ministre congolaise des Mines, Antoinette N'samba.
Prenant la parole, Fifi Masuka a promis à l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE RDC) qui organise ces travaux, "tout son accompagnement pour la réussite des ateliers".
Selon le coordonnateur de l'ITIE, l'objectif de ces travaux est d'établir la transparence et la bonne gouvernance dans les mines de manière générale.
"Depuis 2007, nous publions le rapport du secteur industriel et nous avons bien maîtrisé ce secteur là. Et maintenant,
les statistiques montrent qu'il y a une bonne partie de nos exportations qui proviennent du secteur minier artisanal. C'est pourquoi les parties prenantes à l'ITIE ont décidé que cette-fois nous allons élargir les périmètres de nos rapports miniers vers le secteur minier artisanal. C'est pour cela que nous sommes là", a déclaré Jean-Jacques Kayembe.
Il a justifié la décision d'intégrer le secteur minier artisanal par le souci de permettre à la population congolaise de se faire une juste idée dudit secteur.
"Nous allons faire 3 rapports du secteur artisanal sur la filière cuivre-cobalt, la filière 3T et or. La filière du diamant. C'est le but de cette activité. Il faut qu'on intègre ce secteur pour que le congolais puisse avoir une idée claire et nette de ce qui se passe dans le secteur artisanal menier", a-t-il ajouté.
Signalons que la même activité sera organisée à Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga, le vendredi 15 avril de l'année en cours, sous l'égide de la ministre nationale des Mines.
Marcelo Mfumu depuis Kolwezi
Depuis quelques semaines, il s'observe une augmentation des prix des biens de première nécessité dans la capitale de la République démocratique du Congo, notamment le pain, l'huile végétale, le sucre, le lait et le riz.
C'est le constat fait ce mardi 12 avril 2022 par les reporters de 7SUR7.CD dans le marché central de Kinshasa, et auprès de quelques vendeuses des pains.
Le pain communément appelé "kanga journée" vendu hier à 200 FC coûte désormais 300 FC. Celui de 300 FC est passé à 500 FC et celui de 500 FC à 750 FC.
"Ça peut faire deux semaines depuis que nous vivons cette augmentation des prix des pains. Le pain autrefois vendu à 200 FC se vend aujourd'hui à 300 FC et celui de 300 FC à 500 FC. On ne nous a rien dit à propos", explique une vendeuse des pains rencontrée aux alentours de la boulangerie industrielle Victoire dans la commune de Lingwala.
Les pains produits avec les bois de chauffage ne sont pas en reste. Selon une cliente d'une boulangerie artisanale dans la commune de Mont-Ngafula, la production des pains de 200 FC ne se fait plus et le grammage des autres pains ont sensiblement diminué.
"Chez nous dans les boulangeries artisanales, on ne fabrique plus les pains de 200 FC, et ceux de 300 FC on a diminué le grammage. Donc, il y a seulement les pains de 300 FC, 500 FC, 700 FC et 1.000 FC. Même dans nos ménages, ces pains ne suffisent pas pour les enfants. Mais on ne nous a pas prévenu à l'avance. On entend plutôt parler de la guerre en Ukraine d'où proviennent les farines de froment. Par contre, nos pourcentages que nous recevons à la fin du mois sont restés intacts", se confie-t-elle.
Si les prix des pains des usines précitées ont augmenté, par contre ceux de l'Usine de Panification de Kinshasa (UPAK) connus sous les noms de "lipa carré, pistolet, baguette" ont gardé le même prix.
"Les prix de nos pains n'ont pas augmenté. Ils sont restés intacts. Le grammage aussi", précise une vendeuse.
De l'autre côté, les prix des biens de première nécessité ont aussi augmenté. Au Marché Central de Kinshasa "Zando" où nous avons fait le constat, le bidon d'huile végétale de 5 litre qui se vendait entre 22.000 FC et 23.000 FC, se vend désormais entre 25.000 FC et 28.000 FC. Le sac de riz de 50kg se vend actuellement à 52.000 FC, et une boîte de lait de 900g entre 16.000 FC et 18.000 FC.
Selon certaines sources, cette flambée des prix est causée par la guerre Russo-Ukrainienne du fait que la RDC vit en majorité de l'importation.
Le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde avait d'ailleurs invité le comité de conjoncture économique en mars dernier de réfléchir sur les mesures d'atténuation.
Pendant ce temps, le ministre de l'économie nationale Jean-Marie Kalumba a été destitué de ses fonctions depuis le 30 mars dernier par l'assemblée nationale pour "incompétence" suite à une motion de déchéance initiée contre lui par le député UNC Crispin Mbindule.
Christel Insiwe
Quelles sont les pistes de solution pour que la République démocratique du Congo tire profit de sa collaboration présentée comme « gagnant-gagnant » avec la Turquie ?
Pour relever ce défi, le Groupe d’étude sur le Congo et Ebuteli, son partenaire de recherche en RDC, préconise que le Gouvernement congolais puisse recourir aux négociateurs des cabinets privés ayant fait leurs preuves en vue de limiter la corruption des acteurs étatiques dans les négociations.
« Ainsi, pour éviter les erreurs du passé, le bon choix des négociateurs est indispensable. D’autant que le monopole de la présidence de la République dans ce type de négociations a montré ses limites. Il s’agit en effet de l’une des institutions où beaucoup de scandales financiers sont décriés. La même critique vaut également pour les ministères impliqués dans les négociations. L’État congolais a donc intérêt à recourir également aux négociateurs des cabinets privés ayant fait leurs preuves dans ce domaine. Cette option permettrait de limiter la corruption des acteurs étatiques dans les négociations », ont indiqué GEC et Ebuteli.
Étant donné que les termes des accords signés entre Kinshasa et Ankara demeurent encore inconnus, ces centres de recherche martèlent sur la nécessité de privilégier la transparence.
« Depuis la signature de ces accords fin février, rien n’a filtré sur le contenu des accords, les conditions qui les entourent, les échéances de leur mise en œuvre. Il est pourtant important que les citoyens en soient pleinement informés. Le débat au Parlement autour de leurs éventuelles ratifications doit permettre à tout le monde de tirer ses conclusions sur le caractère gagnant-gagnant, ou non, de cette nouvelle coopération avec la Turquie », ont-ils affirmé.
À ce sujet, GEC et Ebuteli invitent l'État congolais de veiller par ailleurs à la sélection des sociétés turques crédibles et compétitives pour opérer en RDC en fonction de l’expérience, les garanties financières et la transparence.
« Il doit s’agir des sociétés qui publient régulièrement leurs états financiers de synthèse audités par un cabinet privé indépendant. On ne doit pas non plus perdre de vue que la RDC a intérêt à assainir la gestion de ses entreprises publiques. Certaines d’entre elles seront impliquées dans différents projets promis par la Turquie. De ce point de vue, la privatisation de leur gestion pourrait les mettre à l’abri des pressions que subissent les membres des comités de gestion désignés sur base des arrangements politiques », ont-ils insisté.
Pour ces centres de recherche, les tractations en cours entre la RDC et la Turquie doivent enfin déboucher aussi sur le choix judicieux des entrepreneurs nationaux et des sociétés privées congolaises capables d’entretenir des bonnes relations d’affaires avec les investisseurs turcs pour prévenir la corruption, le détournement ou le blanchiment des capitaux.
Lors de son séjour fin février à Kinshasa, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a paraphé avec son homologue congolais, Félix Tshisekedi, 7 accords de coopération dans plusieurs domaines, notamment la sécurité, la santé, les infrastructures et les transports.
Merveil Molo
Sadiki Yuma, Directeur général de la Direction Générale des Recettes du Maniema (DGRMA) a été suspendu par arrêté du gouverneur ad intérim pour plusieurs griefs dont la non-production des rapports de réalisation des recettes pour l’année 2021 et 2022.
Dans ce document dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD le vendredi 08 avril 2022, le gouverneur ad intérim, Afani Idrissa Mangala, regrette que cette attitude préjudicie à la mobilisation de recettes dont la province a besoin pour son développement.
« Considérant que monsieur Sadiki Yuma, Directeur Général de la DGRMA n’arrive pas à réaliser plusieurs devoirs à sa charge notamment la non-production du rapport de réalisation des recettes pour l’année 2021, le rapport de réalisation des recettes pour le premier trimestre 2022, la tenue de la réunion d’évaluation du recouvrement forcé organisé au premier trimestre de l’année 2021 et plan de mobilisation des recettes de l’exercice 2022 », a-t-il déploré.
En effet, depuis sa création après la mise en place de 2 institutions politiques : l'Assemblée provinciale et l’exécutif en 2006, plusieurs Directeurs Généraux se sont succédés. Cette instabilité institutionnelle est l’un des facteurs qui bloquent le développement de la province du Maniema.
Pour rappel, à son entrée en fonction, Afani Idrissa Mangala avait promis l’engagement à cette régie par voie de concours pour éviter la politisation à cette régie, mais peu d’initiatives concrètes sont jusque-là prises. Toutefois, un député provincial avait initié une proposition dédit portant organisation et fonctionnement de la Fonction publique provinciale.
Morisho Tambwe, à Kindu
La hausse des prix de certains produits sur les marchés à travers l'ensemble du territoire national ne concerne pas seulement les denrées alimentaires de première nécessité. La pâtisserie notamment les pains n’est pas en reste. A Kinshasa, par exemple, il se constate depuis près d'un mois, la disparition de la miche de pain communément appelée « Kanga journée », vendue à 200 FC et fabriquée à la boulangerie Pain victoire.
Cette baguette de pain vendue autrefois à 200 FC, est passée à 300 FC. Celle qui coûtait 300 FC se vend aujourd’hui à 500 FC. Et dans la matinée de ce week-end, la baguette de 500 FC est passée à 750 FC.
Quelques vendeuses approchées par ACTUALITE.CD ne sont pas restées indifférentes par rapport à cette réalité.
« Le gouvernement ne fait aucun cas de la population. Il souhaite la souffrance de la population (…). J'ai refusé d'ailleurs de prendre ce pain de 750 FC. Parce qu’à combien dois-je le revendre ? Comment allons-nous vivre ? Tous les articles connaissent la hausse des prix au quotidien sur le marché. Le ministre de l'économie ne fait aucun cas de nous. Il faut que les autorités fassent le suivi dans toutes les boulangeries », a déclaré cette vendeuse, la quarantaine révolue, qui a étalé ses pains aux environs de la boulangerie pain victoire sur l’avenue Kabinda dans la commune de Lingwala.
A en croire les vendeuses, la principale raison qui a favorisé cette hausse des prix des pains demeure un mystère jusqu'à présent.
« Nous ignorons jusque-là la raison ni la cause de cette hausse des prix. Et nous sommes contraintes de l'accepter parce que c'est notre moyen de vivre alors nous n'avons pas le choix », a-t-elle ajouté.
Bien plus, les vendeuses des pains de ladite boulangerie expliquent qu'à chaque commande des pains effectuée, il y a des bénéfices qu'elles appellent “commission” et dont la responsabilité revient à l'entreprise. Celle-ci, dans ses attributions, a le devoir de les garder jusqu'à la fin du mois pour payer chacune selon les commandes faites pendant le mois. Curieusement, font remarquer ces vendeuses, il se constate que cette commission n'a pas été majorée en dépit de la hausse des prix de ces pains.
« Il fallait qu'ils augmentent aussi notre commission mais ils ne l'ont pas fait. Depuis que le taux de dollars était à 95 ... la commission reste la même tandis qu'ils ont augmenté les prix des pains. Si tu passes la commande d'une bague de pain à 6000 FC, on te gardera une commission de 1560 FC à récupérer à la fin du mois », explique une autre vendeuse, la vingtaine révolue.
Elles appellent le gouvernement à s’impliquer dans la situation pour que des solutions idoines soient trouvées. « Si nous arrêtons de vendre les pains, de qui allons-nous vivre ? C'est ça notre moyen de vivre », font-elles savoir.
Du côté de la population, on ne cache pas sa frustration.
« Nous ne voyons plus de différence entre la miche de pain vendue hier à 200 FC et qui est maintenant vendue à 300 FC. Cette miche n'a fait que changer de prix tout en gardant la même dimension. Nous ne savons plus manger à notre faim. Et que dire de ce parent qui n'a que 1000 FC pour offrir 5 baguettes de pain à ses enfants alors que le prix est revu à la hausse ? Tout ceci perturbe le calcul (...). L'Etat congolais devrait y penser et agir »,
Rappelons qu’à son avènement à Kinshasa, ce pain fabriqué par la méga-boulangerie industrielle Pain Victoire a été surnommé par les Kinois "Kanga journée" en raison de sa consistance à l’époque. Par cette appellation, les Kinois expliquaient qu’une seule baguette pouvait suffire pour rassasier son consommateur durant toute la journée. Fort malheureusement, cela n'est plus le cas actuellement.
Ghislaine KANDA